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A 31 ans, Sebastian Kurz devient le chancelier autrichien

Rédigé par leral.net le Vendredi 20 Octobre 2017 à 14:51 | | 0 commentaire(s)|

PORTRAIT - À 31 ans, Sebastian Kurz se dirige vers la Chancellerie autrichienne après sa victoire aux élections législatives dimanche 15 octobre.



PORTRAIT - À 31 ans, Sebastian Kurz se dirige vers la Chancellerie autrichienne après sa victoire aux élections législatives dimanche 15 octobre.



Il est ministre depuis six ans mais a réussi à s'imposer comme la figure du renouveau en Autriche. Le conservateur Sebastian Kurz, qui a remporté dimanche 15 octobre les Législatives autrichiennes, s'apprête à devenir à 31 ans le plus jeune dirigeant européen.

Le "Wunderwuzzi" de la politique autrichienne, soit l'enfant prodige, va être chargé de former le prochain gouvernement au nom d'un parti chrétien-démocrate (ÖVP), qui était encore au plus bas il y a six mois. À bout de souffle après dix années comme partenaire minoritaire de coalition de la gauche, cette vénérable formation, pilier de la politique autrichienne depuis la guerre, s'était offerte en mai à ce grand jeune homme au visage adolescent et à la popularité insolente. 

Col de chemise souvent ouvert, ton toujours posé, Sebastian Kurz s'est véritablement imposé tout au long de cette campagne présidentielle. Au point de voir naître une véritable "kuzmania" lors des meetings et des longues séances de selfie. 

Déjà une longue carrière politique
Né le 2 août 1986 à Vienne, d'un père technicien et d'une mère enseignante, Sebastian Kurz a déjà un long parcours politique malgré la trentaine tout juste passée. Ancien patron de la puissante organisation de jeunesse de l'ÖVP, il est nommé secrétaire d'État à 24 ans, avant même d'avoir achevé son cursus de droit. Et depuis 2013, il est le plus jeune ministre des Affaires étrangères d'Europe.

Dans ses fonctions, il s'est forgé une stature d'homme d'État en côtoyant ses grands homologues internationaux, notamment lors des négociations sur le nucléaire iranien à Vienne en 2015. Une ambiance loin de ses faux-pas de débutant, comme lorsqu'il distribuait des préservatifs noirs (l'ancienne couleur de l'ÖVP), pour vanter le côté "excitant" du parti.

Au sein d'une Autriche prospère mais insécurisée par la crise migratoire, Sebastian Kurz a offert une image de modernité et un discours de fermeté sur l'immigration. Il est d'ailleurs, à l'automne 2015, un des premiers ténors européens à critiquer la politique d'accueil de la chancelière allemande Angela Merkel, prônant - et obtenant - la fermeture de la route des Balkans.

Le plus jeune dirigeant européen

Grâce à sa victoire aux législatives, il est aujourd'hui appelé à devenir le plus jeune dirigeant d'Europe, devant le Premier ministre irlandais Leo Varadkar (38 ans) et le président français Emmanuel Macron (39 ans).

"Avec sa jeunesse, ses choix stratégiques et sa manière de communiquer, il a surpris tout le monde", commente dans les colonnes du Figaro, Patrick Moreau, chercheur au CNRS. Et d'ajouter : "C'est le même phénomène qu'Emmanuel Macron mais inscrit dans l'histoire autrichienne. Les deux hommes ont un certain nombre de points communs, leur jeune âge donc, mais aussi leur ambition, assumée, le don de saisir le moment opportun également (...) Mais la comparaison s'arrête là".

Surnommé "Messie" voire même "Kaiser" par certains médias, Sebastian Kurz n'est pas sans rappeler Jörg Haider, le flamboyant leader d'extrême-droite mort dans un accident de voiture en 2008.

Arrivé à la tête d'un FPÖ moribond, celui-ci en avait fait le deuxième parti du pays, lui permettant d'intégrer un gouvernement conservateur en 2000, tollé européen à la clé. Cependant, il n'en reste pas moins un partisan affiché du maintien de l'Autriche dans l'Union européenne et n'a jamais été impliqué dans aucun dérapage raciste.




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