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Affaire Centre commercial 4C : Les co-propriétaires réclament leur dû et dénoncent le mutisme de la mairie de Dakar

Les membres du collectif des co-propriétaires du Centre commercial « Quatre C » sont très remontés contre les dirigeants de Corfitex, propriétaire de la structure. Ils ont manifesté leur mécontentement lors d’une conférence de presse organisée dans les locaux d’Amnesty International. Ces derniers qui se disent abusés ne savent plus à quel saint se vouer pour mettre fin à leur contentieux avec cette société qui leur avait vendu des magasins.


Rédigé par leral.net le Mardi 24 Mai 2016 à 15:00 | | 0 commentaire(s)|

Affaire Centre commercial 4C : Les co-propriétaires réclament leur dû et dénoncent le mutisme de la mairie de Dakar
« Ce sont des magasins que nous avons achetés depuis plus de 10 ans et nous ne parvenons toujours pas avoir les titres de propriété », renseigne Mamadou Ismaila Wane, secrétaire général du collectif. S’ils ne sont pas parvenus à avoir les titres de propriété, explique M. Wane, c'est parce que le bien est hypothéqué à hauteur de 9 milliards. « Ce qui compromet nos chances de recouvrer nos biens, au cas où les bailleurs s’aviseraient de vendre le bien pour exécuter les hypothèques qui pèsent sur ce centre commercial. Dans ce cadre-là, nous n’avons pas cette possibilité d’obtenir les titres de propriété. Actuellement, nous détenons des attestations de fin de paiement qui indiquent que nous avons entièrement soldé l’achat de ces biens, mais, il nous est impossible d’avoir les titres de propriété parce que les titres sont hypothéqués », regrette-t-il avant de préciser : « Nous avons acheté sur plan, dans les années 2000, et deux ans après, nous avons soldé entièrement les biens que nous avions acheté. Nous pensions, à l’époque, que c’était tout simplement une formalité et que l’acte de vente, conformément, à leur engagement, serait fait chez le notaire, mais, quand nous nous sommes approchés de l’office notarial, nous nous sommes rendu compte qu’il y avait des hypothèques si bien qu’il s’agit d’une double vente », indique-t-il.

Pour ce qui est des montant des hypothèques, M. Wane et ses camarades renseignent que 2 279 810 000 sont au profit du Fonds africain de garantie et de coopération économique (Fagace) ayant son siège à Cotonou, au Bénin, inscrite le 19 août 2005, 2 470 000 000 au profit du Fonds de solidarité africain (Fsa) ayant son siège à Niamey (Niger), inscrite le 19 août 2005, et 3 935 742 000 au profit d’Oldrich international limited domicilié aux Seychelles, inscrite le 06 novembre 2007. Il a également tenu à souligner que ces hypothèques ont été faites après qu’ils ont intégralement soldé le prix des lots qui leur étaient vendus. « A cela s’ajoute l’hypothèque consentie au profit de la Société générale pour 800 millions datant de juin 2002 », ajoute-t-on.

Ces victimes, qui sont au nombre de 150, ont aussi pointé du doigt le mutisme de la mairie de Dakar qui, dans cette affaire, est actionnaire à hauteur de 3 milliards de nos francs. « Nos investissements de façon individuelle, c’est entre 24 et 80 millions. En rapport avec ce que la mairie a investi, nous sommes surpris de constater que la mairie n’a pas la détermination que nous avons, d’autant plus qu’elle avait lancé un emprunt obligataire, et on suppose que si quelqu’un emprunte de l’argent, c’est parce qu’il a des projets à financer et quand on a investi 3 milliards dans un centre et ne pas chercher à les recouvrer, cela mérite des interrogations », dit M. Wane.

Le secrétaire général du collectif de poursuivre : « Il y a certains d’entre nous qui vivent des situations déplorables parce qu’ils ont investi tous leurs biens, parce qu’ils y croyaient, certains sont rentrés des Usa ou ailleurs, pensant que c’est l’endroit où ils pourraient exercer une activité économique et pouvoir vivre tranquillement après de longs séjours aux pays européens ou asiatiques, et ils ont été déçus ».

Pour rappel, le tribunal a condamné Corfitex à leur verser 20 millions pour l’occupation illégale du parking qui, selon eux, est une propriété commune. « En effet, ils ont érigé un magasin de stockage, à leur seul usage, dans l’espace réservée au stationnement des véhicules, cela en violation du règlement de la co-propriété », renseigne-t-il avant de regretter le fait qu’il ait fallu 4 ans de bataille pour recouvrir, partiellement, le montant de la condamnation.

Mariama Kobar Saleh