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1er Mai: Discours du Président Macky Sall à l'occasion remise des cahiers de doléances des centrales Syndicales


Rédigé par leral.net le Samedi 2 Mai 2015 à 00:25 | | 0 commentaire(s)|

1er Mai: Discours du Président Macky Sall à l'occasion remise des cahiers de doléances des centrales Syndicales



Dakar, le 1er mai 2015;



➢ Monsieur le Premier Ministre ;
➢ Monsieur le Ministre du Travail, du Dialogue social, des Organisations professionnelles et des Relations avec les Institutions ;
➢ Mesdames, Messieurs les Ministres ;
➢ Madame la Présidente du Haut Conseil du Dialogue social ;
➢ Messieurs les Présidents des Organisations patronales ;
➢ Madame, Messieurs les Secrétaires généraux des centrales syndicales de travailleurs ;
➢ Messieurs les Directeurs généraux, Directeurs et Chefs de services ;
➢ Chers travailleurs ;
➢ Honorables invités ;
➢ Mesdames, Messieurs ;

Nous voici, encore une fois, réunis pour célébrer le travail, cette valeur indépassable de toute société humaine en quête de progrès et de bien-être. En ce jour mémorable, repère dans la grande marche des peuples vers la liberté et la justice sociale, je vous salue, travailleurs du Sénégal et vous souhaite une bonne fête du travail.
Le 1er mai n'est pas seulement un rituel. Cette journée garde, à chaque fois, toute sa vigueur, et toute sa signification. Elle est la mémoire de toutes les batailles salutaires pour que les travailleurs puissent vivre dans la dignité et le respect de leurs droits. Elle est la mémoire de toutes les générations de travailleurs qui, par leur intelligence et leur force, ont apporté ce qu'ils avaient de meilleur pour la prospérité de notre nation et le bonheur de notre peuple. Le 1er mai est aussi une occasion singulière de rencontre et de dialogue entre tous les partenaires pour évaluer les acquis et ouvrir les perspectives.
Le 1er mai de cette année revêt une signification particulière. Nous venons, en effet, de valider, avec l'ensemble des acteurs, le Pacte national de stabilité sociale et d'émergence économique, signé en avril 2014. C'est dans ce cadre que nous avons procédé, il y a quelques semaines, à l'installation des membres du Haut conseil du dialogue social dédié à la pacification du monde du travail et au raffermissement du dialogue dans les relations professionnelles.

La mise en place de cette importante institution du dialogue social résulte d'un engagement fort de l'Etat dans sa volonté de promouvoir un nouvel espace de concertation, de résolution consensuelle des divergences et des différences d'approche. Elle matérialise également la volonté du Gouvernement de rendre effectives les conclusions issues de la première Conférence sociale organisée dans notre pays.

Je réaffirme ici l’engagement ferme de l’Etat à mettre en œuvre le Plan d’action validé à cet effet par les partenaires sociaux. Comme vous le savez, ce Plan fait la jonction entre le Pacte national de stabilité sociale et d’émergence économique et les conclusions issues de la Conférence sociale.

J’invite donc Monsieur le Premier Ministre à mettre en œuvre, dans les meilleurs délais, les conclusions validées de ce Plan d’action du Pacte social, qui constitue un point de départ décisif vers le renouveau qualitatif de nos relations professionnelles, et la base d’une stabilité sociale durable. Il n'y a pas de doute que ce nouvel élan, fait d'esprit de dépassement et de consensus, aura un impact sur la performance économique de nos entreprises, piliers essentiels de notre stratégie de développement.

A ce titre, les Inspecteurs et Contrôleurs du Travail et de la Sécurité sociale ont un rôle important à jouer, notamment dans la mise en œuvre et la réussite du Pacte.

C’est la raison pour laquelle le renforcement des moyens d’intervention de l’administration du travail occupe une place centrale dans le Plan d’action.


Il me plaît par ailleurs de saluer, vivement, les dénouements notés récemment dans certains conflits sociaux. Le Ministère chargé du Travail y a joué un rôle important, en relation avec les différents Ministères de tutelle des secteurs concernés. Il en est ainsi, entre autres, du différend noté dans les universités avec le Syndicat autonome de l’Enseignement supérieur (SAES), du conflit collectif dans le secteur des transports routiers et dans d’autres secteurs stratégiques de notre économie.

