Les grands maux sont parfois dans les petits mots. Des états d’âme qui dégoulinent pour en ajouter une couche grasse aux énoncés. L’opération « restaurer la dignité humaine » est un « restore hope » sans flammes et explosions dans le désert somalien. L’avion n’a pas tutoyé, de ses aimes, les nuages, pour cracher le feu. Il s’est posé, emmené par le vent de l’absolution, un soir de retour des Lieux Saints de l’Islam et de Fête de Tous les Saints. Le très anglophile Alioune Badara Cissé convoque le symbole de la réhabilitation de l’espoir pour en faire un habitacle de grâces pour « la dignité humaine». Le propos est millimétré à l’intention d’une Presse qui guettait la passe d’armes entre routiers des années de disgrâce. Il a parlé et n’a pas parlé. Il a refusé les élans prosaïques d’une une-deux avec les journalistes. Il a sacrifié au gri-gri oral qui suscite des commentaires et des interrogations dans les chaumières. Il le sait : son retour était attendu comme un point essentiel du temps de communication. Il en a profité pour se signaler dans la force d’une parabole qui ne laisse point de place à un décodeur. Il s’adresse à Macky Sall, le Président en qui il ne retrouve plus le compagnon d’infortune. Il lui rappelle son rôle historique dans son parcours vers les sommets.
Son discours s’appuie sur une passerelle sémantique avec l’adresse de rupture entre Macky Sall et Me Wade. Celui qui venait de quitter le Perchoir avait, un jour de 2008, cherché ses mots dans le registre des valeurs. La vertu était chantée dans l’éloge de la résistance des Républicains face au diktat des troupes libérales lâchées par le mentor en bleu. Plus tard, d ans sa première campagne électorale, Macky Sall lance le concept de « Dekkal ngor ». La dignité ressuscitée ! Alors, vous dites « restaurer la dignité humaine » ? C’est un signal qu’ABC envoie au « Patron » avec qui il a été soldat de fortune, nourri de pain sec et d’espoir. Aussi ont-ils ont trouvé dans l’honneur la force d’un « cheval » qu’ils ont choisi comme emblème. L’Alliance pour la République est donc, dans cette communication par codes, la forteresse qu’ils ont voulu bâtir colonne après colonne. L’œuvre n’est pas polie qu’elle accueille, par temps de tempêtes politiques (entre le 23 juin 2011 et le 25 mars 2012), les chercheurs d’espoir sous le label Bennoo Bokk Yakaar. ABC y a ses pièces et ses dépendances. Il y a sa légitimité et son capital d’émotions favorables à la récompense d’un preux chevalier dans le désert à l’apparition d’une oasis.
L’orgueil vif et aussi tranchant que silencieux, le désormais ancien ministre des Affaires étrangères n’accepte pas de boire les gouttes boueuses d’une outre percée. Il lui faut les égards dus au rang des bergers ayant entamé la traversée en une nuit sans lune. Et il part par les chemins inverses aux promotions gouvernementales, dribblé par Bathily, Tanor et Gadio et portant comme du plomb à la cheville l’onction de son ami et patron à ce trio d’une diplomatie de cour. Il n’a pas le choix. Il se soumet à la force d’un décret mais ne plie pas sous le souffle d’un ego qu’il a contribué à forger. Il accepte de partir, sans quitter le chemin de valeurs ayant rendu possible la consécration de leur modèle d’opposition. Celui-ci est bâti autour du refus du jeu de yo-yo. Deals et soupçons de deals ont enfoncé Idrissa Seck au bas de l’échelle d’estime. Macky Sall a choisi le sentier de la constance, loin des querelles d’héritiers dans la « Maison du père ». Alioune Badara Cissé l’y a aidé, refusant, d’après la très longue chronique médiatique, la main tendue d’un homme à qui il voue un culte, Me Abdoulaye Wade. Il n’a pas eu sa renaissance gouvernementale avec le père. Il refuse d’avaler les couleuvres à l’heure de la consécration du projet qu’il a bâti avec le fils. ABC se veut père et fils de sa propre destinée politique. Il sait, quoiqu’il advienne, avoir tenu tête à Macky Sall. Il a engagé et fixé dans la mémoire collective, le match des egos. Désormais, il compte. Il sera épié et traduit dans toutes les langues des silences, faits et attitudes politiques. C’est la part d’APR qu’il n’a pas encore perdu, qu’il y reste ou qu’il parte. D’ailleurs, il met ceux qui parlent de rupture face à leurs responsabilités.
