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Brésil: le président Bolsonaro rattrapé par des affaires avant même son investiture

Rédigé par leral.net le Jeudi 20 Décembre 2018 à 17:03 | | 0 commentaire(s)|

C'est une affaire qui tombe mal pour Jair Bolsonaro. Pas encore investi à la présidence du Brésil, l'ancien parachutiste, qui a fait campagne contre la corruption, doit affronter des soupçons de malversation depuis début décembre.


Le président élu du Brésil Jair Bolsonaro s'est dit prêt à "payer" si une "erreur" a été commise lors de versements suspects d'environ 270.000 euros à un ex-assistant de son fils député. (Reuters)
Le président élu du Brésil Jair Bolsonaro s'est dit prêt à "payer" si une "erreur" a été commise lors de versements suspects d'environ 270.000 euros à un ex-assistant de son fils député. (Reuters)
Le quotidien Estado de Sao Paulo a en effet révélé que le Coaf, l'agence gouvernementale chargée de surveiller les transactions financières, avait récemment mis en évidence des "transactions atypiques", survenues en 2016 et 2017 sur le compte de Fabricio José de Queiroz, l'ancien assistant de son fils Flavio Bolsonaro, lui-même député de l'Etat de Rio.

Fabricio José de Queiroz, qui est également policier militaire, a longtemps travaillé comme chauffeur et garde du corps de Flavio Bolsonaro.

Près de 1,2 million de reais (environ 270.000 euros au taux de change actuel) ont transité par son compte en banque, des sommes que le Coaf juge largement incompatibles avec les revenus déclarés par ce dernier.

L'agence gouvernementale enquête également sur un chèque suspect de 24.000 reais (environ 5.500 euros) qu'il a déposé sur le compte de l'épouse de Jair Bolsonaro.

Un président qui a fait de la lutte contre la corruption une priorité

Après avoir esquivé pendant plusieurs jours les questions des journalistes au sujet de ces versements, Jair Bolsonaro a dû prendre la parole en fin de semaine dernière en direct sur Facebook, un canal de diffusion qu'il utilise depuis le début de sa campagne pour court-circuiter les médias. "Si une erreur a été commise, soit par moi, mon fils ou [son assistant] Queiroz, nous paierons pour cette erreur, parce que nous ne pouvons pas montrer la moindre connivence avec quelque erreur que ce soit", a-t-il indiqué.

A quelques jours de son investiture, qui aura lieu le 1er janvier, le président élu a reconnu être affecté par cette affaire. "Est-ce que ça nous fait mal au coeur? Oui, parce qu'une de nos priorités est la lutte contre la corruption", a-t-il affirmé. Dans un sondage publié jeudi par l'institut Ibope, les électeurs interrogés font en effet de la lutte contre la corruption (33%), le chantier prioritaire de Jair Bolsonaro après la sécurité.

Un thème majeur dans un pays marqué par des scandales récents et où 90% des citoyens disent "ne pas faire confiance" à l'actuel chef de l'Etat Michel Temer, empêtré dans plusieurs scandales judiciaires.

L'audition très attendue de Fabricio José de Queiroz

Comme l'explique Le Monde, les nombreux dépôts (59) et retraits (176) effectués durant 13 mois par Fabricio José de Queiroz seraient à la base d'un système de blanchiment d'argent répandu au Brésil parmi les petits partis (comme le Parti social-libéral de Jair Bolsonaro) consistant à ponctionner une partie du salaire des assistants parlementaires - des employés souvent "fictifs", précise le quotidien - pour financer des dépenses "inavouables". "Celui qui doit s’expliquer, c’est mon ancien assistant, pas moi", a fait valoir le fils du président élu.

Problème, Fabricio José de Queiroz ne s'est pas montré depuis la révélation des soupçons qui pèsent sur lui. Un silence qui a conduit à faire gonfler les soupçons, bien que l'ampleur de cette affaire ne soit en rien comparable avec les grands scandales de corruption que le pays a connus ces dernières années.

Mercredi après-midi, l'ancien conseiller devait enfin s'expliquer devant les enquêteurs. A moins de deux semaines de l'investiture de Jair Bolsonaro, le futur président espère que cette audition suffira à mettre fin à la polémique. "Quoi qu'il arrive, quand je serai président, nous allons combattre la corruption avec toutes les armes du gouvernement", a-t-il rappelé sur Facebook.





Le Journal Du Dimanche