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Alioune Tine sur le 3e mandat : « Le verrouillage de la Constitution ne peut pas arrêter un président de mauvaise foi et machiavélique »


Rédigé par leral.net le Lundi 16 Octobre 2017 à 12:47 | | 0 commentaire(s)|

Pour Alioune Tine  directeur régional d'Amnesty International pour l'Afrique de l'Ouest, il y a un problème de confiance et de défiance par rapport au leadership politique, car c’est un secret de polichinelle que le verrouillage de la Constitution ne peut nullement arrêter un président de mauvaise foi et machiavélique. Pour Alioune Tine, le débat n’est pas constitutionnel, mais plutôt moral.
 
Chat échaudé craint l’eau froide. Lors de la visite officielle du président burkinabé au Sénégal vendredi, Macky Sall a pourtant déclaré qu’il ne ferait pas un troisième mandat s’il est élu en 2019.
 
Mais, Macky Sall n’ayant pas respecté sa parole donnée sur le mandat de cinq ans, Alioune Tine  directeur régional d'Amnesty International pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre, estime qu’il soit logique qu’il y ait une méfiance surtout après la sortie du Pr Babacar Guèye, qui a estimé qu’en l’absence de dispositions transitoires dans la nouvelle Constitution par rapport au décompte du mandat, le Président Macky Sall, s’il gagne en 2019, peut envisager juridiquement de se présenter en 2024, en toute légalité.
 
« Le verrouillage de la Constitution ne peut pas arrêter un président de mauvaise foi et machiavélique. Ça s’arrête là l’expertise constitutionnelle, il s’agit plutôt de leadership moral,  de probité morale, car, les déclarations d’un leader doivent être accompagnées par la probité morale, la sacralité de la parole donnée. A partir de ce moment, on vit dans la confusion et dans le malaise que cette sortie du Pr Babacar Guèye, qui a jeté un pavé dans la mare, a installés », a déclaré Alioune Tine il y a quelques minutes dans l’émission Remue ménages sur la RFM avec Alassane Samba Diop.
 
« Aujourd’hui, je suis d’avis que le débat constitutionnel ne peut être la voie par laquelle on peut avoir une lecture de cette question. Même si personne ne peut contester la qualité et la maîtrise de la Constitution des professeurs Babacar Guèye, Ismaïla Madior Fall, Nzouankeu etc…
 
Rappelons que le Professeur Babacar Guèye avait avancé que si on applique la jurisprudence du Conseil Constitutionnel sur le troisième mandat, en l’absence de dispositions transitoires dans la nouvelle Constitution par rapport au décompte du mandat, le Président Macky Sall, s’il gagne en 2019, peut envisager juridiquement de se présenter en 2024, en toute légalité.
 
«Quand on a fait la révision constitutionnelle, on a oublié quelque chose. Il n’y pas de de dispositions expresses qui refuseraient à Macky Sall de se présenter en 2024. Quand on a révisé la Constitution, on devait légiférer des dispositions transitoires pour prévoir que le mandat en cours fait partie du décompte des deux mandats que le président peut avoir.
 

Mais, ce mandat en cours qu’il exerce depuis 2012, si nous appliquons la Constitution à la lettre, on peut considérer qu’il ne fait pas partie du décompte. Ce qui fait que le président peut envisager juridiquement en 2024, de se présenter comme l’avait fait le président Wade. Macky Sall, s’il gagne en 2019, peut envisager juridiquement de se présenter en 2024, si nous appliquons la jurisprudence du Conseil Constitutionnel sur le troisième mandat.
 
C’est une question de succession de lois dans le temps, Lex posterior derogat priori (Une loi postérieure déroge à une précédente). Il est possible de rattraper et faisant une autre révision constitutionnelle », avait déclaré le Professeur agrégé constitutionnaliste, Babacar Guèye, interrogé par Mamoudou Ibra Kane, dans l’émission dominicale « Le Grand Jury ». Citoyen abusé craint le wax waxète…
 
Massène DIOP Leral.net