Amadou Lamine NDIAYE
Lesenegalais.net
Son discours s’appuie sur une passerelle sémantique avec l’adresse de rupture entre Macky Sall et Me Wade. Celui qui venait de quitter le Perchoir avait, un jour de 2008, cherché ses mots dans le registre des valeurs. La vertu était chantée dans l’éloge de la résistance des Républicains face au diktat des troupes libérales lâchées par le mentor en bleu. Plus tard, d ans sa première campagne électorale, Macky Sall lance le concept de « Dekkal ngor ». La dignité ressuscitée ! Alors, vous dites « restaurer la dignité humaine » ? C’est un signal qu’ABC envoie au « Patron » avec qui il a été soldat de fortune, nourri de pain sec et d’espoir. Aussi ont-ils ont trouvé dans l’honneur la force d’un « cheval » qu’ils ont choisi comme emblème. L’Alliance pour la République est donc, dans cette communication par codes, la forteresse qu’ils ont voulu bâtir colonne après colonne. L’œuvre n’est pas polie qu’elle accueille, par temps de tempêtes politiques (entre le 23 juin 2011 et le 25 mars 2012), les chercheurs d’espoir sous le label Bennoo Bokk Yakaar. ABC y a ses pièces et ses dépendances. Il y a sa légitimité et son capital d’émotions favorables à la récompense d’un preux chevalier dans le désert à l’apparition d’une oasis.
L’orgueil vif et aussi tranchant que silencieux, le désormais ancien ministre des Affaires étrangères n’accepte pas de boire les gouttes boueuses d’une outre percée. Il lui faut les égards dus au rang des bergers ayant entamé la traversée en une nuit sans lune. Et il part par les chemins inverses aux promotions gouvernementales, dribblé par Bathily, Tanor et Gadio et portant comme du plomb à la cheville l’onction de son ami et patron à ce trio d’une diplomatie de cour. Il n’a pas le choix. Il se soumet à la force d’un décret mais ne plie pas sous le souffle d’un ego qu’il a contribué à forger. Il accepte de partir, sans quitter le chemin de valeurs ayant rendu possible la consécration de leur modèle d’opposition. Celui-ci est bâti autour du refus du jeu de yo-yo. Deals et soupçons de deals ont enfoncé Idrissa Seck au bas de l’échelle d’estime. Macky Sall a choisi le sentier de la constance, loin des querelles d’héritiers dans la « Maison du père ». Alioune Badara Cissé l’y a aidé, refusant, d’après la très longue chronique médiatique, la main tendue d’un homme à qui il voue un culte, Me Abdoulaye Wade. Il n’a pas eu sa renaissance gouvernementale avec le père. Il refuse d’avaler les couleuvres à l’heure de la consécration du projet qu’il a bâti avec le fils. ABC se veut père et fils de sa propre destinée politique. Il sait, quoiqu’il advienne, avoir tenu tête à Macky Sall. Il a engagé et fixé dans la mémoire collective, le match des egos. Désormais, il compte. Il sera épié et traduit dans toutes les langues des silences, faits et attitudes politiques. C’est la part d’APR qu’il n’a pas encore perdu, qu’il y reste ou qu’il parte. D’ailleurs, il met ceux qui parlent de rupture face à leurs responsabilités.
Amadou Lamine NDIAYE
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