Leral.net - S'informer en temps réel

Bannon, Scaramucci…: autour de Trump, des départs toujours plus nombreux

Rédigé par leral.net le Samedi 19 Août 2017 à 16:25 | | 0 commentaire(s)|

Steve Bannon, le conseiller stratégique et controversé du président américain, est le dernier à faire les frais d’une administration qui renvoie à tour de bras.


Bannon, Scaramucci…: autour de Trump, des départs toujours plus nombreux
« You’re fired. » Le légendaire mot d’ordre du Donald Trump  , star de la téléréalité dans The Apprentice, semble bien perdurer   dans sa fonction présidentielle. Steve Bannon, le conseiller stratégique et controversé du président américain,   est le dernier à en avoir   fait les frais, vendredi 18 août.

Le « président Bannon », comme était surnommé ce discret mais très influent conseiller de l’ombre, était pourtant l’un des architectes de la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle, grâce notamment à un virage résolument populiste de la campagne du milliardaire.

Mais proche de l’extrême-droite, sa cohabitation avec d’autres ténors à la Maison-Blanche a tourné à la guerre interne : il aura tenu 210 jours.
 
L’ancien patron
 du site très droitier Breitbart News,  qui a annoncé qu’il allait retourner  y travailler , est loin d’être le premier à être  lâché par le président Trump. Tour d’horizon des personnalités  qui ont quitté l’administration Trump depuis l’entrée en fonctions du président le 20 janvier.
  • Carl Icahn, « M. Régulation »
Le milliardaire a annoncé, le 18 août, qu’il renonçait à ses fonctions de conseiller spécial de Donald Trump face aux critiques, voulant que ses avis en matière de régulation, puissent bénéficier à ses propres affaires.

Fidèle soutien du président américain, l’actionnaire activiste, connu pour ses incursions spectaculaires dans le capital des grandes 
entreprises afin de booster leurs résultats, avait présenté sa mission presque comme une bonne œuvre, qu’il avait choisi de servir  pro bono. Mais le 9 mai, huit sénateurs démocrates ont saisi trois agences fédérales pour enquêter  sur les agissements de Carl Icahn en tant que conseiller spécial, soupçonnant le raider de délit d’initié et de manipulation du marché.
 
  • Walter Shaub, chargé de l’éthique gouvernementale
Le 6 juillet, Walter Shaub, chargé de l’éthique gouvernementale à Washington, démissionnait de ses fonctions, mettant fin à ce que le New Yorker a qualifié, de bataille « donquichottesque », pour amener  Donald Trump à éviter  les conflits d’intérêts entre la présidence et la Trump Organization.

Des critiques que balaie Donald Trump, selon qui, « la loi est totalement de [son] côté ». Une affirmation confirmée par les juristes. Présidence comme vice-présidence ne sont pas désignées dans la loi sur les conflits d’intérêts.

 
  • Anthony Scaramucci, le communiquant
« The Mooch » était arrivé à la Maison Blanche, le 21 juillet, pour en diriger  la communication et colmater  les fuites vers la presse, que Donald Trump ne supportait plus.

Ironie du sort, c’est sa conversation quelques jours plus tard avec un journaliste du New Yorker, lors de laquelle il a tenu des propos insultants envers ses camarades de la Maison-Blanche (notamment Steve Bannon), qui a précipité sa chute. Il a effectué le plus court séjour dans la Maison-Blanche, version Trump : dix jours.

 
  • Marc Kasowitz, avocat personnel de Donald Trump
Marc Kasowitz accompagne Donald Trump depuis les déboires du casino d’Atlantic City Il a été écarté de l’équipe des juristes  chargés de défendre  le président Trump et sa famille  dans l’affaire russe, le 21 juillet.

M. Trump aurait été 
énervé par le manque d’agressivité de ses défenseurs dans ce qu’il dénonce comme une « chasse aux sorcières ». Le dossier russe a été confié à deux juristes de Washington, John Dowd et Jay Sekulow ; et à l’ancien procureur fédéral, Ty Cobb au sein de la Maison-Blanche.
 
  • Mark Corallo, porte-parole de l’équipe juridique de Donald Trump
Porte-parole de l’équipe de juristes du président, Mark Corallo n’est pas resté plus de deux mois en fonctions. L’affaire russe est, là encore, à l’origine de son départ. Opposé à la stratégie des avocats  consistant à entamer  la crédibilité du procureur spécial Robert Mueller, qu’il tient en estime, M. Corallo a démissionné le 21 juillet.
  • Reince Priebus, le secrétaire général
Ancien président du parti républicain , le discret Reince Priebus avait hérité du rôle stratégique de « chief of staff », mais n’a jamais réussi à imposer  l’ordre à la Maison-Blanche. Traité de « schizophrène paranoïaque » par Anthony Scaramucci, il a quitté le navire le 31 juillet après 189 jours, face au manque de soutien du président.

Cet ancien président du comité national du Parti républicain a été remplacé par John Kelly. Un proche de Donald Trump a confié que ce dernier avait perdu confiance en Reince Priebus, en raison de l’échec de plusieurs projets législatifs majeurs au Congrès, pourtant contrôlé par 
les Républicains .
 
  • Sean Spicer, le porte-parole
Il avait probablement le travail  le plus délicat de la Maison-Blanche : sous-titrer  pour la presse et le monde  entier les propos du président Trump, parfois brouillon, souvent provocateur, toujours imprévisible.

Dès le premier jour, la tâche est apparue complexe, lorsqu’il a dû défendre contre toute évidence, l’ampleur de la foule venue 
assister  à l’investiture du milliardaire. Il a quitté les arcanes du pouvoir  après 182 jours, le 21 juillet, poussé à la sortie par l’arrivée de « The Mooch ».
 
