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À 67 ans, elle fera sa rentrée à la fac, en septembre

le 9 Juillet 2017 à 00:47

Pour Zaïza Tafiati, la rentrée scolaire 2017 sera une grande première. Cette retraitée de 67 ans, franchira les portes de l’université, pour y débuter une licence d’histoire-sciences politiques.

Il est n’est jamais trop tard ... Pour Zaïza Tafiati, 67 ans, ce dicton n’est rien de plus qu’une ligne à suivre. Diplômée du DAEU (diplôme d’accès aux études universitaires) de l’université de Lyon II, elle est inscrite pour la rentrée à l’université, en licence d’histoire-sciences politiques.

«Ce lieu magique, inaccessible et utopique pour moi jusqu’ici», déclare t-elle au journal Le Progrès. Cette femme de 67 ans, dont la vie était dédiée jusqu’alors à ses trois enfants et quatre petits-enfants, a toujours été tournée vers les études. Arrivée en France en 1975, après une jeunesse passée en Algérie, elle chérit par dessus tout la littérature française, de Laclos à Hugo.

«Mamie va à l’école!»

Née dans l’Est Algérien, Zaïza Tafiati devient institutrice à 18 ans, avant d’enseigner jusqu’en 1974. Cependant, elle se voit privée d’exercer sa fonction à son arrivée en métropole, faute de reconnaissance de son diplôme.

Elle décide alors de se consacrer à sa famille et à la recherche d’un emploi, mettant de côté sa passion. «Ça a été une frustration pour moi, mais c’était resté ancré dans ma mémoire. Ce rêve se réaliserait un jour ou l’autre, avant de mourir», avoue t-elle. La vie se poursuit pour cette femme qui s’épanouit autour d’une famille qui grandit, avec l’arrivée de quatre petits-enfants.

Lorsque vient l’âge de la retraite, elle décide de franchir le pas, raconte Le Progrès. Elle tente alors de passer son bac, qui lui permettrait d’accéder à l’université. C’est en candidate libre qu’elle se présente à l’épreuve de la fillière littéraire, mais échoue à obtenir ce diplôme comprenant trop de matières.

Obstinée, Zaïza Tafiati s’inscrit au DAEU à l’université Lyon II: elle décroche une mention bien, obtenant les notes de 17 en français et en histoire, matières qu’elle affectionne particulièrement.

« Ce rêve se réaliserait un jour ou l’autre, avant de mourir », Zaïza Tafiati , 67 ans, et future étudiante

Ces résultats sont le fruit de longues heures de travail, chaque soir ainsi que le samedi matin. Zaïza est une grand-mère largement soutenue par sa famille et ses petits-enfants qui sont tout de même surpris: «Ils étaient très fiers de moi. Mamie va à l’école! Ils me demandaient si j’avais eu des bonnes notes!».

Avec ce diplôme en poche, cette sexagénaire rentrera à la rentrée en licence d’histoire-sciences politiques à Lyon. Le rêve qui sommeillait au fond d’elle depuis des années, va enfin pouvoir devenir réalité. C’est une nouvelle ère qui s’ouvre à elle, parmi les bacheliers de la promotion 2017.