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Bénin : L’opposant Adrien Houngbédji porté au perchoir, un revers pour le pouvoir en place

Rédigé par leral.net le Jeudi 21 Mai 2015 à 10:58 | | 0 commentaire(s)|

Adrien Houngbédji, président du parti de l’opposition PRD (Parti pour un renouveau démocratique) a été élu, dans la nuit du mardi 19 au mercredi 20 mai, président de l’Assemblée nationale béninoise avec 42 voix contre 41 pour le candidat du parti au pouvoir Komi Koutché. Il devient ainsi à 73 ans la deuxième personnalité du pays. Il avait déjà occupé cette fonction, de 1991 à 1995 et de 1999 à 2003.


Bénin : L’opposant Adrien Houngbédji porté au perchoir, un revers pour le pouvoir en place

 

Ce résultat sonne comme un revers pour les Forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE), le pouvoir en place, d’autant plus que sur les six autres postes du bureau – deux vice-présidents, deux questeurs, deux secrétaires – ils n’ont réussi à prendre qu’un poste de secrétaire malgré les 33 sièges obtenus lors des législatives.

Jeux de coalition

A l’annonce des résultats des élections législatives, les jeux de coalition mettaient déjà l’opposition en tête d’un ou deux sièges. Le parti au pouvoir misait alors sur le rachat d’anciens députés de la mouvance passés à l’opposition, et envisageait le vote par procuration pour pouvoir contrôler le perchoir et rester une force majeure jusqu’en 2016.

Certains élus politiques de l’opposition flairant le coup, avaient appelé leurs collègues à jouer « franc-jeu et à se présenter à l’hémicycle » pour désigner le bureau. Une vingtaine de députés ont tout de même manqué à l’appel.

Ce score serré n’a pas été une surprise. « Tout devait se jouer à quelques voix près. De façon formelle, le nombre de sièges pour le pouvoir avec le jeu des alliances était de 37. Dans les tractations et les négociations, ils ont pu débaucher cinq députés de l’opposition. Comment se sont-ils retrouvés avec une voix en moins dans les urnes ? » s’interroge Wilfried Léandre Houngbédji, écrivain et analyste politique.

« L’annulation de sa procuration »

« Un fait a attiré l’attention dans la salle, continue-t-il. Marcel de Souza, beau-frère du président, était absent et devait donc voter par procuration. Mais il est venu juste au moment où le vote allait commencer, entraînant l’annulation de sa procuration. Pourquoi ? Il faut creuser. »

L’opposition a réussi à propulser Adrien Houngbédji à la tête du bureau de l’Assemblée nationale. C’était avec cette même personnalité qu’elle avait échoué aux présidentielles de 2006 et 2011 face à Thomas Boni Yayi. Cette fois-ci, ils s’en sont tirés de justesse à la différence d’une voix

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