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17 dossiers en dormance au parquet spécial : La Crei à la chasse "sélective" des adversaires politiques

A la Cour de répression de enrichissement illicite, on compte, à ce jour, 17 dossiers qui dorment dans les tiroirs du parquet spécial. Les enquêtes préliminaires qui étaient menées à un rythme effréné, ont connu, ces derniers mois, un coup de frein laissant douter sur les raisons de sa restitution.


Rédigé par leral.net le Mercredi 26 Août 2015 à 11:25 | | 0 commentaire(s)|

Dans sa livraison du jour, La Tribune indique, à propos des lenteurs notées dans les dossiers en cours d’instruction au parquet spécial de la Crei, que, si cette cour n'a pas été créée pour instruire seulement quatre dossiers, elle donne l'impression de valser à deux vitesses. En effet, depuis la mutation du procureur spécial Alioune Ndao à la Cour d'appel de Dakar, le nouveau procureur n'a pas instruit une seul mise en demeure. Ce qui fait que 17 dossiers sont en dormance au parquet spécial et leurs instructions ne sont pas certaines. D'ailleurs, le blocage actuel que connait la traque n'est pas dû à l'inaction des magistrats en charges des dossiers, mais plutôt à une volonté manifeste du sommet. Car le parquet spécial, qui met en mouvement l'action publique contre les auteurs présumés d'enrichissement illicite, est directement placé sous l'autorité du ministère de la Justice qui dépend de la présidence de la République.

A en croire le journal, au moment où les avocats de Karim Wade intensifient la lutte contre l’arrêt qui condamne leur client et qu'Aida Ndiongue, Abdoulaye Baldé et Tahibou Ndiaye vivent le calvaire des interdictions de sortie de territoire, beaucoup sont les citoyens qui se posent des questions sur la façon, à peine sélective, dont la traque est menée. Ils sont nombreux, soutiennent nos confrères, à penser que la reddition des comptes est simplement sélective. De toutes les façons, la traque ne devrait pas se limiter aux quatre personnalités citées supra, car le régime de Macky Sall risque de payer gros les conséquences d'une justice "deux poids deux mesures". En fait, cela met en cause l’indépendance des magistrats. Beaucoup d'interrogations planent maintenant autour de la reddition des comptes qui fut l'une des promesses de campagne du président de la République. Aujourd'hui, la justice, un des maillons forts de la chaîne qui devait nous mener à la rupture que prône le chef de l'Etat, est en train de perdre son sens, fustige encore le journal.