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Affaire Bassirou Faye : Le policier Boughaleb condamné à... 20 ans de travaux forcés


Rédigé par leral.net le Samedi 25 Juin 2016 à 04:20 | | 0 commentaire(s)|

Affaire Bassirou Faye : Le policier Boughaleb condamné à... 20 ans de travaux forcés
En attendant d'y revenir amplement, dakarposte tient de ses radars du parquet que le tribunal n'a pas été clément avec le policier Boughaleb et pour cause ? A la surprise générale, mais particulièrement de ses parents, il a été condamné à 20 ans de travaux forcés.

Et dire que le ministère public, qui se disait convaincu que le policier Boughaleb est l'auteur du tir mortel qui a abrégé le vie de l'étudiant Bassirou Faye, avait requis... 5 ans de travaux forcés contre le policier. Nous vous disions il y a peu de temps que le procureur, le témoin oculaire Seth Diagne a toujours été constant à toutes les étapes de la procédure.

Accusé d'être l'auteur de la mort de l'étudiant Bassirou Faye, à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), le policier, Sidy Mohamed Boughaleb, a comparu ce vendredi devant la chambre criminelle du Tribunal de grande instance de Dakar.

Ila soutenu n'avoir été ni de près ni de loin mêlé à ce drame. Il soutient même n'avoir pas été sur les lieux au moment des faits.

Le Procureur souligne les contradictions de l'accusé

De teint clair, habillé d'un boubou traditionnel bazin de couleur blanche, la tête rasé, il a dégagé en touche les accusations portées à son encontre. Les mains croisées derrière le dos, Boughaleb a rejeté en bloc toutes les accusations.

"Je n'étais pas sur les lieux au moment des faits. J'étais sorti de l'université pour aller me soigner à l'école de police. Parce que j'ai été blessé au niveau de la tête et à la main gauche. Et après avoir reçu des soins, j'ai pris un taxi pour me rendre au Camp Abdou Diassé pour recevoir d'autres soins, car le bandage s'était décollée", a-t-il confié l'accusé aux juges.

Boughaleb, élément du Groupement mobile d'intervention (Gmi), qui était en mission de maintien de l'ordre au campus de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), a soutenu avoir reçu des mains de Jean Pierre Napokan, son supérieur, une arme à feu et 5 munitions. Ce qui est contraire à la version servie par ce dernier qui avait déclaré avoir doté le présumé meurtrier d'une arme sans munitions, le jour des faits. Une version rejetée à son tour par Boughaleb qui soutient qu'il est impossible de doter un agent de police d'une arme sans munitions. Boughaleb persiste et signe qu'il a restitué à la fin de sa mission son arme et les 5 minutions.

Boughaleb formellement identifié par un témoin

Prenant la parole, le Procureur a estimé que le policier a servi plusieurs versions. Selon le maître des poursuites, lors de l'enquête préliminaire, le policier avait déclaré avoir été blessé à la tête et à la main droite. Une contradiction qui l'a poussé à se demander pourquoi Boughaleb était-il passé au Camp Abdou Diassé alors qu'il a été soigné à l'école de police ?

Parmi la dizaine de témoins entendus à la barre, seul un a été constant, cohérent et formel dans ses déclarations. Il s'agit de l'étudiant Seth Diagne. Ce dernier a soutenu devant la chambre avoir vu Boughaleb, ce jour-là, au niveau du campus social. Il était, selon lui, habillé en treillis, avec une casque et tenait entre ses mains un talkie-walkie pour communiquer avec les autres. Et après 3 minutes de communications, il dit avoir vu Boughaleb tirer sur l'étudiant, Bassirou Faye. L'étudiant en physique chimie a aussi indexé le présumé meurtrier devant les juges qui lui avaient demandé s'il peut toujours reconnaître le tireur dans la salle. Mais Boughaleb continue toujours à nier les faits au moment où le Procureur de la République se prépare à faire son réquisitoire.

Pour rappel, le 14 août 2014, l’étudiant Bassirou Faye a été abattu par un policier, lors d’échauffourées au campus social de l’université de Dakar dans une manifestation pour réclamer le paiement des bourses. Tombon Oualy avait été le premier policier à être accusé du meurtre avant que Sidy Mohamed Boughaleb et Saliou Ndao ne soient cités et inculpés. Après des mois de détention préventive, le magistrat instructeur a blanchi Oualy et Ndao, avant de renvoyer Boughaleb en jugement.

L’on se rappelle que lors de sa fameuse visite mouvementée à l’Ucad, le Président Macky Sall avait annoncé l’ouverture du procès de cette affaire Bassirou Faye en octobre de l’année dernière. Un rendez-vous qui ne sera pas tenu.


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