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Amélioration de la production laitière : L’Etat porte les importations annuelles de génisses, à 2500

Rédigé par leral.net le Lundi 6 Février 2023 à 21:43 | | 0 commentaire(s)|

À l’occasion de la cérémonie officielle de réception de 1200 génisses gestantes acquises dans le cadre d’un partenariat public-privé entre l’Association nationale pour l’intensification de la production laitière (Anipl), les ministères de l’Elevage et des Finances, le président de la République a annoncé la hausse du budget consacré à ces opérations. Désormais, l’Etat va subventionner […]

À l’occasion de la cérémonie officielle de réception de 1200 génisses gestantes acquises dans le cadre d’un partenariat public-privé entre l’Association nationale pour l’intensification de la production laitière (Anipl), les ministères de l’Elevage et des Finances, le Président de la République a annoncé la hausse du budget consacré à ces opérations. Désormais, l’Etat va subventionner l’importation de 2500 génisses, ceci afin d’accélérer l’atteinte de l’objectif de l’autosuffisance en lait et la souveraineté alimentaire. 

RUFISQUE – Dans le cadre de la politique pour la souveraineté alimentaire, en particulier pour l’atteinte de l’autosuffisance, le Président de la République a annoncé sa décision d’augmenter l’importation du nombre d’espèces à haut potentiel laitier. Macky Sall qui présidait, samedi passé, à Niague (département de Rufisque), la cérémonie officielle de réception de 1200 génisses gestantes acquises dans le cadre d’un partenariat public-privé, entre l’Etat et l’Association nationale pour l’intensification de la production laitière (Anipl) a fait savoir qu’il a décidé de porter la prochaine importation à 2500 têtes. Une opération qui en est à sa 4ème édition et baptisée Anipl 4 et dans laquelle l’Etat a mobilisé un milliard deux cents millions à raison de 500.000 FCfa par tête importée. Pour le Chef de l’Etat, les chocs exogènes tels que la pandémie Covid-19 et les guerres ont fini de rappeler qu’un pays doit impérativement avoir la maîtrise de son alimentation. « C’est la raison pour laquelle j’ai récemment décidé de renforcer cette opération d’importation de génisses gestantes à haut potentiel laitier qui, avec l’accroissement d’une population de métisses notamment par le biais de l’insémination artificielle et l’amélioration du potentiel de nos races locales, constituent les principales lignes d’action de la stratégie d’amélioration de notre production laitière. Dès lors, j’ai décidé d’augmenter substantiellement le budget affecté à cette opération afin de porter le nombre de sujets importés de 1200 à 2500 par an et porter la subvention de 30 à 50%. Donc pour l’année prochaine, nous aurons 2500 génisses gestantes pour lesquelles l’Etat paiera les 50% de la valeur », a annoncé le Président Sall.

Pour le Président de la République, ce soutien à l’Anipl et au secteur privé de l’élevage, en général, pour intensifier durablement la production laitière, se justifie par le potentiel que ce secteur renferme dans la création, au sein de cette chaîne de valeur, en termes d’emplois durables et de revenus décents, notamment pour les jeunes et pour les femmes.

Dans son discours, le Président a rappelé les efforts déjà consentis par l’Etat dans les précédentes opérations d’importation de génisses. En effet, le gouvernement du Sénégal a déjà appuyé l’Anipl pour l’importation de 3319 génisses lors des opérations précédentes, en 2017, 2019 et 2021. Ce qui a permis à l’Etat de réaliser des économies d’échelle, en comparaison des opérations d’importation qui étaient conduites par les services de l’Etat. « Je voudrais souligner l’originalité de l’effet levier de cette forme de partenariat par rapport à l’achat direct de génisses par l’administration. Cette commande groupée permet d’acquérir, à la fois, un nombre beaucoup plus important de sujets de qualité et à moindre coût, grâce aux économie d’échelle. De plus, outre les races pures composées de sujets ici présents des Holstein, des Montbéliardes, des Jersiaises, des Brunes des Alpes mais également des Normandes, l’Anipl a pris l’heureuse initiative d’importer des taureaux et des chèvres laitières et même des moutons, aux frais des demandeurs », s’est félicité le Président avant d’inviter le Ministre de l’Elevage à voir les modalités pour que la « subvention soit élargie aux ovins et aux caprins ».

Soutenir les cultures fourragères 

De son côté, le président de l’Anipl, Mamadou Ba, a salué la réussite de ce partenariat qui est une réussite et qui a permis, depuis « les premières importations, à des centaines de personnes et structures, de bénéficier de ces programmes allégés par des subventions qui sont passées, en 2022, de 30 à 50 % ». Ce qui a facilité la création de « beaucoup de petites unités de transformation et de vulgariser ces races à haut potentiel laitier », a-t-il déclaré. Toutefois, Mamadou Bâ n’a pas manqué de souligner la question du manque de terre pour accompagner les cultures fourragères et du maïs pour l’ensilage, indispensables au développement de l’élevage intensif mais aussi pour l’alimentation des vaches laitières.

En réponse à cette préoccupation du président de l’Anipl, le Président de la République a promis de voir avec les maires et les ministères concernés comment faire pour mettre à leur disposition des terres. « Le développement de la chaîne de valeur lait et l’atteinte de l’objectif d’autosuffisance en lait restent tributaires d’une bonne organisation des acteurs, d’une alimentation de qualité du cheptel. Il nous nous faut, en collaboration avec l’association des maires, avec les ministères de l’Agriculture, de l’Elevage que nous puissions trouver des terres pour les éleveurs. L’élevage intensif va de pair avec la disponibilité du foncier et la production de plantes fourragères », a reconnu Macky Sall.

Dans ce sens, le Président de la République a annoncé l’accélération de la mise en place du Preferlo (Projet de renforcement de la résilience des écosystèmes du Ferlo), qui permettra de disposer de terres abondantes et de l’eau dans le Ferlo, entre Keur Momar Sarr et Mbeuleukhé, jusqu’à Dahra ou un peu plus au nord à Ranérou sans oublier la contribution du Fonds de stabulation (Fonstab) dont la subvention est portée à 5 milliards de FCfa. Un montant avec lequel, espère le Président, « La Banque Agricole (Lba), doit pouvoir lever au moins 10 autres milliards de FCfa. Ce qui permettrait aux éleveurs de disposer de 15 milliards de FCfa par an pour le développement de la filière », a dit Macky Sall.

Daouda GUÈYE (Correspondant)



Source : https://lesoleil.sn/amelioration-de-la-production-...