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Bécaye Diop, responsable politique à Kolda: « Je soutiens Macky Sall, mais je n’ai pas encore rejoint l’Apr »

Contrairement à ce qui se dit ces derniers jours, le ministre Bécaye Diop n’a pas encore rejoint l’Apr. Il soutient le président de la République Macky Sall pour sa réélection en 2017. Il se prononcera, le moment venu, sur l’opportunité de rejoindre ou non le parti présidentiel.


Rédigé par leral.net le Jeudi 2 Avril 2015 à 17:49 | | 0 commentaire(s)|

Bécaye Diop, responsable politique à Kolda: « Je soutiens Macky Sall, mais je n’ai pas encore rejoint l’Apr »
Monsieur le ministre, vous avez décidé de soutenir le Président Macky Sall pour sa réélection en 2017. Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à prendre une telle décision ?
Le Président Sall qui était récemment en tournée économique dans la région de Kolda, est venu me présenter ses condoléances à la suite du décès de ma petite sœur. Il était accompagné d’une forte délégation. Dans nos échanges, nous avons discuté un peu sur les questions politiques. Et il m’a demandé de le soutenir pour l’élection présidentielle de 2017. Compte tenu du fait que nous avions déjà travaillé à l’époque dans le même gouvernement et qu’il m’a toujours témoigné du respect et une grande considération qui est connue de tous, je lui ai répondu que nous en parlerons quand je serai à Dakar. Le Président Macky Sall me considère comme son frère aîné et à chaque fois que nous avons eu un peu de temps, nous avons échangé. Quand on était dans le gouvernement, il y avait une certaine complicité entre nous. Et il a posé des actes qui m’ont vraiment marqués : lors du décès de ma mère, de l’annonce de mon supposé décès et après le décès de ma petite sœur. N’étant engagé avec personne, j’ai décidé, dans la région de Kolda et n’importe où au Sénégal, partout où j’ai des amis et des parents, de faire en sorte qu’ils soutiennent Macky pour la prochaine élection présidentielle. J’ai déjà commencé le travail et je vais le poursuivre. Lorsque le Président Macky Sall m’a fait cette proposition, je lui ai dit que nous en discuterons plus tard. Parce qu’il fallait que je prenne le temps de voir mes anciens collaborateurs, mes alliés et mes amis pour partager l’information avec eux. Et partout l’avis a été pratiquement le même. Et compte tenu du geste qu’il venait de poser, il fallait que je le soutienne parce que comme on le dit en Afrique, « kula yegg, nga yegg ko » (il faut honorer celui qui t’honore).

Ne craignez vous pas que certains de vos responsables politiques refusent de vous suivre ?
Pas du tout. Tous les responsables étaient là hier, que ce soient les femmes, les jeunes et les adultes. Ils sont tous d’accord pour apporter un soutien au Président Macky Sall. Ils étaient venus de toutes les communes et anciennes communautés rurales du département de Kolda et de Médina Yoro Foulah. Nous avons pris ensemble la décision de soutenir le Président Macky Sall et de l’accompagner en vue de sa réélection pour un second mandat. C’est une décision collective que nous allons maintenant mettre en application.

Quel rôle allez-vous jouer aux côtés des responsables locaux de l’Apr ?
Vous me posez la question de savoir si je ne crains pas une mauvaise réaction de mes frères de l’Apr. Je vous dis non. Je suis leur grand frère pour certains d’entre eux, et papa pour d’autres. La mission que je me suis assigné est de faire de sorte qu’ils aillent tous ensemble, qu’ils parlent le même langage et qu’ils conjuguent le même verbe dans la mesure où leur combat est le même. Je pense que les divisions n’ont pas leur place quand on a un objectif commun. Certes il est tout à fait normal d’avoir des divergences entre responsables politiques, mais au finish il faut s’entendre autour de l’essentiel pour que l’objectif soit atteint. Je vais parler aux uns et aux autres afin qu’ils se retrouvent. Je ne suis pas venu créer un groupe bis, une tendance ou un clan à l’Apr. Ce n’est pas mon objectif. Maintenant, si je ne parviens pas à les mettre ensemble, il va s’en dire que j’accomplirais quand même mon engagement envers le Président Macky et mes amis en feront de même. En tous les cas, nous allons mener notre combat jusqu’au bout. Et nous n’entrerons pas dans ces querelles de clocher. Cela n’est pas notre affaire. Mais, nous ferons tout ce qui est possible pour mettre tout le monde ensemble afin que les objectifs soient atteints et que le pourcentage du Président Macky Sall à l’élection présidentielle soit élevé dans la région de Kolda.