Je réitère mes félicitations à l’ensemble des acteurs (le Gouvernement, les Parlementaires, les employeurs et syndicats de travailleurs) qui se sont investis pleinement pour aboutir à ces résultats fort appréciables. J’exhorte le Gouvernement à œuvrer dans ce sens, en examinant de manière diligente et rigoureuse toutes les revendications pour trouver des solutions consensuelles, sur la base du dialogue sincère et d'une concertation permanente avec les partenaires sociaux de tous les secteurs.

Bien entendu, je me réjouis également des résultats obtenus en matière de négociation collective, avec la signature de la première convention collective dans le secteur du nettoiement, le 24 juin 2014, après un long processus de négociations ayant duré plusieurs années.
Il convient de noter, pour s'en féliciter, le démarrage des processus de conclusion d’une nouvelle convention collective dans les secteurs de la presse et du gardiennage. Les arrêtés ministériels portant création et composition de chaque commission mixte paritaire devant mener les négociations ont déjà été signés, pour la presse depuis le 4 juillet 2014 et pour le gardiennage et la sécurité privée, le 1er avril 2015.

J’invite donc les acteurs des différents secteurs, notamment ceux de la presse où il a été jusqu’ici noté beaucoup de lenteurs du côté du patronat, à engager rapidement les négociations, avec l’accompagnement de l’administration du travail, pour finaliser le processus de conclusion de la convention collective, au bénéfice de tout le secteur.

La signature, le 17 avril 2015, du protocole d’accord sur les cahiers de doléances 2013 des centrales syndicales, entre le Gouvernement et les partenaires sociaux, est un événement historique important que je salue chaleureusement. En effet, c’est la première fois, dans notre pays, que les cahiers de doléances font l’objet d’un traitement aussi exhaustif par les différentes parties. Nous devons, désormais, nous inspirer de cette démarche exemplaire qui illustre la volonté de l'Etat d'opérer sur la base d'une nouvelle culture du traitement des cahiers de doléances.


Mesdames et Messieurs,


La liberté syndicale et l’exercice de ce droit sont des réalités bien ancrées dans le droit positif et dans les relations de travail au Sénégal. Le droit de grève est, à juste titre, consacré par notre Constitution. Toutefois, notre pays gagnerait beaucoup si tous les acteurs acceptaient de se concerter pour revoir les formes et les modalités de ce droit imprescriptible des travailleurs.

En effet, la construction des bases d'une économie forte, dynamique et solidaire pour le bien-être de tous, implique un esprit de dépassement, une volonté commune de trouver des solutions moins coûteuses. Chaque heure perdue est un manque à gagner considérable pour notre économie, pour notre pays, pour les populations dans leur diversité.

Hélas, il est même arrivé que des syndicats déposent un préavis de grève pour toute l’année ou mènent des mouvements de grève sur plusieurs semaines. Tous les Sénégalais peuvent convenir qu'une telle pratique de la grève est difficilement conciliable avec l’efficacité et l’atteinte de l'objectif d’émergence économique.

J'invite alors tous les acteurs à adopter une responsabilité collective car si nous avons, et c'est normal, quelques fois des conflits d'intérêt dans l'immédiat, il n'en demeure pas moins que nous partageons forcément le même destin, celui de notre nation.


J’en appelle donc à la compréhension et au sens des responsabilités de toutes les parties prenantes, Gouvernement, patronat et syndicats de travailleurs, pour un sursaut patriotique et citoyen afin d’assurer une meilleure qualité de vie à nos populations.

Nous avons tous, Etat - patronat - comme travailleurs, des sacrifices à faire et un rôle important à jouer dans cette œuvre de construction nationale, en vue d’apporter les meilleures solutions consensuelles aux diverses préoccupations qui assaillent le monde du travail.



Mesdames, Messieurs,


Le secteur privé national est un pilier essentiel de notre économie. Il doit jouer toute sa partition dans la perspective d’une croissance économique durable. A cet effet, les entreprises doivent être en quête permanente de performance et de compétitivité, pour accroître leur capacité de création de richesses et d’emplois.

C’est pourquoi j’invite solennellement toutes les organisations d’employeurs et de travailleurs de tous secteurs confondus à œuvrer, avec l’Etat, dans le sens d’un engagement sans faille en faveur d’une entreprise plus performante et de conditions de travail plus satisfaisantes.

C'est grâce à notre engagement collectif, notre volonté commune et notre responsabilité partagée que nous parviendrons à faire du Sénégal un pays prospère et libre.
Vive les entreprises, vive les travailleurs pour que vive le Sénégal

Je vous souhaite, encore, une très bonne fête du Travail.

Je vous remercie de votre attention.