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Alphie Bâ «Mon travail à la télé a pris le dessus sur les défilés»

Rédigé par leral.net le Mercredi 17 Septembre 2014 à 10:18 | | 0 commentaire(s)|

L’OBS-People Tous les matins, avec ses petits plats, elle enfume le plateau de la matinale de la Télé futurs médias (Tfm). Passionnée de cuisine, elle a accroché ses escarpins de mannequin pour se mettre derrière le four. Elle, c’est Alphie Bâ, une «masterchef» qui adore partager son savoir-faire de l’Art culinaire. Juste le temps d’enfourner un fondant un chocolat, elle se met à table, face à L’Obs, pour nous conter les délices de sa vie, aigre par moments…


Alphie Bâ «Mon travail à la télé a pris le dessus sur les défilés»

 

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Qui se cache derrière la présentatrice de la rubrique culinaire de la matinale «Yewouleen» ?

Je m’appelle Alphie Bâ. Je suis née en 1981 à Saint-Louis mais, j’ai grandi à Liberté 4. Je suis mannequin depuis plus de 11 ans. Depuis quelque temps, j’ai rejoints l’équipe de la matinale «Yewouleen» sur la TFM (Télé futurs médias). J’y présente la rubrique culinaire. La cuisine est ma plus grande passion. Je suis mariée à un Péruvien et mère d’un petit garçon de 5 ans.

Alphie, c’est un surnom ou votre vrai prénom ?

C’est mon véritable prénom. C’est une des sœurs de mon père qui est mon homonyme. Je pense que ce nom doit avoir une origine arabe. J’entends souvent dire que Alphie veut dire 5 mille dans cette langue.

Parlez-nous de votre cursus scolaire et professionnel…

J’ai eu un cursus scolaire normal, entre le groupe scolaire Saldia et le collège Sacré-Cœur, jusqu’en Terminale. Malheureusement, je n’ai pas obtenu le Baccalauréat et je me suis tournée vers la restauration.

Pourquoi avez-vous choisi la restauration ?

J’ai toujours été attirée par les fourneaux, par tout ce qui est cuisine. C’est une seconde nature. Je me rappelle, quand je n’étais encore qu’une adolescente, je préférais la cuisine aux autres tâches ménagères. Lorsque c’était à mes sœurs de préparer le repas, je leur proposais de le faire à leur place. Pendant ce temps, elles faisaient la vaisselle, le ménage ou la lessive à ma place. J’ai toujours fonctionné ainsi. Je peux passer plusieurs heures à préparer, je ne m’en lasse jamais. C’est pourquoi, lorsque j’ai échoué au Bac, je n’ai pas cherché de midi à quatorze heures, je me suis tournée vers ma passion de toujours. Pendant 2 ans, j’ai pris des cours dans un centre de formation spécialisé. Je n’ai même pas eu le temps de finaliser mon diplôme, que j’ai obtenu un travail dans un hôtel de la place, après un stage. J’étais embauchée en tant que caissière et je gagnais bien ma vie, mais cela n’avait rien à voir avec la cuisine. Néanmoins, je m’y suis accrochée et j’ai laissé tomber mes études. Par la suite, j’ai travaillé dans des boîtes de nuit. C’est dans l’une d’elles que j’ai fait la connaissance de mon époux, M. Félix. A cette époque, j’étais aussi à cheval avec le mannequinat. Après mon mariage, j’ai cessé tout contact avec le monde de la nuit. Mon mari me poussait plus vers l’art culinaire ou dans le domaine de la politique.

Comment en êtes-vous arrivée à faire partie des animatrices de la matinale de la TFM ?

Un jour, en regardant la matinale, je me suis dit qu’il manquait quelque chose sur le plateau déjà très spécial. Puisque je connaissais la chargée des programmes, Mame Dorine Guèye, je l’ai appelée pour lui faire part de mon sentiment. Je lui ai alors proposé d’apporter une touche culinaire. Elle m’a donc donné rendez-vous pour en parler. Par la suite, j’ai effectué un test que j’ai réussi. C’est ainsi que tout a démarré pour moi à la TFM.

Qu’est-ce que ce travail à la télé vous apporte ?

