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Affaire Khalifa Sall: Certains observateurs dénoncent une tentative de musèlement du maire


Rédigé par leral.net le Mardi 25 Avril 2017 à 14:42 | | 0 commentaire(s)|

Incarcéré depuis le 7 mars dernier, pour répondre de la gestion de la caisse d’avance de la ville de Dakar, le maire de la capitale fait depuis lors face à des mesures qui le contraignent à ne recevoir qu’un nombre restreint de visiteurs chaque semaine.

Le doyen des juges, Samba Sall, qui l’a inculpé et placé sous mandat de dépôt, ne l’a, à la base, autorisé à s’entretenir qu’avec 20 personnes issues de sa famille biologique, et ce, chaque lundi. Si des concessions ont pu être faites, au point qu’il ait pu recevoir une délégation d’élus locaux africains et européens, ou encore des personnalités politiques, religieuses et des acteurs de la société civile, Khalifa Sall n’en garde pas moins une marge de manoeuvre réduite.

Au point que certains observateurs estiment que le pouvoir cherche à lui mettre les bâtons dans les roues, afin qu’il n’ait pas la latitude de préparer comme bon lui semble, les élections législatives du 30 juillet prochain. D’autant plus que sa volonté d’obtenir une liberté provisoire a été battue en brèche par la cour. Bien des personnes qui souhaitaient rendre visite à Khalifa Sall à Rebeuss ont dû se résoudre à y renoncer. A l’image d’Aïda Mbodji, Mamadou Diop Decroix ou encore Abdoulaye Baldé qui en ont fait les frais, récemment.

Le doyen des juges du tribunal de Grande instance ayant opposé une fin de non-recevoir à leur volonté de s’entretenir avec le maire de Dakar qui devrait être édifié sur son sort, pas plus tard que jeudi prochain-la chambre d’accusation de la Cour d’appel étant appelée à statuer sur l’appel contre l’ordonnance de refus de mise en liberté provisoire de Khalifa Sall, mais aussi sur la requête en annulation de la procédure introduite par ses conseils.

Deux poids deux mesures
Paradoxalement, au-delà de la délégation d’élus locaux africains et européens, Khalifa Sall a reçu, il y a peu, les visites de Cheikh Mbacké Laye et d’Idrissa Seck. Il s’est également entretenu avec Idrissa Seck, Thierno Bocoum, Serigne Mansour Sy Jamil, Cheikh Bamba Dièye ou encore Oumar Sarr. La liste n'est pas exhaustive.

Ce qui fait penser à une dynamique de deux poids, deux mesures pour ce qui a trait au choix des personnes qu’il lui est permis de rencontrer. Alors que même que nous sommes à l’heure des grandes manœuvres, en prélude aux prochaines élections législative, à l’issue desquelles l’opposition compte bien imposer un régime de cohabitation à Macky Sall. Conseiller politique de Khalifa Sall, chargé de gérer les « audiences » de ce dernier, Moussa Taye ne manque pas de déplorer une telle situation.

« Je reçois chaque lundi des coups de fil de personnes qui veulent voir le maire. Il faudrait, à ce niveau que le juge augmente les jours de visites, mais aussi, le nombre de visiteurs. Puisque Khalifa Sall est en otage à Rebeuss, on devrait le laisser voir sa famille, ses parents, ses amis, ses militants, et même tout autre sénégalais qui aimerait le voir », plaide-t-il.

Cet argumentaire fait écho aux propos de Me Aissata Tall Sall qui, dès l’incarcération de son frère de parti, assurait que le surnommé était victime de « séquestration ». Elle préconisait, à ce propos, que le doyen des juges lève ses restrictions pour que « tous ceux-là qui veulent le rencontrer, puissent le faire parce que c’est leur droit à eux et le droit que la loi confère à M. Sall ».

La tribune