Est-ce que vous envisagez de rejoindre un jour l’Apr ou bien c’est tout simplement pour soutenir le Président Macky Sall afin qu’il soit réélu en 2017 ?
Une délégation ira sous peu à Dakar pour discuter avec le Président Macky Sall de cette question. C’est à l’issue de cette discussion, en plus de l’engagement que nous avons pris aujourd’hui, que nous verrons ce qu’il conviendra de faire. Je ne veux pas mettre la charrue avant les bœufs. Nous sommes en train de faire un travail en profondeur dans la commune et le département de Kolda et nous comptons aller dans les plus petits recoins de la région, partout où nous avons des compagnons, des amis et des proches pour leur expliquer le bienfondé de notre démarche pour les inciter à voter pour le Président Macky Sall. C’est donc à l’issue de notre prochaine discussion avec le Président Sall que nous déciderons, d’un commun accord avec notre base, ce qu’il y a lieu de faire. Mais ce qui est évident, c’est que nous allons travailler pour sa réélection en 2017.

Le Président Macky Sall vient de fêter ses trois ans à la tête du pays. Quelle analyse faites-vous de ces trois années d’exercice du pouvoir ?
Je pense qu’il est encore trop tôt pour juger son bilan à la tête du pays. Quand on est élu président de la République, on passe la première année de son mandat pour s’installer et prendre ses marques, on consacre la deuxième année à installer son administration, on commence à faire des orientations et on présente sa vision politique et à la troisième année, on commence à poser des actes en dévoilant ses grands projets et comment on compte les financer. Gouverner un pays comme le Sénégal n’est pas chose aisée parce que les besoins sont énormes et les gens sont impatients. Il faut reconnaître que beaucoup de choses ont été faites. Quoi qu’on dise et quoi qu’on fasse, Abdoulaye Wade avait fait beaucoup de choses, mais pour le Sénégalais que je suis, je veux toujours plus. Je pense que le jour où nous cesserons de toujours vouloir plus, nous cesserons d’exister en tant que nation. C’est tout à fait normal que les gens veulent toujours plus, c’est pourquoi le Président Macky Sall doit redoubler d’efforts pour satisfaire la demande sociale. Les gens disent que « dekkeu bi defa maki », il faut se battre pour inverser cette situation pour que les gens disent finalement « dekkeu bi defa naat ». Et j’encourage fortement le Président Sall à aller dans cette direction. Je pense que pour le reste, nous devons tous œuvrer pour la paix des cœurs et des esprits afin que nous puissions trouver une issue à tous les problèmes qui assaillent aujourd’hui notre pays. Et il faudrait que les Sénégalais acceptent de travailler ensemble. Je pense que tant que le climat social ne sera pas apaisé, il est illusoire de penser au développement. C’est ma conviction personnelle. On ne peut pas développer un pays dans un climat délétère ou dans une situation de ni guerre ni paix. Nous avons besoin de paix pour réfléchir, pour travailler et développer le Sénégal. C’est pourquoi, je souhaite vivement que notre pays retrouve la paix sociale et la concorde nationale pour que nous nous acheminions sur la voie du progrès et du développement socioéconomique.

