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A l’attention de Monsieur Abdou Mbow, porte-parole adjoint de l’Apr et vice-pdt de l’Assemblée nationale


Rédigé par leral.net le Mardi 28 Avril 2015 à 22:15 | | 0 commentaire(s)|

A l’attention de Monsieur Abdou Mbow, porte-parole adjoint de l’Apr et vice-pdt de l’Assemblée nationale
Honorable Député, très cher frère et ami,

Il m’a été donné de lire, non sans surprise, dans la presse du 27 avril 2015, les propos ci-après, vous étant attribués : « depuis 1981, la LD n’a jamais présenté un candidat à l’élection présidentielle. C’est un parti spécialiste de l’emprise politique. A chaque élection, les responsables de la LD se positionnent du coté du candidat le mieux placé pour bénéficier des privilèges, non pas pour le Sénégal, mais pour eux et pour leurs partisans. Ce qu’ils disent aujourd’hui, ils ne l’ont pas vu hier ».

Très cher ami, l’erreur étant humaine, j’ai attendu de vous entendre corriger une telle hérésie, mais en vain. Or, si vous êtes, l’auteur de tels propos, vous venez de prendre la posture d’un ignorant et aucun sénégalais n’aimerait que le vice-président de notre Assemblée nationale soit un ignorant. Alfred de Vigny s’adressant aux révolutionnaires réunis place de la Bastille, s’exclamait ainsi à juste titre : « Donnez le pouvoir aux gens qui savent !». A moins que vous ne soyez, comme Machiavel, dans le rôle de plaire au prince pour plus d’avantages et de privilèges, sans moral, ni vertu. Pour plusieurs raisons.

D’abord, c’est totalement contraire à la vérité d’avancer que la LD n’a jamais présenté de candidat à une élection présidentielle.

En 1993, le Professeur Abdoulaye Bathily était bien candidat à l’élection présidentielle. Il était arrivé troisième, respectivement derrière Abdou Diouf et Abdoulaye Wade ; aux élections législatives de la même année, le parti obtint trois députés à l’Assemblée nationale, sous sa propre bannière dans des conditions de tenue des élections bien différentes de celles de maintenant. Cette vérité, il faut être Abdou Mbow pour l’ignorer.

En 2000, alors qu’il était arrivé troisième en 1993, le Professeur Bathily avait légitimement la possibilité et l’occasion de se présenter à l’élection présidentielle, comme d’ailleurs tout le monde s’y attendait, mais le contexte politique de l’époque, marqué par une situation particulièrement difficile pour les sénégalais, commandait un sursaut patriotique, à la auteur des attentes du peuple qui appelait de tous ses vœux à une unité des forces de l’opposition pour créer les conditions d’une alternance.

C’est ainsi que le Pôle de Gauche s’est retrouvé autour du candidat Abdoulaye Wade, qui lui-même n’était pas convaincu au départ de la possibilité de battre le candidat Abdou Diouf ; à l’arrivée nous avons contribué dans l’intérêt général du Sénégal, au détriment d’un positionnement stratégique, à réaliser la première alternance démocratique sans effusion de sang.

En 2007, notre parti avait aussi présenté un candidat à l’élection présidentielle. Ensuite, creusant dans l’absurdité, vous soutiendriez : qu’ « A chaque élection, les responsables de la LD se positionnent du coté du candidat le mieux placé pour bénéficier des privilèges ». Or, en 2000, Abdoulaye Wade n’était pas certainement le candidat le mieux placé pour battre Diouf qui avait non seulement pour son compte toute une machine administrative et judiciaire mais également tous les moyens matériels et financiers nécessaires pour conduire une campagne électorale.

A l’opposé, le candidat Wade, sans argent, n’avait d’autre opportunité que la fameuse « marche bleue » pour laquelle il était d’ailleurs très difficile d’avoir à disposition rien que des véhicules en bon état et du carburant. Le pays entier en est témoin, du moins les citoyens et observateurs encore honnêtes et sérieux.

En 2012, c’est qu’en même votre candidat, Monsieur Macky Sall, qui est venu à la rencontre de Benno Siggil Sénégal solliciter le soutien de cette coalition qui avait comme président de directoire de campagne le Professeur Abdoulaye de Bathily.

