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Brigitte Macron: "Je suis le petit soldat d'Emmanuel"

Rédigé par leral.net le Lundi 15 Mai 2017 à 14:34 | | 0 commentaire(s)|

Avec son époux Emmanuel Macron, rencontré au début des années 90 au lycée jésuite de La Providence à Amiens, ils forment un duo inséparable et intrigant qui a cheminé main dans la main jusqu'à l'Elysée. Portrait de Brigitte Macron, l'ex-professeur qui devint Première dame


«Si on a de grandes ambitions, il faut régler ses problèmes personnels et familiaux tôt. C’est un moteur sentimental et affectif puissant, un indéniable facteur d’équilibre», m’avait un jour confié un proche de François Mitterrand qui a fait depuis, une magnifique carrière et se reconnaîtra peut-être ici.

En ayant dîné trois fois ces derniers mois avec Brigitte et Emmanuel Macron, en petit comité, j’ai été frappée, comme tous ceux qui les ont approchés, par leur incroyable complicité. Le rayonnement qui émane d’eux lorsqu’ils sont ensemble et leurs échanges de regards doux et furtifs, guettant l’approbation l’un de l’autre, expliquent sans doute en partie leur force et leur sérénité. Telle est la relation fusionnelle de ce couple encore aux élans primesautiers «peu orthodoxe», comme l’a décrit Emmanuel Macron, dont le destin s’est forgé à travers sa première «groupie», suivie aujourd’hui par 66,06 % d’électeurs.

Insolite et éblouissant parcours que celui de cette jeune fille au début presque rangée, issue d’une famille de chocolatiers du Nord respectable et nantie, les Trogneux, établis depuis cinq générations au centre-ville d’Amiens et dans la région.

«Souriante, féminine et séductrice, d’une nature joyeuse, comme le rappelle l’une de ses camarades du Sacré-Cœur d’Amiens, Brigitte, avec sa jolie silhouette, ses shetlands près du corps et ses tenues à la mode, faisait notre admiration à toutes. C’est elle qui avait le plus de succès lors des thés du jeudi organisés par nos mères et, le samedi, dans les surprises parties, avec les garçons de la Providence. De plus, elle était bonne élève. Bref, mère Chazotte, notre directrice, ne tarissait pas d’éloges sur l’une de ses chouchoutes!»

En effet, Brigitte Trogneux aimait autant faire la fête qu’étudier. Un modèle, en somme, dans ces années de reconstruction d’un Amiens bombardé pendant la guerre. L’aristocratie vit encore souvent à la campagne, mais la bourgeoisie donne l’exemple en travaillant dur.

Après un mariage conventionnel et trois enfants, la fougueuse jeune femme, devenue enseignante de lettres et latin à la Providence, où 
sa fille Laurence est scolarisée , croise pour la première fois l’élève Emmanuel Macron. Le magnétisme de cette séduisante blonde, aussi cultivée que déterminée, sa flamme font exploser les codes. La suite, maintenant, on la connaît…

"Brigitte, c’est un peu moi et réciproquement"

Faut-il un certain panache au candidat du second tour, une semaine avant que se dessine son grand destin national, pour oser dire ouvertement : «Brigitte, c’est un peu moi et réciproquement. […] Son regard est toujours là. Elle m’a toujours accompagné. […] J’ai besoin de voir ce qu’elle sent, ce qu’elle ressent, d’avoir son retour. » Quel hommage! «Parce que c’était lui, parce que c’était moi», aurait pu conclure Brigitte citant Montaigne. Une alchimie qui fascine autant qu’elle intrigue.

L’épouse de ce Président, plus dauphin que requin, qui arrive souvent chez eux avec des bouquets de roses, ne s’est pas seulement battue pour l’homme de sa vie, pour sa famille, mais également pour ses élèves.

Une séquence plutôt récente le prouve. «Un jour, me raconte Georges de Durfort, 18 ans, qui va passer son bac dans un mois, alors que j’étais en seconde, je m’étais mis sur le rebord d’une fenêtre du cinquième étage de Saint-Louis-de-Gonzague afin d’être filmé par un copain qui voulait publier cet "exploit" stupide sur Facebook. On nous a alors signifié notre renvoi bien que Mme Macron, notre professeure principale, ait plaidé avec énergie notre cause, suggérant au directeur de nous garder mais en nous envoyant travailler pendant les vacances scolaires dans un hôpital pour grands blessés car c’était, selon elle, la meilleure des pédagogies. Malheureusement, elle n’a pas été suivie… Je vous ai cité cela, j’aurais pu vous parler plus longuement de ce que Brigitte Macron faisait pour l’école.»

"Nous avons fait campagne ensemble"

C’est sans doute aussi sa psychologie, son attention aux autres qui ont séduit son président de la République de mari. Dans un univers où la politique est devenue si violente, il vaut sûrement mieux s’armer à deux. «Nous avons fait campagne ensemble », souligne-t-il. Pour la Première dame, l’essentiel va être de continuer à interpréter les silences d’Emmanuel, d’être attentive et à l’écoute dans des secteurs qu’elle suivra et de rester à son côté lorsqu’il le souhaitera. Toujours solidaire.

Ce fonctionnement est le leur depuis qu’ils s’aiment. «Il commande, j’exécute, je suis son petit soldat», est sa phrase fétiche. Et d’ajouter ce que lui répétaient naguère les dames du Sacré-Cœur : «La discipline est la base de tout.» 

Un enseignement, une rigueur qui ont aussi marqué l’ancien élève de la Providence. «L’ambition ne vieillit pas», prétendait Talleyrand. Très tôt, Emmanuel Macron a eu des réflexes de chef.

Son ancien professeur de physique-chimie, le père Philippe Robert, le fait remarquer : «Ce jour de juin 1993, pour la photo souvenir, c’est lui au centre qui tient le panneau de sa classe.» Le bon père croit tellement à l’avenir exceptionnel de cet élève singulier, à part, qu’il lui demande de lui dédicacer l’affiche de la pièce du club de théâtre dont il a, avec la professeure Brigitte Auzière, réécrit certains dialogues. 
Emmanuel Macron y joue le rôle principal . Déjà.

Le jésuite espère désormais en secret que son ancien élève fera par ailleurs un petit «pèlerinage» chez le pape François, autre jésuite. Donald Trump sera pour sa part reçu en audience le 24 mai prochain.

Pourquoi notre jeune président, qui se rendra pour le G7 à Taormina, en Sicile, les 26 et 27 mai, ne s’arrêterait-il pas lui aussi à Rome car Sa Sainteté a récemment annoncé : «Je reçois tous les chefs d’Etat qui en font la demande.» Emmanuel Macron a expliqué récemment : «Mon rapport à la spiritualité, à la religion, a toujours été important pour moi. […] J’ai souhaité me faire baptiser à 12 ans, j’ai ensuite fait ma communion.

J’ai eu plusieurs années très intenses. J’ai eu par la suite une vie spirituelle et religieuse moins forte, mais toujours une réflexion et des lectures. J’ai eu la chance de fréquenter des intellectuels liés à la religion qui m’ont encore beaucoup aidé.
 » Une émouvante confession qui peut surprendre ceux qui ne voient en l’ancien ministre de l’Economie, qu’un homme politique, brillant stratège mais avant tout pragmatique. 

L’ancien premier de la classe est devenu le premier des Français. La salle de trente élèves s’est élargie à la dimension du pays. Emmanuel Macron joue depuis le 7 mai 2017  dans la cour des grands. Ça a marché! 

source: ParisMatch