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Assises de l'entreprise : Un duel au sommet entre Baidy Agne et Mahammed Dionne

La cérémonie d'ouverture de l'édition 2014 des Assises de l'entreprise s'est déroulée hier au King Fahd Palace sous la présence du Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne. Mais, elle a été marquée par un duel verbal entre le chef du gouvernement et le président du Conseil national du patronat, Baidy Agne.


Rédigé par leral.net le Mardi 9 Décembre 2014 à 11:13 | | 3 commentaire(s)|

Assises de l'entreprise : Un duel au sommet entre Baidy Agne et Mahammed Dionne
"Que chacun fasse son job", a enjoint le PM au patronat sénégalais. "Quand on regarde les investissements par secteurs, où est-ce qu'on trouve réellement des étranger ? Dans les banques. Mais ces banques étrangères, elles ont racheté des banques à des Sénégalais. Ces banques n'ont pas été vendues par force que je sache", a martelé Mahammed Dionne, selon Le Quotidien. Nos confrères indiquent que le Premier ministre a tenu à répondre à toutes les interpellations du président du Conseil national du patronat, Baidy Agne. Par exemple, quand ce dernier énumère, selon le journal, parmi une liste de 10 propositions destinées à assurer "un meilleur accès des privés nationaux à la commande publique et aux contrats de Partenariat public-privé (Ppp)", celle de ramener de 50 à 15 milliards de francs Cfa, tout au plus, la recevabilité par l'Etat de l'offre spontanée pour l'entreprise nationale, Mahammed Boun Abdallah Dionne rétorque que le recours à l'offre spontanée est une exception mais que la règle reste l'appel d'offres. Aussi fait-il remarquer que le nouveau Code des marchés publics stipule que dans le cadre de l'offre spontanée, 20% de l'offre doit être en co-traitance avec des entreprises sénégalaises. "Et, quand il s'agit d'un secteur à haut niveau de concentration technologique, il faut réaliser un transfert de technologie", informe-t-il. "On me dit qu'il faut descendre les offres spontanées de 50 à 15 milliards , mais l'offre spontanée c'est l'exception. Quand il y a un marché de 15 milliards, ça ne peut pas être en offre spontanée, il faut aller en appel d'offres. C'est cela aussi la transparence. Des offres spontanées, on en a eu, mais on a dit qu'on les met en appel d'offres, sinon c'est trop facile. C'est la source du bakchich et nous, nous luttons contre le bakchich".

Lorsque Baidy Agne soutient que "les acteurs aéroportuaires réclament la souscription au capital de la société de gestion de l'Aéroport international Blaise Diagne (Aibd), le PM réplique : "Sur l'aéroport, le secteur privé demande des parts. Le régime actuel a trouvé un aéroport déjà vendu". Il a fallu de longues négociations, explique Mahammed Dionne, pour que les parties aboutissent à la répartition de l'actionnariat qui s'est faite avec 51% de l'aéroport qui sont allés à Fraport Sénégal contre 49% pour le Sénégal. Des parts que l'Etat a réparties, selon nos confrères, entre le Fonds souverain d'investissement (Fonsis) pour 20% et Aibd Sa pour 29%. "Ces 49%, plus tard, le secteur privé pourrait en prendre une partie mais, en attendant, nous les captons, parce que nous avons besoin de l'apport de ces 49% via le contrat de concession qui a été signé avec Fraport Sénégal, porteur d'une redevance de concession de 10 milliards par an, pour mobiliser des ressources longues, aptes à supporter la restructuration de Sénégal Airlines".

En ce qui concerne l'accès à la commande publique, le Premier ministre a tenu à apporter des précisions. "Il y a des entreprises qui n'ont qu'un seul client et c'est l'Etat. A la longue, l'Etat peut être défaillant à un moment donné. Il faut diversifier le portefeuille, mais on ne peut pas attendre tous les jours pour aller au Trésor, ce n'est pas viable", a-t-il dit. Même chose, renseignent nos confrères, quand Baidy Agne plaide pour l'entrée des franchises au Sénégal. M. Agne indique, en effet, que la France enregistre une croissance régulière de 8 à 10% et 25% de ses réseaux ont au moins une implantation franchisées à l'étranger. "Just do it (Faites-le simplement", lance Mahammed Dionne qui ajoute : "Nous ne pouvons pas construire le pays sans les entreprise privées".