Leral.net - S'informer en temps réel

Burkina Faso: Blaise Compaoré jugé par contumace

Rédigé par leral.net le Jeudi 27 Avril 2017 à 12:38 | | 0 commentaire(s)|

Le procès de l'ancien Président burkinabé Blaise Compaoré et les membres de son dernier gouvernement s'ouvre ce jeudi 27 avril à Ouagadougou. Ils sont poursuivis pour la mort de sept manifestants en octobre 2014.


Blaise Compaoré est cité à comparaître, avec 31 membres de son dernier gouvernement, pour la répression de l’insurrection populaire qui emporta, à la fin octobre 2014, ses vingt-sept années à la tête de l’Etat et ses ambitions de s’éterniser au pouvoir. Exilé depuis en Côte d’Ivoire, pays dont il a pris la nationalité, le chef de l’Etat déchu ne sera pas dans le box des accusés malgré le mandat d’arrêt international lancé à son encontre.

Poursuivi comme ses ministres pour complicité d’homicide volontaire et de coups et blessures volontaires, il ne sera pas jugé en tant qu’ancien président, mais en tant qu’ancien ministre de la Défense dont il assurait également les fonctions. Et s’il risque, comme ses coaccusés, la peine de mort, celle-ci n’est plus appliquée au Burkina Faso.

Les mis en cause devront répondre de la mort de 7 manifestants et des blessures occasionnées à 88 autres. D’après le bilan officiel, 33 personnes ont été tuées durant ces quelques jours de contestation qui ont changé la face du « pays des hommes intègres ».

Pour l’accusation, la culpabilité du dernier gouvernement de l’ère Compaoré est à chercher dans les deux jours qui ont précédé les manifestations déclenchées le 30 octobre 2014, quand, pour bloquer la modification de l’article 37 de la Constitution permettant au président de briguer un nouveau mandat, les protestataires avaient incendié l’Assemblée nationale et mis à sac les domiciles de personnalités du régime.

Dans les rangs du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), les accusations sont encore plus franches. L’ex-parti au pouvoir dénonce « un règlement de comptes politiques, sous la forme d’une parodie de justice ». Avec les procédures engagées sur l’assassinat de Thomas Sankara ou sur le coup d’Etat avorté de septembre 2015, le CDP devrait avoir de nouvelles occasions de s’insurger, et « le beau Blaise » de constater, depuis sa villa d’Abidjan, le démantèlement continu du système qu’il avait mis en place.

source: lemonde.fr