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Après 16 ans de grève de la faim, l'activiste Chanu Irom Sharmila met fin à sa diète pour se présenter à la Présidentielle de 2017

Rédigé par leral.net le Mardi 9 Août 2016 à 15:12 | | 0 commentaire(s)|

L'activiste indienne des droits de l'Homme Chanu Irom Sharmila a annoncé mardi qu'elle allait mettre un terme à sa grève de la faim entamée il y a seize ans - et considérée comme la plus longue du monde- afin de se présenter aux élections dans l'Etat de Manipur en 2017. Citée par le porte-parole d'Amnesty International Inde Abhirr VP, elle confie "vouloir essayer une agitation différente".


Sharmila avait initié sa grève le 2 novembre 2000 afin de protester contre une loi controversée qui donne aux forces armées des pouvoirs spéciaux de perquisition et de saisie dans les régions en proie à des troubles. Elle avait entamé son action après que dix civils eurent été tués à un arrêt de bus près de chez elle par des forces de sécurité lors d'une tentative d'insurrection séparatiste dans l'Etat du Manipur, dans le nord-est du pays.

"Dame de fer"
L'activiste, également connue comme la 'Dame de Fer de Manipur' pour sa campagne inébranlable, se présentera face au ministre en chef de l'Etat en question lors du prochain scrutin, prévu en 2017. Elle a promis d'abroger la loi controversée si elle était élue.

Libération
Arrêtée quelques jours après le début de sa grève de la faim pour tentative de suicide, qui est punie par la loi en Inde, Sharmila se trouvait depuis lors sous contrôle judiciaire. Elle a été libérée contre une caution de 10.000 roupies (150 dollars) après s'être engagée par écrit devant un tribunal à mettre fin à sa grève de la faim. 

Sonde nasale
La femme avait été emmenée à l'hôpital d'Imphal, où elle a été confinée durant plusieurs années et où elle a été nourrie de force via une sonde nasale plusieurs fois par jour.

"Aucun résultat"
S'adressant aux journalistes à la sortie du tribunal, elle a reconnu que sa longue grève n'avait pas donné de résultat. "J'ai jeûné pendant près de 16 ans, en pensant que je pourrais changer le système, mais je réalise maintenant que cela ne donnera aucun résultat", a-t-elle dit. "J'ai donc décidé de mettre un terme à mon jeûne, d'entrer en politique et de me battre (...) pour la justice", a déclaré la militante, qui est apparue frêle mais déterminée, un tube de plastique toujours attaché au nez. Amnesty International avait déclaré la militante "Prisonnière d'opinion" en 2013 et elle a également reçu plusieurs prix internationaux.

Législation spéciale
Dans le nord-est de l'Inde et au Cachemire, une législation spéciale accorde aux forces armées le droit de pénétrer dans des propriétés privées et de tirer à vue, ce qui est critiqué par les défenseurs des droits de l'Homme qui jugent qu'il s'agit d'une couverture des exactions. Le gouvernement justifie cette législation par la nécessité de combattre les multiples groupes rebelles qui demandent une plus grande autonomie et des droits accrus aux communautés tribales.

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