Il me permet d’exercer ma passion. C’est aussi une opportunité pour moi de montrer mon savoir-faire à mon public cible, les jeunes mariées ou les jeunes filles passionnées de cuisine. Il me permet également de communiquer ma vision assez révolutionnaire de la cuisine. Les femmes peuvent cuisiner, tout en étant décontractées, bien dans leurs peaux, bien habillées. J’aimerais également dire aux jeunes couples que la cuisinière est devenue indispensable dans une maison. Les gens, en équipant leurs maisons, oublient toujours d’en acheter. Elle permet de gagner du temps et ce n’est pas aussi cher comme les gens le pensent.

Pensez-vous, un jour, donner des cours de cuisine ?

L’avenir nous édifiera, mais, pour l’instant, je poursuis mon chemin. Je veillerai à toujours apporter ma vision pour l’avancement de l’art culinaire. Mon rêve le plus cher est d’ouvrir, un de ces jours, ma propre boulangerie-pâtisserie.

Comment une passionnée de cuisine, comme vous, fait pour garder la ligne ?

Tout dépend de la personne. Dieu m’est témoin que je mange beaucoup, je ne suis pas au régime. Je ne fais rien pour garder la ligne, je suis juste comme ça.

Quand est-ce que vous avez débuté le mannequinat, à proprement dit ?

Mes proches me disaient souvent que j’avais les capacités pour être mannequin. Toutefois, je n’y prêtais pas trop attention. Même lorsque je marchais dans la rue, on m’apostrophait pour savoir si je défilais. Alors, un beau jour, je suis allée à l’agence de mannequinat d’Ambroise Gomis pour en faire partie. A ce moment-là, nous répétions tous les mardis et les jeudis à l’immeuble Kébé, c’était en 2003. L’élection «Miss Dakar» se préparait activement et mes amies m’ont poussée à y participer. Sans convictions, j’y ai participé et j’ai terminé deuxième dauphine. C’est ainsi que Ambroise m’a proposé de continuer à défiler et je suis devenue mannequin professionnel. Le mannequinat est arrivé dans ma vie comme un cheveu dans la soupe au moment où je m’y attendais le moins. Je n’ai jamais été attirée par les podiums.

Racontez-nous vos débuts dans ce monde que l’on décrit comme rude…

Honnêtement, c’était très difficile. Ce n’était pas du tout évident pour moi de me faire une place. Les gens du milieu ne me connaissaient pas et ne se gênaient pas pour me le faire ressentir. Je me présentais aux castings avec zéro chance d’être prise. Les stylistes choisissaient toujours les mêmes têtes, les mêmes filles. Tout de même, j’ai pris mon mal en patience. Armée de courage et de persévérance, j’ai fini par tirer mon épingle du jeu. Aujourd’hui, je me suis construit une certaine notoriété et je n’ai même plus besoin d’aller à des castings. Ce sont les stylistes, eux-mêmes, qui font appel à moi. J’ai défilé lors des plus grandes manifestations de la mode au Sénégal comme la «Sira vision» de Collé Ardo Sow, le «Fashion Week» d’Adama Paris ou encore pour le dernier «Fesman» (Festival mondial des Arts nègres). Grâce à cela, j’ai pu côtoyer de grands stylistes du monde entier et j’ai porté leurs créations.

Vous capitalisez une expérience de 11 ans dans le milieu, malgré tout, on a comme l’impression que vous n’êtes pas connue dans ce milieu. Comment cela se fait-il ?

C’est normal, dans un groupe, on ne peut pas connaître tout le monde. Il y en a qui font le choix d’être au-devant de la scène, pendant que d’autres préfèrent se faire discrètes. Dans mon cas, je suis très famille, je défile et je rentre auprès des miens. J’ai certes des amies dans le milieu, mais je ne rentre pas dans certains détails. Même si nous sommes au même niveau de professionnalisme, j’ai toujours préféré me mettre à l’écart. C’est une question de choix.

Et pourquoi ce choix ?

Je ne tiens pas à ce qu’on parle de moi dans le mannequinat, même en bien. Je préfère être citée en référence dans un autre domaine.

Pourquoi donc ?

Le mannequinat n’est pas ce qui a de plus important dans ma vie, ce n’est pas ma priorité. Déjà au Sénégal, les mannequins sont mal catalogués. C’est plus leurs «frasques» qui sont mis en évidence…

Selon vous, à raison ou à tort ?

Je pense que les gens ne font que spéculer et que la majeure partie des journalistes font juste du sensationnel. Après avoir eu à côtoyer plusieurs mannequins, je peux vous affirmer que la vérité est souvent tronquée.

