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Aung San Suu Kyi minimise la crise des Rohingya : “Venez voir vous-mêmes !”

Rédigé par leral.net le Mardi 19 Septembre 2017 à 08:35 | | 0 commentaire(s)|

Critiquée pour son silence dans la crise des Royingha, la dirigeante birmane Aung San Suu Kyi a finalement pris la parole, mardi. Elle a nié les accusations d’épuration ethniques et appelé à un règlement pacifique du conflit.

Alors que la communauté internationale est réunie à New York, mardi 19 septembre, pour l’Assemblée générale des Nations Unies, c’est depuis Naypyidaw, la capitale birmane, que la présidente Aung San Suu Kyi a évoqué pour la première fois la question des réfugiés rohingyas. Cette minorité musulmane, privée de la nationalité birmane en 1982, est la cible de nombreuses violences et discriminations depuis qu’une attaque de rebelles rohyngyas a entraîné fin août une contre-offensive militaire, à tel point que l’ONU dénonce désormais une “épuration ethnique”.

Lors de son discours, en anglais, Aung San Suu Kyi a donc répondu aux inquiétudes de la communauté internationale et reconnu le besoin d’organiser le retour des plus de 410 000 Rohingya réfugiés au Bangladesh, tout en semblant minimiser la crise.

“Nous sommes conscients que de nombreux musulmans fuient vers le Bangladesh. Nous voulons comprendre pourquoi cet exode survient. Nous voulons parler à ceux qui fuient, mais aussi à ceux qui restent. Je pense que c’est très peu connu que la majorité des musulmans n’ont pas fui. Plus de 50% de leurs villages sont intacts”, a-t-elle ainsi relativisé, avant de lancer : “Venez voir vous-mêmes !”

“Visite guidée du gouvernement”

“Les propos de la prix Nobel de la paix vont certainement en étonner beaucoup, relève le correspondant de France 24 sur place, Clovis Casali. Aung San Suu Kyi a déclaré que la communauté internationale et tout ceux qui souhaitent le bien de la Birmanie pouvaient se rendre sur place mais jusqu’à présent, seule une poignée de journalistes triés sur le volet ont pu aller dans le Nord et [ceux qui ont pu y aller] m’ont dit qu’il s’agissait d’une visite guidée où ils n’avaient pas accès aux gens à qui ils souhaitaient parler et où c’était le gouvernement qui leur présentait des Birmans.”

Expliquant souhaiter une “solution durable” à ce conflit, Aung San Suu Kyi s’est dite prête à entamer un processus de vérification de l’identité des personnes qui ont trouvé refuge au Bangladesh pour permettre à celles qui le souhaitent de rentrer en Birmanie.Il s’agit néanmoins du premier signe de véritable reconnaissance de la crise, chez Aung San Suu Kyi, qui s’était jusqu’ici bornée à dénoncer “un iceberg de désinformation”, le 6 septembre.