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Attention aux amalgames et autres procès d'intention

Rédigé par leral.net le Mercredi 17 Mai 2017 à 13:59 | | 0 commentaire(s)|

A la suite de la contribution du journaliste sportif Massène Diop en date de ce jour, le modeste amateur de football du dimanche...depuis les gradins que nous sommes, entend participer au débat tout en essayant de le dépassionner et de débusquer ce qui nous paraît être des amalgames qui faussent la bonne compréhension du sujet.

un point sur lequel tout le monde s'accorde, est que  Dioufy "baré baïré" ne laisse personne indifférent tant sur le terrain qu'en dehors de celui-ci.

En cela, nous remercions Massène Diop pour le rappel des hauts faits d'armes réalisés par Dioufy dans la période 2000-2002. Tout le monde est également unanime sur le talent du joueur qui a donné le tournis à plus d'un défenseur. Et ce n'est donc pas un hasard s'il a été distingué par 2 ballons d'Or au niveau du continent.

En conclusion de tout ce qui a été dit, ici et là, nous dirons que Dioufy a été un très bon joueur de football. Aura-t-il pour autant intégré le cercle très fermé de ces joueurs que l'on appelle " les grands joueurs", ces joueurs qui ont fait l'histoire qu'on appelle également de "grands messieurs du foot"l.

Comparaison n'est pas raison mais il faut bien comparer pour tenter d'étalonner la valeur d'un joueur puisque de toutes façons, un prix, c'est toujours l'aboutissement d'une comparaison, d'une sélection, d'un étalonnage.

Ceci pour dire que si l'on compare El Hadj Diouf à ses devanciers au Sénégal, force est de reconnaître qu'il est le plus titré, Mais est-il pour autant le meilleur? Selon les époques et les joueurs, les avis divergent. 

Etant assez jeune à cette époque, j'ai ouï-dire de la part du doyen Laye Diaw, qu'un certain joueur du nom de Matar Niang, très tôt arraché à l'affection des siens, était un joyau à la dimension d'un Maradona ou d'un Messi. Ou même le père d'El Hadj Diouf, qui aurait été plus talentueux que lui.

Sans entrer dans le jeu des comparaisons, nous nous rappelons également d'un joueur comme Oumar Guèye Sène qui avait illuminé Caire 86 de son talent ou d'un Bocandé, qui portait sur ses épaules, l'espoir de tout un peuple à l'image d'un certain...El Hadj Diouf en 2000-2002.

Pour la petite parenthèse, de plus en plus de voix s'élèvent aujourd'hui pour discuter du bien-fondé des distinctions individuelles dans le football - sport collectif par excellence, tant la performance individuelle est tributaire de celle collective.

L'autre mode de comparaison que nous voulons explorer est de "peser" notre El hadj Diouf national à l'aune d'autres joueurs africains de son époque, les Samuel Eto'fils et autres Didier Drogba.

Là, les deux ballons d'or de notre Dioufy font pâle figure devant le palmarès des précités, tant en club qu'en équipe nationale.-

Même si nous le répétons, la palmarès n'est qu'affaire de talent et ce ne sont pas les équipes d'Italie en 1978 avec les Causio, Tardelli et autres, ou la France de Platini, Genghini et autres de 82 ou la très talentueuse équipe du Sénégal 86 de Teuw, Roger  Mendy et autres qui diront le contraire.

Pour faire la synthèse de tout ce qui a été écrit plus haut, c'est que le sport en général et le football, en particulier, doit nécessairement renvoyer à la modestie, à l'humilité.

Et c'est là où les joueurs diffèrent parce que certains ont ces qualités de base, d'autres les acquièrent au cours de leur carrière tandis que le reste, malheureusement, ne les auront jamais.

Et c'est peut-être là, le procès qui est fait "au patron du football sénégalais" quand on le compare à un Gorgui Sy Dieng, performer dans l'âme, de très haut niveau et d'une modestie confondante.

Quand à la légitimité ou nom de parler des instances dirigeantes de notre football, nous vous proposons un certain nombre de remarques pour alimenter le débat:

Un joueur aussi talentueux soit-il, ne fait pas forcément un bon dirigeant de football.

Il n'existe aucune école au monde qui fabrique de "bons dirigeants" de football.

Quitte à avoir des prétentions de dirigeant, il faut se donner les moyens de ses ambitions à l'instar de ceux-là dont vous récusez le bilan, en commençant part là où ils ont commencé, à la base.

Sinon tout le discours de El Hadj Diouf et de ses camarades de combat, pour pertinent qu'il soit, restera du domaine de la'...logorrhée.

Alain Lolade, un spécialiste du football de dimanche sur les gradins