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Banqueroute frauduleuse : Me Ndèye Maty Djigueul solde ses comptes avec Ahmed Khalifa Niass

Condamné à 2 ans assortis du sursis pour banqueroute frauduleuse, en décembre 2013, Ahmed Khalifa Niass a comparu hier, devant la Cour d'appel de Dakar. Une occasion saisie par la partie civile, Me Ndèye Maty Djigueul, pour solder ses comptes avec le marabout politicien.


Rédigé par leral.net le Mardi 31 Mars 2015 à 10:45 | | 0 commentaire(s)|

Banqueroute frauduleuse : Me Ndèye Maty Djigueul solde ses comptes avec Ahmed Khalifa Niass
C'est une Ndèye Maty Djigueul très peinée qui a comparu hier devant la Cour d'appel de Dakar. Elle a saisi l'occasion pour solder ses comptes avec le marabout-politicien et affairiste Ahmed Khalifa Niass. La voix étreinte par l'émotion, elle chassait de temps en temps les quelques gouttes de larmes qui menaçaient de perler sur son visage. Elle a déclaré que son honneur a été bafoué par son ex-client et ex beau-frère qui l'a vilipendée à travers les médias, à cause de leur différend. "Je ne suis pas née dans le besoin. J'ai trouvé des véhicules de toute sorte, de l'argent, mais c'était toujours licite. Mon honneur a été bafouée (...) Ce n'est pas un honneur pour moi d'être membre de sa famille. Je n'ai jamais commis de faux", a asséné l'avocate à l'endroit de son ex-beau-frère qu'elle a traîné en justice pour banqueroute frauduleuse. Un délit dont Ahmed Khalifa Niass a été déclaré coupable, en décembre 2013. Pour la sanction, le marabout politicien avait écopé de deux ans assortis du sursis, en plus du paiement de dommages et intérêts d'un montant de 150 millions de francs Cfa.

Comment les deux parties en sont-elles arrivées là alors que la plaignante était l'avocate du prévenu ? Tout est parti de la procédure d'annulation de la vente d'un avion de type Bac ayant opposé la société Bestrib Sarl, appartenant à Ahmed Khalifa Niass, à celle de droit malien dénommée Tombouctou Aviation Company (Tac Sarl). A l'issue de ladite procédure, le leader du Front des alliances patriotiques (Fap) avait encaissé la bagatelle de 2 millions de dollars, l'équivalent de 911 262 674 FCfa, grâce à son avocate Me Ndèye Maty Djigueul. Alors que la totalité de ses honoraires s'élevait à 89 262 674 FCfa, la robe noire n'a pas obtenu sa part de la transaction.

Pourtant, elle arguait avoir fait le voyage jusqu'au Mali pour défendre les intérêts de la société. Ce, à la suite d'un protocole d'accord signé le 10 juillet 2009 et par lequel les parties ont pu trouver un terrain d'entente. C'est fort de ces arguments que Me Djigueul avait servi une citation directe à Ahmed Khalifa Niass. Elle l'accuse d'avoir "dissipé l'actif de la société pour la soustraire aux poursuites entreprises par ses créanciers". C'est pourquoi, a-t-elle indiqué dans la citation, "en décembre 2010, l'huissier chargé de la saisie-vente est revenu les mains vides". Selon ses explications, la saisie-attribution de créance qui s'est opérée, en juillet de la même année, a été "infructueuse".

Mais, devant la barre de la Cour d'appel, Ahmed Khalifa Niass a nié avoir sollicité les services de Me Ndèye Maty Djigueul pour obtenir gain de cause. "Je suis ici pour protester contre un acharnement dont je suis victime de la part d'une personne qui maîtrise le droit", a d'emblée déclaré Ahmed Khalifa Niass avant d'être invité par le président de la Cour à se limiter aux faits. Ainsi, dans ses explications, le marabout homme d'affaires a déclaré n'avoir jamais constitué sa belle-sœur d'antan, en 2008. "Nous nous sommes croisés par hasard dans l'avion alors qu'elle se rendait au Mali pour acheter du "Thioup". Comme mon avocat Me Sidy Kanouté avait raté son vol, elle l'a substitué comme ils le font entre avocats", a déclaré le prévenu. Par rapport à la somme d'un milliard qu'il a empochée, le marabout politicien a indiqué que l'argent ne provient pas de la société Tombouctou aviation company avec qui il était en contentieux, mais plutôt de Bestrib.

Des propos battus e, brèche par l'avocate. Me Ndèye Maty Djigueul a affirmé qu'Ahmed Khalifa Niass l'a bel et bien envoyée au Mali et a même payé son billet d'avion. "Je ne voulais pas, car, il avait fait des choses en Guinée. Donc, il m'a supplié", a-t-elle précisé. Elle a soutenu que c'est grâce à elle que le directeur de Tac a accepté de recevoir M. Niass. "Il l'avait chassé comme un malpropre. Alors, en tant qu'avocate, je l'ai convaincu et il accepté", a-t-elle argué. Et, c'est à sa grande surprise que son confrère malien lui a appris qu'une partie de l'argent a été viré à son client d'alors sans que celui-ci ne lui paie. "C'est vrai que j'aurais pu le laisser avec l'argent car, j'ai gagné plus que ça, mais c'est une question d'honneur. Je veux vivre et, pour cela, il faut que justice soit faite", a conclu la partie civile.

Si le parquet s'en est rapporté, Me Babacar Diouf, conseil de la défense a plaidé l'infirmation. Mes Mbaye Sène et Baboucar Cissé ont non seulement demandé la confirmation, mais ils n'y sont pas allés par quatre chemins pour tirer sur Ahmed Khalifa Niass qu'ils accusent d'être un mauvais client, car, ne payant jamais ses avocats.

Délibéré le 27 avril.

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