  • Mark Green, secrétaire aux arm ées
Choisi par Donald Trump pour le poste de secrétaire aux Armées, il a renoncé en mai à occuper  le poste. Successeur désigné de Vincent Viola, Mark Green s’était attiré les foudres pour de précédentes déclarations homophobes et islamophobes.
  • Michael Dubke, directeur de la communication
Le cofondateur de Crossroads Media a démissionné en mai de son poste de directeur de la communication de la Maison-Blanche. Directeur de la communication pendant trois mois, Michael Dubke a démissionné officiellement pour raisons « personnelles » alors que Donald Trump entamait son premier voyage  à l’étranger.
  • James Donovan, secrétaire adjoint au Trésor
Ce banquier chez Goldman Sachs a été nommé par Donald Trump à un poste de secrétaire adjoint au Trésor mais a renoncé en mai à occuper le poste.
  • James Comey, directeur du FBI
Le 8 juin, James Comey reconnaissait, lors d’une audition devant le Congrès américain , avoir subi des pressions du président des Etats-Unis. Le lendemain, il était démis de ses fonctions par Donald Trump , officiellement pour restaurer  « la confiance » dans le FBI.

En mars, il avait confirmé au président qu’une 
enquête  portant sur de possibles liens entre le gouvernement russe et des personnalités  de son équipe avait été ouverte par le FBI.
 
  • Todd Ricketts, secrétaire adjoint au commerce
Le copropriétaire de l’équipe de baseball  des Chicago Cubs a été choisi par Donald Trump pour un poste de secrétaire adjoint au Commerce mais a renoncé en avril à occuper le poste.
  • Preet Bharara, procureur fédéral de Manhattan
Le procureur fédéral de Manhattan, nommé procureur par Barack Obama , a été démis de ses fonctions le 11 mars, après avoir refusé de démissionner , la veille, à la demande du ministre de la justice  américain.

Preet Bharara s’était forgé une image d’indépendance. Dans un premier temps (en novembre 2016), Donald Trump lui avait demandé de 
conserver  ses fonctions.

En plus de sept années de mandat, M. Bharara avait lancé des 
enquêtes  visant aussi bien des responsables républicains que démocrates, et ce, jusqu’aux plus hautes sphères. Certaines de ces investigations visent l’entourage du gouverneur démocrate de l’Etat de New York, Andrew Cuomo.
 
  • Katie Walsh, chef de cabinet adjointe
Personnage clé de l’entourage de Donald Trump, Katie Walsh avait travaillé auprès de Reince Priebus au comité national républicain, et durant la campagne présidentielle.

Nommée chef de cabinet adjointe de la Maison-Blanche en janvier, 
elle a quitté ses fonctions le 30 mars , après que la majorité, faute de soutiens suffisants au Congrès, a été forcée de retirer  le texte abrogeant l’Obamacare.

Elle a déclaré 
vouloir  rejoindre America First Policies, un groupe de pression pro-Trump, pour continuer  à soutenir  l’action du président.
 
  • Caroline Wiles, l’emploi  du temps
Chargée de l’emploi du temps de Donald Trump, elle a démissionné en février, après la vérification  de ses antécédents, selon Politico.
  • Vincent Viola, secrétaire aux Armées
Cet ancien combattant, désigné par Donald Trump pour le poste de secrétaire aux Armées, a renoncé en février à occuper ce poste.
  • Robin Townley, collaborateur à la sécurité nationale
Ce collaborateur du conseiller à la sécurité nationale Michael Flynn, a été mis à l’écart en février après s’être vu refuser  le droit de siéger  au sein du Conseil à la sécurité nationale, selon Politico.
  • Gerrit Lansing, responsable du numérique
Le responsable du numérique à la Maison-Blanche a dû démissionner en février à la suite d’un examen de ses antécédents par le FBI, selon Politico.
  • Philip Bilden, secrétaire à la marine
Ce dirigeant d’un fonds de capital-investissement et ancien agent du renseignement militaire, avait été choisi par Donald Trump pour le poste de secrétaire à la Marine. Il a renoncé à occuper le poste en février, en raison des règles en matière de conflits d’intérêts.
  • Michael Flynn, le conseiller
Il est la première grande figure de l’entourage de Trump à être évincé. L’ex-conseiller à la Sécurité nationale n’a tenu que vingt-deux jours. Ancien chef du renseignement militaire américain très apprécié de Donald Trump, Mike Flynn a fait les frais, le 13 février, de l’affaire russe, dans laquelle son nom est cité et dont il est l’un des principaux protagonistes.

C’est notamment la révélation de ses entretiens avec l’ambassadeur de Russie aux Etats-Unis, avant l’entrée en fonctions de Donald Trump, qui lui a valu d’être lâché par la Maison-Blanche.

Au cours de ces entretiens, Michael Flynn aurait abordé la question des sanctions américaines contre la 
Russie  et il aurait ensuite dissimulé le contenu de ces conversations au vice-président Mike Pence.
 
  • Sally Yates, ministre de la Justice
Alors ministre de la Justice par intérim, Sally Yates, nommée par l’administration précédente, a été brutalement limogée par Donald Trump. Mme Yates avait pris la décision, quelques heures plus tôt, de demander  à ses services de ne pas défendre le décret présidentiel anti-immigration, contesté notamment par l’Etat de Washington.

Dans une note interne, Sally Yates avait affirmé ne pas être convaincue de la légalité de la mesure et jugé que la soutenir, contreviendrait à l’obligation du ministère de « toujours demander justice et défendre ce qui est juste ».

Un communiqué incendiaire diffusé par la Maison-Blanche a affirmé que Mme Yates « a trahi le ministère de la Justice, en refusant de 
faire appliquer  un ordre juridique visant à protéger les citoyens ».


Le Monde