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Abdoulaye Baldé crache ses vérités – «La traque des biens mal acquis ne doit pas être restrictive…»

Rédigé par leral.net le Lundi 7 Septembre 2015 à 12:26 | | 0 commentaire(s)|

Abdoulaye Baldé est formel : la traque des biens mal acquis ne doit pas être sélective. Interpellé sur la question de la reddition des comptes avec laquelle il entretient des relations tendues, le député-maire de Ziguinchor a invité d’ailleurs à une gestion plus conséquente de cette affaire. Le patron de l’Union centriste du Sénégal (Ucs) s’est également prononcé sur la question de la réduction du mandat présidentiel et autre assainissement de Ziguinchor, un subterfuge de ses adversaires politiques pour tenter de le déstabiliser.


Abdoulaye Baldé crache ses vérités – «La traque des biens mal acquis ne doit pas être restrictive…»
«La traque des biens mal acquis ne doit pas être sélective, elle ne doit pas non plus s’arrêter en 2017 », lâche amèrement le député-maire de Ziguinchor Abdoulaye Baldé qui demande par ailleurs aux initiateurs de la pétition sur la poursuite de la traque d’être beaucoup plus conséquents. Car, pour le président de l’Union centriste du Sénégal, «cette pétition ne doit pas être limitative, restrictive pour ceux qui avaient été accusés par l’ancien procureur de façon pompeuse… mais il s’agit de tous ceux sur qui peuvent peser des soupçons d’enrichissement illicite. Toutes ces personnes doivent passer devant la Cour … ».

Son dossier en instruction, l’ex-ministre sous le régime libéral a estimé par ailleurs que tous les régimes qui se sont succédé doivent passer pour rendre compte afin d’éviter de jeter une partie des Sénégalais en pâture et laisser d’autres. « La gestion de ce dossier de traque dégage un gout d’inachevé », a conclu le patron des « Centristes » qui reste convaincu qu’il y a beaucoup d’amalgame sur ce dossier qui ne concerne pas, à son avis, une quelconque reddition des comptes. « Il ne s’agit pas de reddition des comptes car nous n’avons jamais été épinglé par un corps de l’Etat, c’est juste au facies du client. On dit que vous avez l’air d’avoir de l’argent donc il faut justifier ce que vous détenez … » Toute chose qui pousse le maire de Ziguinchor à qualifier cette pétition de politicienne car, a-t-il dit, « Avant nous, d’autres auraient dû passer et après nous également, d’autres doivent passer, tous ceux qui ont géré des fonds depuis 1960 doivent être concernés et non pas se lancer dans une opération sélective … »

REDUCTION DU MANDAT : PAS UNE QUESTION DE DROIT MAIS…

Sur la tenue de la prochaine présidentielle en 2017 ou en 2019, le patron de l’Ucs est catégorique. « Pour moi, il ne s’agit pas de droit. Il s’agit du respect de la parole donnée, une question de moralité … ». Et de poursuivre en ces termes : « quand on s’engage devant l’ensemble des Sénégalais avant d’être élu pour dire quand je serais élu, je vais diminuer mon mandat, ensuite le réitérer au Sénégal et devant la communauté internationale, je pense qu’il faut trouver les voix et moyens de respecter sa parole». Dans la foulée, Abdoulaye Baldé signifiera qu’il existe des mécanismes constitutionnels pour réduire le mandat présidentiel. Pour autant, il a demandé au chef de l’Etat d’être conséquent avec lui plutôt que de trouver des subterfuges en se refugiant dans les décisions du Conseil constitutionnel. Car, pour le député-maire, « quand il s’est agi d’augmenter le mandat du président de l’Assemblée nationale de le faire passer de un à cinq ans, ils ont trouvé les moyens et les mécanismes de le faire ».

Quid de la date de l’élection présidentielle ? Elle va se tenir en 2017, c’est en tout cas la conviction du patron de l’Ucs qui dit se préparer avec l’opposition pour ces joutes électorales. En attendant celles-ci, le front social est en ébullition, selon le chef de file des « Centristes» qui dépeint un tableau sombre de la situation économique et sociale du pays. « Il y a une situation économique morose qui prévaut en ce moment et à la veille de la Tabaski, il n’ya pas d’argent … il y a des difficultés partout, des délestages par-ci, des inondations par là», a fait savoir Abdoulaye Baldé.

LA QUESTION DE L’ASSAINISSEMENT DE ZIGUINCHOR : UN SUBTERFUGE POUR…

Le député-maire a par ailleurs recadré ses adversaires politiques sur la question de l’assainissement de la ville de Ziguinchor. Pour le député-maire, « l’assainissement n’est pas une compétence transférée, elle ne dépend pas des communes » Une précision qu’il tient à servir à ses adversaires politiques qu’il reproche de manipuler les populations sur la question des inondations pour le déstabiliser. « La tentative ne prospérera pas », selon l’idylle de Ziguinchor qui a tenu à dire fermement : « Ailleurs, quand il y a des inondations, on ne parle pas des maires mais à Ziguinchor, c’est parce que le maire a bon dos et chaque fois qu’un quartier est inondé, n’importe quel quidam se lève pour accuser le maire. Il faut que les gens ne soient pas malhonnêtes, que chacun puisse assumer sa responsabilité … C’est aussi valable pour la voierie ». Pour Baldé, il est l’homme à abattre car, martèle-t-il, « j’empêche les uns et les autres de tourner ici, ils pensent qu’ils peuvent me déstabiliser mais c’est peine perdue pour eux. Un plan directeur d’assainissement sera bientôt mis en branle à Ziguinchor. Alors, ils doivent se rendre à l’évidence que Ziguinchor a beaucoup changé depuis que je suis à la tète de la mairie ».

Sud Quotidien