Quel commentaire faites-vous de l’actualité politique nationale ?
Vous savez que la politique est le seul domaine où tous les coups sont permis. Je dis bien que tous les coups sont permis en politique dans beaucoup de pays particulièrement en Afrique. Je pense qu’il y a beaucoup de choses à revoir. Je donnerai un seul exemple. Beaucoup de gens l’ont déjà dit, mais je pense qu’il serait bon d’apporter ma petite pierre à l’édifice. Il faut qu’on écoute les enseignants. Nous ne devons pas courir le risque d’une année blanche. Il faut que l’Etat discute avec les enseignants pour trouver une solution afin d’éviter d’en arriver à cette extrémité, car il y va de l’avenir de nos enfants. La crise scolaire doit trouver une solution urgente pour permettre à nos enfants de poursuivre les cours. C’est la même chose dans le secteur de la santé. Il y a des belles infrastructures dans les régions mais les spécialistes font cruellement défaut. Vous vous rendez compte que pour une simple fracture, il faut quitter Kolda pour aller se faire soigner à Ziguinchor alors qu’au plan des équipements, l’hôpital régional de Kolda n’a absolument rien à envier à celui de Ziguinchor. Je pense que l’Etat doit aussi revoir ce qu’on appelle en wolof, le « kharmatt » qui consiste pour un agent de l’Etat à exercer un métier concomitamment dans le privé. Je pense l’Etat doit revoir la législation pour que quand on est agent de la Fonction publique, qu’on travaille pour l’Etat et quand on ne veut pas travailler dans l’administration qu’on aille dans le privé et qu’on y reste une fois pour toute. Il y a aujourd’hui des secteurs où des agents de l’administration créent des services pour concurrencer ceux dans lesquels ils sont employés par l’Etat. Je pense qu’il faut revoir la législation pour éviter ce genre de problème.

Vous avez été ministre des Forces armées du Sénégal pendant plusieurs années. Quelle est, selon vous, la meilleure solution pour parvenir à une paix durable en Casamance ?
Je ne peux pas me prononcer sur le conflit en tant que tel car j’ai une obligation de réserve compte tenu des fonctions que j’ai eues à occuper dans le passé dans le gouvernement. Mais, je prie Dieu pour que cette accalmie que nous saluons tous perdure. Maintenant, si vous me demandez ce qu’il faut faire pour mettre un terme à ce conflit, je dirais qu’il faut développer les voies de communication comme les infrastructures routières, aériennes, ferroviaires et maritimes pour faciliter la circulation des citoyens d’un bout à l’autre du Sénégal. Il faudrait aussi que les questions de survie des populations soient assurées en développant l’agriculture, notamment la riziculture. Je crois qu’il faut rendre à la Casamance sa vocation première, c’est-à-dire d’être le grenier du Sénégal. Les rizières sont aujourd’hui envahies par le sel. Comment peut-on développer l’agriculture si nous ne créons pas de la plus-value sur place. Nous sommes la principale région cotonnière du Sénégal, mais ce coton est transformé à Louga. Vous prenez l’arachide, ce qu’un seul département de la région de Kolda produit, toute la région de Ziguinchor ne le produit pas et pourtant la production arachidière de notre région est transformée là-bas. Je n’ai rien contre les autres régions, mais qu’on nous permette au moins de faire l’égrenage ici. Je crois que si nous voulons atteindre l’autosuffisance alimentaire notamment en riz, il faudrait revoir les coûts de production qui sont, pour la plupart, hors de portée pour nombre de paysans. Ce qui leur permettra de trouver leur compte et de s’intéresser à l’agriculture. Je pense que l’agriculture familiale pourrait aussi jouer un rôle important dans l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire. Mais il faut aussi encourager les cultures céréalières comme le mil, le maïs, le sorgho et le fonio mais aussi les tubercules comme le manioc. Pour réussir ce pari, il faut inciter les paysans à diversifier les cultures. Franchement, il n’est pas normal qu’il y ait de la famine en Casamance. Il faut revoir les choses sur le plan sociologique, psychologique et technique pour savoir ce qui explique le désintéressement des populations de l’agriculture. Sincèrement, je crois qu’il est bien possible pour le Sénégal d’atteindre l’autosuffisance alimentaire dans un délai raisonnable

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