leral.net | S'informer en temps réel

Architecture gouvernementale : Les Secrétaires d’Etat bousculent les ministres

En un an, les secrétaires d’Etat ont trouvé leur place dans le gouvernement. Alors qu’ils n’en sont pas membres, ils ont réussi à bousculer le protocole, siègent en Conseils des ministres et disposent de leur propre cabinet et contestent même l’autorité de leurs supérieurs.


Rédigé par leral.net le Vendredi 31 Juillet 2015 à 10:16 | | 0 commentaire(s)|

En sortant de son chapeau les secrétaires d’Etat, Macky Sall sort de l’oubli des postes rayés de l’architecture gouvernementale depuis 1988. Souleymane Jules Diop, Moustapha Lô Diatta, Diène Faye, Youssou Touré, Yakham Mbaye, Abdou Ndéné Sall étaient annexés au gouvernement pour apporter leur « expertise» dans leur domaine de compétences. Le Quotidien revient dans son édition du jour sur les propos du chef du gouvernement, Mahammed Boun Abdallah Dionne, au soir de la formation de son gouvernement le 6 juillet 2014 : « L’équipe gouvernementale comporte 30 ministres et 3 ministres délégués. Le président de la République a souhaité apporter une innovation dans l’équipe chargée de mettre en œuvre et de conduire la politique qu’il définit. Il a décidé de nommer quelques secrétaires d’Etat. Cela va être l’innovation majeure de l’équipe pour renforcer la réforme de l’Administration sénégalaise ».

Très précis, le Premier ministre définit clairement leur statut au sein du gouvernement : « Ces secrétaires d’Etat seront à côté des ministres pour travailler à la célérité des procédures afin de mieux répondre à la demande de nos citoyens. L’article 53 de la Constitution définit clairement que le gouvernement est composé du Premier ministre et des ministres. Les secrétaires d’Etat n’ont pas qualité de membres du gouvernement ». Ces propos représentent un énoncé de principes qu’il n’a jamais pu appliquer. Entre juillet 2014 et juillet 2015, les faits marchent autrement. Aujourd’hui, les secrétaires d’Etat jouissent pratiquement des mêmes privilèges que les ministres. Ils disposent de cabinet, siègent en Conseil des ministres et revendiquent même les titres de ministres pour être à hauteur de leurs patrons que certains toisent. Alors qu’ils devaient être présents en Conseil des ministres que lorsque l’ordre du jour s’intéresse à leur portefeuille.

Les évènements qui ont suivi l’affaire Tamsir Faye ont montré que les garanties « primatoriales » sont faussement entretenues. Mankeur Ndiaye, ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, est chahuté par son secrétaire d’Etat après avoir relevé Tamsir Faye de ses fonctions de Consul général du Sénégal à Marseille. Cette dissonance d’opinions entre chefs de fil de la diplomatie sénégalaise a fini de remettre en cause l’ordre hiérarchique.