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Ahmed Yahiaoui, l’ancien grand espoir de l’OM raconte sa traversée du désert

Redevenu joueur de football en 2011/2012, Ahmed Yahiaoui a bien l'intention de rattraper le temps perdu. Interrogé par L'Equipe, l'un des grands espoirs déçus du football français raconte son histoire.


Rédigé par leral.net le Mercredi 31 Octobre 2012 à 12:55 | | 0 commentaire(s)|

Ahmed Yahiaoui, l’ancien grand espoir de l’OM raconte sa traversée du désert
C’est l’histoire d’un des grands espoirs du football français issu de la génération 87 qui avait tout pour réussir, mais qui retrouve à peine le goût d’être à nouveau joueur de football. Cette histoire, c’est celle d’Ahmed Yahiaoui (à gauche sur la photo), talent passé par l’Olympique de Marseille et évoluant aujourd’hui à Sedan. Vainqueur de l’Euro U17 en 2004 avec Samir Nasri et Karim Benzema, ce milieu de terrain âgé de 25 ans se bat pour éviter que les Sangliers ne descendent en National. Un combat dur, mais presque inattendu pour un joueur qui a failli tout plaquer.

Dans les colonnes de L’Équipe, l’ancien minot raconte en effet les différentes étapes de sa carrière, à commencer par son passage à l’OM qui n’a pas été si simple puisque c’est là qu’il a acquis une réputation de joueur à problème qu’il réfute d’ailleurs. « Dans un club pro, quand tu fautes, tu as des amendes prélevées directement sur ton salaire, moi j’ai toujours touché la même somme en fin de mois… On m’a mis l’étiquette d’un joueur bordélique, ingérable, cela m’a fermé pas mal de portes. » En froid avec ses dirigeants de l’époque, Yahiaoui n’a donc pas hésité à résilier un contrat à 20 000€ mensuels pour se relancer. Un choix qu’il regrette aujourd’hui.

« Je n’ai pas eu la chance d’avoir de grand frère, et mon père, il ne connaissait rien au football. J’étais mal conseillé par mon agent du moment. J’avais quand même signé un contrat de cinq ans ! Personne n’aurait jamais résilié un tel contrat, surtout à l’OM. Pourtant, c’est ce que j’ai fait… » Passé ensuite par Istres, Sion et Cannes, le natif de Marseille a alors connu un break de trois ans à partir de 2008 après une blessure. « Je ne pouvais même plus allumer la PlayStation pour faire une partie, même pas aller faire un “five” avec les potes. Ça faisait plusieurs fois que j’essayais de rejouer, mais il y avait toujours quelque chose qui n’allait pas, des problèmes d’argent, des blessures, etc. »

Ce n’est qu’en 2011 qu’il rechausse les crampons du côté de Marseille Consolat, club de CFA, grâce à un déclic. « J’avais essayé à plusieurs reprises de le faire replonger, mais je ne voulais pas lui prendre la tête, il n’aime pas ça. Et puis, un jour, il a allumé la télé, il a vu Nasri à City, Benzema au Real, ça lui a fait tilt », confie Salah Nasri, l’oncle de Samir et proche du joueur. Forcément envieux de voir ses ex-partenaires briller dans les plus grands clubs d’Europe, Yahiaoui a sans doute été définitivement convaincu de reprendre une carrière mise entre parenthèses par une anecdote que lui a raconté Samir Nasri. « Un jour, à Arsenal, Fabregas a demandé à Samir Nasri ce qu’était devenu le “six” qui jouait avec lui en finale de l’Euro (des U17). Samir lui a répondu que j’avais arrêté le foot. Fabregas n’y croyait pas, il lui a dit que c’était du gâchis ! Je suis conscient de mes erreurs, et c’est normal d’être tombé aussi bas finalement. Mais si j’avais suivi le même chemin qu’eux (Nasri, Benzema, etc.), sans problèmes extérieurs, je suis sûr que je serais au même niveau aujourd’hui. »

Matthieu Margueritte