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Anna Sémou Faye met fin au laxisme et prône la rigueur

Au Sénégal comme tous les pays de droit où la sécurité des personnes et des biens constitue une mission régalienne de l’Etat, le monopole de la violence armée est l’apanage exclusif des forces de l'ordre, notamment des policiers, gendarmes et militaires. A ce titre, seuls les membres de ces forces sont autorisés à porter des armes à feu. Des professions spéciales comme les convoyeurs de fonds peuvent aussi être autorisées à porter des armes.


Rédigé par leral.net le Samedi 22 Mars 2014 à 09:57 | | 1 commentaire(s)|

Anna Sémou Faye met fin au laxisme et prône la rigueur
Pour le reste, le port d’arme est soumis à autorisation. Autrement dit, tout particulier désirant acquérir et détenir une arme pour sa sécurité personnelle doit solliciter une autorisation ou un permis de port d’armes. Àu Sénégal, les demandes sont déposées au niveau de la Direction de la Surveillance du Territoire (Dst), un service stratégique du ministère de l’Intérieur et dépendant de la direction générale de la Police nationale, chargée du traitement des dossiers relatifs à la délivrance des permis de port d’armes.

Seulement voilà, ces dernières années, le système de la délivrance des permis de port d’armes a connu de nombreuses failles dues à un manque de rigueur et de sérieux des agents chargés d’instruire ces demandes. En effet, les autorisations étaient distribuées en veux-tu en-voilà, ou comme des petits pains si on préfère, une façon de dire que n’importe quelle personne pouvait se faire délivrer une autorisation ou un permis de port d’armes. Avec la complicité de certains armureries de la place.

En effet, beaucoup d’armuriers s’activaient dans le traitement et le suivi des demandes d’autorisation afin de pousser les clients à venir acheter leurs armes au niveau de leur comptoir. Comme quoi, ils promettaient ferme des permis de port d’arme à tout acquéreur potentiel pourvu qu’il vienne faire ses emplettes chez eux ! D’ailleurs, on nous révèle que même un vieillard de plus de 85 ans a réussi à obtenir un permis de port d’armes alors qu’à cet âge, beaucoup de personnes ne jouissent pratiquement plus de la plupart de leurs facultés visuelles et mentales.

Certes, les forces de police sont partout et nulle part alors que la légitime défense est une responsabilité individuelle. Et toute personne respectueuse de la loi doit avoir le droit de porter une arme à feu pour protéger sa vie et celle de sa famille. Évidemment, il s’agit d’un moyen de dissuasion qui peut faire la différence dans une situation de crise ou de danger. Parce qu’en cas d’agression, nous ne pouvons bien souvent compter que sur nous-mêmes pour nous protéger ou défendre. D’où la nécessité de détenir une arme à feu.

Mais certains semblent oublier que le pistolet est une arme à « double gâchette » pour ne pas dire un couteau à double tranchant. Elle est dangereuse pour nous-mêmes et pour nos enfants ! C’est pourquoi autoriser quelqu’un à porter ou détenir une arme à feu est une lourde responsabilité qui nécessite un traitement rigoureux de la part de l’autorité habilitée à délivrer cette autorisation, la Police pour ce qui est du Sénégal. Et pour ne pas transformer notre pays en un Far-West, il était donc nécessaire de mettre de l’ordre dans la délivrance des permis de port d’armes. Ce à quoi s’est attelée la patronne de la police nationale.

En effet, dès son arrivée à la tête de ce corps stratégique, nous dit-on, le commissaire divisionnaire de classe exceptionnelle Anna Sémou Faye, après voir constaté certaines failles dans le système de la délivrance des permis de port d’armes, a aussitôt convoqué un conseil de crise pour mieux exécuter la politique de sécurité du ministre de l’Intérieur Abdoulaye Daouda Diallo. Laquelle vise en particulier à enrayer la criminalité liée à la circulation des armes légères. Par conséquent, pour mieux accompagner l’autorité dans cette politique de sécurisation des personnes et des biens, le directeur général de la Police nationale, Mme Anna Sémou Faye, aurait, d’après nos sources, donné instruction au nouveau patron de la Direction de la Surveillance du Territoire (Dst) d’être beaucoup plus rigoureux dans le traitement des demandes de permis de port d’armes.

Certes, le traitement des dossiers se fait correctement et régulièrement au niveau de la Dst puisque tout demandeur ayant rempli les critères se fait livrer son permis gracieusement du fait que la démarche est gratuite. Seulement, rien ne sera plus comme avant puisqu’il faudra dorénavant remplir tous les critères exigés avant de se voir délivrer le précieux sésame. Autrement dit, il va être beaucoup plus difficile d’obtenir ces permis, n’en déplaise aux armuriers et autres trafiquants de permis de port d’armes… Et tant mieux pour la sécurité publique et la sûreté de l’Etat !

Pape NDIAYE

Article paru dans « Le Témoin » N° 1157 –Hebdomadaire Sénégalais (Mars 2014)