Il découle de ce qui précède que votre assertion n’a aucun sens. L’histoire, les faits et les évènements, pourtant si récents, vous démentent et les acteurs, témoins oculaires, actifs ou attentifs de cette période historique de la vie de notre pays sont en vie.

Mais, il parait que le pouvoir peut changer tout chez l’homme. Pas seulement la manière de voir ou de vivre mais l’être tout court. Toutefois, quand on est vice président de la l’Assemblée nationale, on ne peut pas parler aussi légèrement. Et rien ne peut justifier une telle posture, même pas la grâce des privilèges que vous confèrent vos illustres fonctions, ni une sensibilité aveugle aux honneurs et aux avantages matériels, comme semble le suggérer votre parcours politique.

En effet, militant du PPC, vous avez lâché votre premier Maitre, Mbaye Jacques Diop, pour transhumer vers le PDS avant d’atterrir à l’APR, et demain qui sait ? Cette compétence que vous avez et qui me manque de passer du Socialisme (PPC) au libéralisme (PDS), d’un jour à l’autre, vous a permis d’être au bon endroit et au bon moment. Et, peut être, c’est cela qui ressurgit de votre subconscient pour vous conduire à caractériser si négativement la LD.

Je voudrais vous faire remarquer que la communication politique, ce n’est pas le bavardage. Parlez de ce que vous maitriser. Vous n’êtes pas investi de la mission de devoir répondre à tous les sénégalais qui s’expriment légitimement sur la marche de leur pays. Trop de communication tue la communication. Ecoutez plutôt ce qu’ils disent ! Taisez-vous quand vous ne savez pas ! Vous devriez aussi plus étudier pour mieux comprendre et connaitre l’histoire de ce pays ; cultivez l’humilité et la courtoisie à fin d’éviter de tomber dans les travers de l’ignorance et de l’arrogance.
Honorable Député, Très cher frère et ami,

Votre collègue de parti, Monsieur Mactar Ba, Ministre des sports, vient de déclarer depuis Ziguinchor que « tous les alliés de Benno Bok Yakaar doivent faire comme Moustapha Niass ». En retour, je vous saurais gré de bien vouloir lui faire de mon point de vue.

Nous avons été témoins des conséquences de cette décision du Secrétaire général de l’AFP avec l’implosion de ce parti mais nous n’avons pas de commentaires à faire là-dessus. Par contre, une telle décision, un individu, qui qu’il soit, ne peut pas la prendre, en dehors des instances régulières de la Ligue Démocratique.

Nous sommes des hommes et des femmes libres, imbus de la dignité humaine et unis par des valeurs autour des règles de la démocratie. De ce point de vue, rien, ni personne ne peut nous dicter une conduite à tenir. Et nous restons maitres souverains de notre agenda politique. Vous pouvez vous agiter ; au demeurant, vous ne pourrez jamais entamer notre liberté d’initiative et d’action que nous entendons conserver et qui nous autorise, autant à soutenir, à titre d’exemple, les projets ambitieux du PSE et la politique de reddition des comptes du gouvernement qui ne doit nullement être partielle, autant à marquer notre opposition totale à la transhumance politique et à une gestion clanique et familiale du pouvoir d’Etat ; deux travers que nous avons d’ailleurs combattus ensemble, vous et nous, pendant le magistère des Wade. De par cette liberté, nous militons fortement pour l’application des conclusions de la CNRI sur la réforme des institutions.

Pour reste, tous acteurs politiques que nous sommes, il est de notre responsabilité de construire et d’adresser un discours politique conformes aux normes de la vérité ; un discours conséquent et cohérent quel que soit le bord où l’on se situe. C’est la raison pour laquelle, nous appelons au respect des engagements souscrits et de la parole donnée car comme le disais le Président Ahmed Sékou Touré, s’adressant à Monsieur Jacques Chirac, maire de Paris : « En Afrique, l’acte de dignité, c’est la conformité entre le dire et le faire ».
(Voir Photo, ci-joint).

Pape SARR,
Secrétaire National
Chargé de l’Administration du Parti
et de la Gestion de la Permanence nationale,
Membre du Bureau Politique de la Ligue Démocratique
sarrpapa.ps@gmail.com