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Avortement raté : le médecin devra entretenir l'enfant

Cet Espagnol a été condamné jeudi à verser à la mère près de 1000 euros par mois jusqu'aux 25 ans du garçon né par sa faute.


Rédigé par leral.net le Samedi 26 Mai 2012 à 09:05 | | 0 commentaire(s)|

Avortement raté : le médecin devra entretenir l'enfant
Il n'est pas le père de l'enfant mais il devra débourser 978 euros par mois pendant 25 ans pour son entretien. Un médecin espagnol a en effet été condamné jeudi pour avoir «raté» l'avortement de Tamara, l'une de ses patientes. Une erreur qui a conduit à la naissance, en octobre 2010, d'un enfant non désiré.

Six mois avant, la jeune femme, enceinte de sept semaines, s'était présentée pour une IVG à la clinique de Palma de Majorque. L'opération chirurgicale, réalisée par aspiration du foetus, se passe apparemment bien. Deux semaines plus tard, elle effectue une échographie et le médecin lui confirme qu'elle n'est plus enceinte. «Le scan a duré trois minutes», a raconté jeudi la jeune mère aux journalistes.

Trois mois plus tard, Tamara croit être de nouveau enceinte. Lorsqu'elle refait une échographie, elle découvre qu'il s'agit de la même grossesse, et qu'elle est dans son cinquième mois.

Confuse, la clinique lui rembourse les 400 euros de l'IVG, lui fait signer un document exemptant la clinique de toute responsabilité, et lui propose de lui payer une seconde IVG dans un centre à Barcelone. Ce alors qu'elle est au-delà de la limite légale de 22 semaines pour recourir à une IVG. Elle choisit de garder l'enfant, qui est né quatre mois plus tard, en bonne santé.

Tamara décide néanmoins de faire un procès au médecin: non seulement son erreur a «altéré irréversiblement sa vie» selon son avocat, mais elle a passé ses derniers mois de grossesse rongée d'angoisse à l'idée que l'opération ait pu causer des dommages à son enfant.

150.000 euros au titre du préjudice moral
Le juge lui a donné raison jeudi et a condamné le médecin à lui payer 150 000 euros au titre du préjudice moral subi en plus des près de 1000 euros par mois pour l'entretien du garçon. Il a estimé que le médecin était responsable d'avoir mal analysé l'échographie et qu'en plus, il aurait dû savoir qu'il était, lors de la première visite de Tamara, encore temps de faire un IVG médicamenteuse, plus fiable que l'IVG chirurgicale.

«Je vais bien aujourd'hui, parce que j'ai dû accepter toute cette histoire. Il n'y avait pas d'autre possibilité», a confié Tamara, 24 ans, après l'annonce de la condamnation du médecin. «Je suis heureuse avec mon fils. Quand je devrai tout lui expliquer, j'essaierai de lui faire comprendre que s'il n'était pas désiré à sa naissance, il l'est aujourd'hui».

L'avocat de la défense va faire appel, soulignant que la patiente a refusé d'avorter une seconde fois lorsqu'on lui a proposé.


Par lefigaro.fr