Abdoul Mbaye n’était point sur les tablettes des analystes. Cheikh Tidiane, son frère, avait la faveur des pronostics. Un Mbaye qui en a caché un autre. Banquier chevronné, financier hors pair, ce pur privé du secteur privé sénégalais n’eut guère besoin de rafraîchir son CV. Sa discrétion, son effacement et, surtout, sa réputation de « redresseur » avaient tout pour plaire au nouveau président. Ça tombe bien, Macky Sall qui est venu au pouvoir entourée d’une noria de souteneurs politiques, veut trouver un homme incolore pour ne pas ouvrir le fourreau des ambitions dans son propre camp.
Abdoulaye Wade, son prédécesseur, avait une peur bleue des Premiers ministres. Ils ont le défaut d’être si proches du fauteuil présidentiel que l’appétit leur prend, souvent, de prendre la place. Avec Abdoul Mbaye, Macky était assuré de ne pas susciter une vocation présidentielle chez son plus proche collaborateur. Il fermait aussi la porte à ses alliés de Bennoo Bokk Yakaar, compagnons de circonstance, futurs adversaires. Il neutralisait aussi les cadors de l’Apr pour qui une position de numéro deux ouvrirait tout un boulevard. Macky a assez appris de Wade.
Les nuages ont commencé à s’amonceler au-dessus de la tête du nouveau Pm quand, poussé sans doute par l’euphorie et par l’inexpérience, il a laissé suinter son intention de prendre la carte de l’Apr. S’il a voulu faire plaisir à son boss, il l’a sans doute désarçonné. Macky ne veut pas d’un politique à la Primature. La démission fracassante de Cheikh Tidiane Mbaye de la présidence du Conseil d’administration de la Senelec n’est pas venue arranger les choses.
Macky Sall sait pourtant qu’un limogeage de son Premier ministre pourrait avoir un effet dévastateur sur la rupture prônée. En déstabilisant la station primatoriale quatre mois après son accession au pouvoir, le nouveau président de la République plongerait encore le pays dans cette instabilité gouvernementale qui a été la marque de fabrique de Wade. Et, surtout, laisserait penser que son choix premier choix, en tant que chef de l’Etat, s’est révélé perdant. Ce qui, in fine, accréditerait l’idée d’une certaine légèreté au sommet de l’Etat.
Yolande SARR
Lesenegalais
Abdoulaye Wade, son prédécesseur, avait une peur bleue des Premiers ministres. Ils ont le défaut d’être si proches du fauteuil présidentiel que l’appétit leur prend, souvent, de prendre la place. Avec Abdoul Mbaye, Macky était assuré de ne pas susciter une vocation présidentielle chez son plus proche collaborateur. Il fermait aussi la porte à ses alliés de Bennoo Bokk Yakaar, compagnons de circonstance, futurs adversaires. Il neutralisait aussi les cadors de l’Apr pour qui une position de numéro deux ouvrirait tout un boulevard. Macky a assez appris de Wade.
Les nuages ont commencé à s’amonceler au-dessus de la tête du nouveau Pm quand, poussé sans doute par l’euphorie et par l’inexpérience, il a laissé suinter son intention de prendre la carte de l’Apr. S’il a voulu faire plaisir à son boss, il l’a sans doute désarçonné. Macky ne veut pas d’un politique à la Primature. La démission fracassante de Cheikh Tidiane Mbaye de la présidence du Conseil d’administration de la Senelec n’est pas venue arranger les choses.
Macky Sall sait pourtant qu’un limogeage de son Premier ministre pourrait avoir un effet dévastateur sur la rupture prônée. En déstabilisant la station primatoriale quatre mois après son accession au pouvoir, le nouveau président de la République plongerait encore le pays dans cette instabilité gouvernementale qui a été la marque de fabrique de Wade. Et, surtout, laisserait penser que son choix premier choix, en tant que chef de l’Etat, s’est révélé perdant. Ce qui, in fine, accréditerait l’idée d’une certaine légèreté au sommet de l’Etat.
Yolande SARR
Lesenegalais