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Affaire Lamine Diack: Les membres de la société civile enfoncent les « Assises » ! Par Bamba Ndiaye


Rédigé par leral.net le Jeudi 7 Janvier 2016 à 19:04 | | 0 commentaire(s)|

Affaire Lamine Diack: Les membres de la société civile enfoncent les « Assises » ! Par Bamba Ndiaye
Dans une laborieuse tentative de réponse, parue dans un quotidien dakarois, le 31 décembre 2015, Son Excellence Mme le Ministre Conseiller, Penda Mbow a corrigé, à la hausse, les chiffres fournis par le très respectueux pr Amadou Makhtar Mbow, Président du Comité de Pilotage des « Assises » , en disant que M. Lamine Diack a donné plutôt un peu moins de 10 millions de Francs Cfa et non 6, 5 millions, avancés par le président Mbow ! Mme Penda Mbow ajoute que d’autres compatriotes auraient contribué jusqu’à 100 millions de francs ! Nous espèrons qu’il s’agissait là de millions non blanchis… Elle estime cependant, qu’à son temps, le Comité de Pilotage des « Assises aurait fait son bilan financier » !

De son Côté, l’honorable Professeur Amadou Makhtar Mbow, Président du Comité de pilotage avait tenu à dire que la participation de Lamine Diack aux « Assises » « date de 2008, bien avant l’avènement du scandale des athlètes russes ». Quelques jours avant ces interventions, M. Mbodj du mouvement M-23 avait dit dans une radio de la place, qu’il ne verrait pas de problème « à quiconque aurait reçu de M. Diack une somme qui ne dépasserait pas les 5 millions de francs Cfa, mais qu’au-delà de ce montant, cela pourrait être compromettant… ». L’autre Mouhamed Mbodj du Forum Civil, éprouve, quant à lui, de la compassion à l’endroit de M. Diack, au point de penser que « les Sénégalais en font trop avec ce dossier » ! En l’entendant parler de la CREI et de la lutte contre la corruption, on aurait crû qu’il ne s’agissait pas la même personne. Il se pourrait également que cette « compassion » tente de cacher des refoulements têtus…

Bref, l’ensemble de ces propos nous plongent encore davantage dans un est en mesure de se demander ce qui empêcherait le Trésorier attitré, de procéder aux éclaircissements nécessaires, en lieu et place, des personnes qui ne géraient pas directement les comptes ?

En attendant la confirmation ou l’infirmation de ces chiffres de la part de M. Lamine Diack, j’estime qu’il est nécessaire de faire quelques réflexions relatives aux explications jusque-là, brandies.
Concernant la période de 2008, marquant le Premier versement de M. Diack pour le compte des « Assises », il importe de noter que M. Diack déclare avoir sollicité des Russes, un Premier soutien, pour régler le financement des élections municipales de Dakar de 2009. D’où l’argent de la corruption ne daterait pas seulement de 201, mais bien avant. Pour ceux qui disent qu’on ne pouvait savoir à l’époque « d’où venait l’argent de M. Diack ? », je réponds qu’un tel argument n’est pas soutenable, si l’on sait que M. Lamine Diack, dit clairement qu’il aurait sollicité tout cet arsenal de guerre « pour faire partir l’ancien président, Me Abdoulaye Wade ». Si tel est son engagement à l’égard de ses bailleurs, M. Diack ne pourrait donner gracieusement cet argent, sans indiquer, préalablement, aux bénéficiaires, quels sont les mobiles d’un tel don.

Je concède, par ailleurs, que dans un vaste rassemblement comme les « Assises », tout le monde ne pouvait être au même niveau d’information. Cela vaut également pour certaines organisations de la société civile. L’autre élément qui dérange dans l’appréciation des uns et des autres, c’est que dans ce dossier, l’implication des fils de M. Diack( Massata et Khalil) dans la gestion de l’IAAF, ne ferait l’ombre d’aucun doute. Or, tous ces membres de la société civile avaient dénoncé, en son temps, avec une rare virulence,la pratique du népotisme, alors reprochée à Me Abdoulaye Wade. Comment peut-on dénoncer l’existence du népotisme dans une structure nationale et vouloir la cautionner dans une structure supranationale, à l’image de l’IAAF ?

Malgré la sympathie et le respect que l’on pourrait nourrir-fort justement- à l’endroit de notre compatriote M. Lamine Diack, nous ne devons pas, pour quelle que raison que ce soit, fouler aux pieds, les principes sacro-saints, de la bonne gouvernance et de la transparence, qui fondent notre démarche de tous les jours.

Pour clore ce débat et pour consacrer à la tradition de la transparence, j’invite le Trésorier des « Assises » à publier la liste des personnalités et organisations qui auraient contribué au financement la structure.
A bon entendeur, salut !

Mamadou Bamba Ndiaye
Ancien Ministre des Affaires Religieuses