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Attentats au Sri Lanka : Le bilan s’alourdit à 320 morts, dont 45 enfants et adolescents

Rédigé par leral.net le Mardi 23 Avril 2019 à 17:24 | | 0 commentaire(s)|

Le bilan s’alourdit encore au Sri Lanka. La vague d’attentats meurtriers dans le pays dimanche 21 avril pendant les célébrations de Pâques et dans des hôtels a fait 320 morts. Le précédent bilan faisait état de 290 morts, le nombre des blessés reste autour de 500.


Des enfants figurent parmi les tués. « Le total actuellement est de 45 enfants et adolescents morts […] et ce chiffre pourrait encore augmenter », a précisé mardi un porte-parole du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef), Christophe Boulierac, en soulignant que d’autres jeunes victimes « sont blessées et luttent actuellement pour leur vie ».

À Negombo, une localité située à une trentaine de kilomètres au nord de la capitale Colombo, 27 mineurs ont péri et 10 autres ont été blessés lors de l’attentat à la bombe qui a visé l’église Saint-Sébastien, a indiqué l'Unicef. À Batticaloa, sur la côte orientale de l’île, 13 mineurs ont été tués, dont un bébé de 18 mois, a ajouté l’agence en précisant que ces 40 enfants et adolescents morts étaient tous de nationalité sri lankaise. À Colombo, 20 enfants ont été hospitalisés, dont quatre placés en unité de soins intensifs.

Le porte-parole a par ailleurs indiqué que cinq enfants et adolescents étrangers avaient péri dans les attentats, sans révéler leur nationalité, ni le lieu où ils se trouvaient. Trois des quatre enfants du milliardaire danois Anders Holch Povlsen, qui était en vacances au Sri Lanka avec son épouse, figurent parmi les victimes, a confirmé un porte-parole de son groupe de prêt-à-porter Bestseller.

30 autres étrangers ont été identifiés « comme tués ». Selon les autorités locales, un ressortissant français faisait également partie des victimes. Les autorités sri lankaises ont depuis assuré avoir fait une erreur d'identité et sont revenues sur cette annonce.

« Pas ressenti une telle tristesse depuis la guerre »
Anéantis, des proches de victimes s’effondrent dans les bras de leurs voisins : des Sri Lankais laissent libre cours à leur douleur mardi lors de messes en hommage aux morts des attentats de dimanche, les pires qu’ait connu le pays depuis la fin de la guerre civile il y a dix ans.

« Nous n’avons pas ressenti une telle tristesse depuis la guerre », assure Rashmi Fernando, une femme de 36 ans, alors qu’elle participait à une cérémonie dans l’église Saint-Sébastien de Negombo, l’un des trois bâtiments religieux frappés lors des attaques de dimanche. « J’ai perdu trois cousins dans l’attaque et un autre est en soins intensifs », explique la jeune femme, accompagnée de ses fillettes de 3 et 8 ans.

« Nous sommes ici pour rendre hommage et pour prier que mon cousin blessé guérira », ajoute-t-elle.Au moins 310 personnes ont été tuées et 500 blessés dans les attentats suicides du dimanche de Pâques.L’île de 21 millions d’habitants leur a rendu hommage en observant trois minutes de silence à 8 h 30 locales, heure de la première explosion deux jours auparavant, à l’église catholique Saint-Antoine de Colombo.

Les obsèques ont commencé
À Saint-Sébastien, les traces de la déflagration demeurent évidentes, statues brisées et bancs d’église réduits en miettes. Plus d’un millier de personnes assistaient ce mardi matin aux messes funèbres dans une atmosphère lourde de chagrin.

Un premier cercueil couvert de fleurs, contenant la dépouille d’une femme, apparaît. Son mari, un homme âgé, se tient à côté et pleure sans pouvoir s’arrêter.

D’autres cercueils défilent ensuite un par un pour recevoir les derniers rites en présence des proches des morts. Certains pleurent dans les bras les uns des autres, d’autres se tiennent en silence, l’air hagard.

Vaincue par l’émotion, une femme s’effondre. On l’aide à s’asseoir sur une chaise pour reprendre ses esprits.Sheben Mel, 22 ans, déclare être venu pour montrer son soutien à la communauté. « C’est un village ici et nous nous aidons tous les uns les autres. Lorsque le tsunami a frappé en 2004, beaucoup de gens sont venus ici aussi pour rendre les derniers hommages », explique le jeune homme.

Des cérémonies funèbres avaient aussi été organisées dans l’église Saint-Antoine de Colombo, un bâtiment historique visé dimanche. Les mesures de sécurité y étaient strictes, alors qu’un engin a encore été découvert lundi à proximité et a explosé avant de pouvoir être désamorcé par les forces de l’ordre.

40 interpellations
À ce stade, les autorités ont interpellé 40 personnes dans l’enquête sur ces attaques attribuées à un mouvement islamiste local, le National Thowheeth Jama’ath (NTJ), a précisé le porte-parole de la police Ruwan Gunasekera.

Trois responsables du gouvernement et de l’armée affirment qu’un ressortissant syrien fait partie de la quarantaine de personnes interrogées par la police sri-lankaise. « L’unité antiterroriste a arrêté un ressortissant syrien pour lui poser des questions », a déclaré un des responsables.

Deux autres responsables ont confirmé cette information, l’un d’eux précisant qu’il avait été interpellé « à la suite de l’interrogatoire de suspects (sri-lankais) ».

Le ministre sri lankais de la Défense a indiqué, de son côté, ce mardi 23 avril que les attaques au Sri Lanka semblent avoir été perpétrées en réponse aux attentats dans les mosquées de Christchurch en Nouvelle-Zélande. Des sources proches de l’enquête ont indiqué que deux frères sri-lankais musulmans, membres des kamikazes, avaient joué un rôle clé dans les attaques. L’État islamique a revendiqué ces attaques.

Ouest-France avec AFP et Reuters