Toutefois, une société d’assurance ne peut se constituer sous la forme d’une société anonyme unipersonnelle. À en croire un expert en assurance, une entreprise étrangère ne peut pratiquer sur le territoire d’un Etat membre de la « Cima » l’une des opérations mentionnées à l’article 300 du code « Cima ». Elle peut cependant, dit notre source, prendre une participation dans les entreprises sous forme de société anonyme soumises au contrôle de la Commission Régionale de Contrôle d’Assurances (CRCA), un organe de régularisation de la Cima. Conclusion ; « Si les Marocains ou les Tunisiens, par exemple, veulent venir sur le marché sénégalais des assurances, les tirs de barrage seront sans effet ! Car l’Etat du Sénégal ne peut tout au plus que contrôler la conformité des dossiers d’acquisition avant de les transmettre à la « Cima » pour agrément » nous explique cet assureur sénégalais avant de préciser que le taux de participation n’est malheureusement pas limité par la Crca. « Il peut aller de 20 % à plus, si bien que les fuites de capitaux par le biais des revenus distribués sont une part non négligeable de ressources qui échappent aux pays de la Cima » précise notre expert.
Mieux, des professionnels du secteur nous ont assuré (sans jeu de mots !) que tous les pays de la Cima ont sur leur marché des sociétés d’assurances étrangères ou filiales de groupes étrangers.
Pour le Sénégal sur 15 sociétés, les groupes étrangers sont au nombre de quatre. Et si, en 2010, le chiffre d’affaires global du marché sénégalais était de 80 milliards celui des sociétés étrangères tournait autour de 35 milliards fcfa ! Tout cela pour vous dire que ces sociétés étrangères dominent largement aussi ce secteur de notre économie. Et il faut dire qu’en plus des dividendes rapatriés, une part importantes des primes d’assurances est virée à l’étranger par le biais de la réassurance. Or, la plupart de sociétés de réassurance sont étrangères au continent même si l’Afrique compte des réassureurs comme Africa-Re. Cela dit, une prime dérisoire de réassurance légale est placée sur le marché local, le résultat de la réassurance toujours en faveur des réassureurs sur le marché sénégalais en 2010 était de 7 milliards fcfa déjà supérieur au résultat d’exploitation de l’ensemble des sociétés d’assurances sénégalaises. Conséquence : pour un meilleur contrôle du secteur des assurances et des économies locales, les pays de la Cima gagneraient beaucoup à encourager et à appuyer les investisseurs locaux. Pour ce qui est du Sénégal, ce n’est pas l’expertise nationale qui fait défaut. Il se pose juste un problème de mise en commun de moyens pour redynamiser la coassurance nationale au détriment de la réassurance. Faute de développer des synergies et de se regrouper, en effet, les compagnies d’assurances nationales constitueront des cibles trop faciles pour les ogres maghrébins (car elles sont insignifiantes pour les grands groupes européens), hélas…
Pape NDIAYE
« Le Témoin » N° 1108 –Hebdomadaire Sénégalais ( DECEMBRE 2012)
Mieux, des professionnels du secteur nous ont assuré (sans jeu de mots !) que tous les pays de la Cima ont sur leur marché des sociétés d’assurances étrangères ou filiales de groupes étrangers.
Pour le Sénégal sur 15 sociétés, les groupes étrangers sont au nombre de quatre. Et si, en 2010, le chiffre d’affaires global du marché sénégalais était de 80 milliards celui des sociétés étrangères tournait autour de 35 milliards fcfa ! Tout cela pour vous dire que ces sociétés étrangères dominent largement aussi ce secteur de notre économie. Et il faut dire qu’en plus des dividendes rapatriés, une part importantes des primes d’assurances est virée à l’étranger par le biais de la réassurance. Or, la plupart de sociétés de réassurance sont étrangères au continent même si l’Afrique compte des réassureurs comme Africa-Re. Cela dit, une prime dérisoire de réassurance légale est placée sur le marché local, le résultat de la réassurance toujours en faveur des réassureurs sur le marché sénégalais en 2010 était de 7 milliards fcfa déjà supérieur au résultat d’exploitation de l’ensemble des sociétés d’assurances sénégalaises. Conséquence : pour un meilleur contrôle du secteur des assurances et des économies locales, les pays de la Cima gagneraient beaucoup à encourager et à appuyer les investisseurs locaux. Pour ce qui est du Sénégal, ce n’est pas l’expertise nationale qui fait défaut. Il se pose juste un problème de mise en commun de moyens pour redynamiser la coassurance nationale au détriment de la réassurance. Faute de développer des synergies et de se regrouper, en effet, les compagnies d’assurances nationales constitueront des cibles trop faciles pour les ogres maghrébins (car elles sont insignifiantes pour les grands groupes européens), hélas…
Pape NDIAYE
« Le Témoin » N° 1108 –Hebdomadaire Sénégalais ( DECEMBRE 2012)