Mais, il n’y a pas de fumée sans feu ?

Certes, mais ils en rajoutent une couche, parfois même, ils inventent. Ils écrivent sans s’approcher de la personne concernée pour recouper l’information.

Quid des tentations que l’on évoque dans le milieu ?

Pour ma part, je n’ai jamais vécu ce genre de tentations. J’ai l’impression que les gens parlent de choses qu’ils ne maîtrisent pas. Tout est une question d’éducation, chacun est libre ou non de succomber à ces tentations dont on parle. Dans tous les milieux, on peut faire face à des tentations, mais si on a reçu des consignes de ses parents, si on a des principes et des valeurs, on ne se laissera pas entraîner dans des travers. Le mannequinat n’a rien à voir avec ces dérives, j’en suis convaincue.

D’aucuns disent que ces dérives sont notées parce que les cachets sont beaucoup trop bas par rapport au train de vie de certaines d’entre vous ?

C’est aussi un problème de choix. Si on te propose un mauvais cachet et que tu l’acceptes, cela t’engage. Je peux comprendre, pour les jeunes débutants, que le cachet ne soit pas tellement ça, mais il ne faut pas non plus accepter de le laisser marcher sur la tête. Mais pour nous, les anciennes, qui n’avons plus rien à prouver dans ce métier, je vous assure que nous avons de bons cachets. Il arrive même que ce soit nous qui fixons le montant de nos cachets.

Après toutes ces années, allez-vous poursuivre votre carrière de mannequin ?

Non, je commence d’ailleurs à la délaisser. À un certain stade de la vie, on est obligé de se rendre à l’évidence. Le mannequinat est un métier éphémère.

Est-ce qu’on peut dire que l’émission que vous faites à la télé est le prolongement de votre carrière ?

Pourquoi pas ? D’autant plus que j’ai pris des engagements, il me faut les respecter. Actuellement, je peux dire que mon travail à la Tfm a pris le dessus sur les défilés. Maintenant, si le temps me le permet, de temps à autres, je peux honorer des rendez-vous de mode.

Côté jardin, comment se passe votre vie de couple ?

Je me suis mariée en 2007. Depuis, je suis très épanouie dans mon couple. Mon mari est une personne très idéaliste et nous sommes très complices.

Dans quelles circonstances, vous êtes-vous connus ?

C’est un architecte, il était de passage au Sénégal pour un projet et c’est à ce moment que nous nous sommes connus. Nous nous sommes rencontrés du temps où je travaillais comme caissière. Depuis, il est devenu mon manager.

Pourquoi vous conseillait-il de faire de la politique ?

Je ne sais pas. Sans doute, parce qu’il est un Latino et un peu révolutionnaire sur les bords…

Vous ne vivez pas ensembles ?

Lui ne reste pas sur place. Son travail l’oblige à beaucoup bouger. Il ne reste jamais sur place, c’est un véritable globetrotteur. Il est citoyen du monde.

Que répondez-vous à ceux qui disent que les mannequins se marient toujours avec des Blancs par intérêt ?

Déjà, la majeure partie des mannequins que je connais ne sont mariées à des Blancs. L’effectif est bien minime par rapport à celles qui  sont mariées à des Sénégalais. Et puis, il faut savoir que le mariage ne se programme pas. C’est peut-être juste le fruit du hasard. En ce qui me concerne, j’ai été éduquée de sorte à toujours me contenter du peu que j’ai. Donc, si les gens pensent que nous sommes matérialistes, c’est par pure ignorance. Il faut que les gens arrêtent de juger sans connaître la personne. Personnellement, je n’ai pas fait un mariage d’intérêt et je vais bientôt fêter mes 7 ans de vie de couple.

Votre petit garçon fait souvent de la publicité et participe à des concours de beauté. N’avez-vous pas peur de l’exposer, à son âge ?

Effectivement ! C’est un choix approuvé par son papa. Je trouve qu’il n’y a rien de mal. Les gens se font de fausses idées. Et puis, il est beau, mon fils…

La vie de famille est-elle compatible avec celle du mannequinat ?

C’est très compatible ! Ce n’est que quelques rares fois que l’on travaille la nuit. Sinon nous défilons dans des soirées de gala qui se terminent au plus tard, vers minuit ou 1 heure du matin. Il suffit juste de s’organiser…

PAR MARIA DOMINICA T. DIEDHIOU & AICHA DIOUF (Stagiaire)