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Bignona : Quand des maires de commune roulent en motos Jakarta


Rédigé par leral.net le Mardi 16 Février 2016 à 10:05 | | 1 commentaire(s)|

S’il y a des maires de communes au Sénégal qui ne se retrouvent pas dans cette nouvelle politique définie par les autorités étatiques dans le cadre de l’Acte 3 de la décentralisation, c’est bien ceux du département de Bignona. Ces derniers disent être moins bien traités que leurs collègues des communes de plein exercice. "Le chef de l’Etat nous dit : "Le maire de ville et le maire de la commune rurale sont tous au même pied", mais, en réalité, c’est différent parce qu’on n’a pas les mêmes salaires. La preuve par nous maires de la périphérie qui avons besoin de moyens de déplacement. Malheureusement, les moyens de déplacement sont consentis au niveau de la ville", déplore Daouda Goudiaby, maire de la commune de Suelle (Bignona), à l’issue d’une rencontre tenue samedi à Dakar.

Selon lui, dans ce vaste département de Bignona qui compte 19 collectivités locales, une seule a reçu sa dotation. "Sur ces 19 collectivités locales, il n'y a qu'un seul maire qui est véhiculé. Jusqu’ici, toutes les autres collectivités locales ne sont pas véhiculées. On se déplace par motos Jakartas. Il y a des manifestations religieuses, à travers la commune, on a besoin de s’y rendre, mais on n’a pas de moyens de déplacement. On est obligé de se déplacer avec des motos dans des conditions difficiles parce qu’il y a l’état défectueux des routes qui sont en latérite et il y a la poussière". Le maire apériste de la commune de Suelle de se désoler d'ailleurs de l’accident d’un de ses collègues maires. "Tout récemment, il y a un collègue maire d’une commune du département de Bignona qui a heurté un chien avec sa moto Jakarta et il est gravement blessé. Cela nous a vraiment fait mal", se désole Daouda Goudiaby dans Le Populaire.

Face à cette situation, le journal indique qu'ils en appellent au chef de l’Etat, Macky Sall, pour réparer ce qu’ils qualifient de disparités et inégalités. "On interpelle le président de la République pour qu'il pense aux maires qui sont dans les zones périphériques comme la Casamance", dit-il en prenant son cas en exemple. "Moi, je suis de la commune de Suelle, frontalière à la Gambie. J’ai deux de mes villages qui sont à 4 km de la Gambie et ces gens ne connaissent même pas la monnaie sénégalaise. Ils utilisent le 'dalassi' gambien. On est en train de mener une campagne pour les récupérer, mais comment les récupérer quand il n'y pas les moyens. Il y a une problématique qui est là et on demande au Président de nous aider", appelle-t-il.