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Amy Mbacké Thiam sur la situation de l'athlétisme sénégalais : « La solution est d'avoir une bonne politique à la Fédération sénégalaise d'athlétisme »

L'ancienne championne du monde du 400 m, Amy Mbacké Thiam, s'est confiée sur la situation désastreuse de l'athlétisme sénégalais, marquée par une nouvelle contreperformance des Lions aux JO de Rio.


Rédigé par leral.net le Lundi 22 Août 2016 à 13:42 | | 0 commentaire(s)|

Amy Mbacké Thiam sur la situation de l'athlétisme sénégalais : « La solution est d'avoir une bonne politique à la Fédération sénégalaise d'athlétisme »
Croyez-vous que l’athlétisme sénégalais pourra décrocher une médaille olympique, après Dia Bâ ?
C’est possible, mais il faut travailler dans la durée et avoir une bonne technique de préparation. J’aurais aimé ne pas avoir raison par rapport à certaines allégations que j’avais faites, il y a quelques années, mais la situation actuelle de notre athlétisme prouve que je ne disais pas du n’importe quoi. J’avais la certitude que la discipline allait droit dans le mur.

Pour preuve, il a fallu une invitation pour avoir deux athlètes aux Jo de Rio…
Cela ne m’a pas surpris. Depuis presque 8 ans, l’athlétisme sénégalais est en chute libre et je l’ai toujours décrié. J’ai eu raison sur les responsables de la Fédération qui ont plongé notre athlétisme au fond du trou. Et je voyais venir. La solution est de retourner à la base et d’avoir une bonne politique au niveau de la FSA. C’est triste de voir l’athlétisme sénégalais, qui était devant celui de la France à Edmonton en 2001, ne pas pouvoir qualifier un seul athlète aux Jeux olympiques de Rio.

Peut-on s’attendre à voir émerger des talents ?
Bien sûr. C’est possible dans le long terme. Mon association «Cœur de Lion» œuvre dans ce sens. Nous avons un plan bien défini avec comme objectif d’avoir des médaillés olympiques en 2020 (Jo de Tokyo au Japon).

Vous venez de mettre fin à votre carrière. Qu’est-ce qui vous a le plus marquée ?
Les faits marquants ont été les titres que j’ai gagnés aux championnats du monde d’Edmonton en 2001 et de Paris en 2003) ainsi qu’aux championnats d’Afrique de Brazzaville (2004) et de Maurice (2006). J’ai été aussi vice-championne continentale à deux reprises à Dakar (1998) et Nairobi (2010). Je crois que c’est un beau palmarès pour un sportif. Je remercie au passage mes entraîneurs. C’est grâce à eux que je suis devenue ce que je suis aujourd’hui.

Quel est votre plus grand regret ?
La suspension que la Fédération sénégalaise d’athlétisme m’avait infligée (en 2007). Je ne l’oublierai jamais. Les responsables voulaient briser ma carrière, malheureusement, ils n’ont pas pu. Dieu était avec moi. A cette époque, je pouvais arrêter ma carrière, mais j’ai voulu montrer à ces gens qu’on n’éteint pas aussi facilement un sportif.

Au point de continuer à courir jusqu’à l’âge de 40 ans…

J’avais toujours les moyens (physique) de poursuivre mon sport favori. Car, durant toute ma carrière, je n’ai pas été contrôlée positive et je n’ai pas eu de blessure majeure. Ce sont tous ces faits qui ont fait que j’ai pu résister et rester sur la piste jusqu’à cette âge. Et, ce fut un grand plaisir.

Le poste de président de la fédération sénégalaise d’athlétisme vous tente-t-il ?
(Hésitation) Pour le moment, je n’y pense pas. Je me concentre sur mon association «Cœur de Lion». En plus, je suis chargée de mission à la présidence. Pour l’heure, cela me suffit comme travail.

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Thierno Malick Ndiaye
(Stagiaire)