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Burkina Faso : Kemi Séba décoche des flêches contre les putchistes


Rédigé par leral.net le Samedi 19 Septembre 2015 à 12:28 | | 0 commentaire(s)|

Kemi Séba: "Aimer son peuple, c'est aussi l’appeler à la responsabilité, lui dire ce qui va, et lui rappeler ce qui chez lui, parfois, ne va pas. J'adore critiquer l'oligarchie d'Occident, et je ne cesserai jamais de le faire quand c'est JUSTIFIE, mais je n'accepterai pas d'agir ainsi systématiquement si certaines fautes nous incombent. Accuser nos adversaires de toujours (même dans les cas où ils ne sont pas le problème), sans chercher à analyser nos fautes, c'est nous infantiliser et accepter que d'autres seront éternellement plus forts que nous pour nous manipuler. Le peuple d'Afrique, est un GRAND PEUPLE, qui, lorsqu'il aura réglé bon nombre de ses problèmes internes, ne sera plus JAMAIS manipulable par qui que ce soit. Une civilisation n'est détruite par l’extérieur que si, et seulement si, elle est rongée de l'intérieur.
Le coup d'Etat du criminel Gilbert Diendéré (celui qui a contribué à faire tuer Sankara est un criminel, je persiste et signe) est dû, en premier lieu, au fait que l’insurrection de l'année dernière qui avait amené à faire déguerpir du pouvoir le criminel principal Blaise Compaoré n'était pas une révolution, mais bel et bien une révolte. Une révolution amène une rupture épistémologique et fondamentale avec le cadre de la société, et avec le système précédent, alors que la révolte est réactionnaire et ne repose pas sur une analyse prospective de la situation.
En faisant déguerpir Blaise Campaoré, la société civile aurait dû, à cet instant précis, instaurer ds tribunaux populaires pour juger tout ceux qui avaient trahi l'idéal de révolution de Sankara et mettre ces derniers hors d'état de nuire (où alors, en cas de grande capacité de pardon, leur donner l'amnistie si certains estimaient qu'une trahison aussi gigantesque ne nécessitait pas un emprisonnement et une répression féroce).
Cela n'a pas été fait. En lieu et place, on a exclu, du processus électoral certes, une grande partie des pro-Campaoré, mais on a laissé LIBRE d'agir l'un de ses plus puissants lieutenants qui avait toujours certaines clefs du pouvoir entre ses mains.
Comment pouvait-on penser naïvement que Diendéré, un criminel aussi expérimenté, allait rester là sans rien faire en voyant ses semblables se faire exclure d'un pouvoir auquel lui et sa mafia avaient prit goût?
Dire simplement que l'Occident a organisé le coup d'Etat de Diendéré et refuser de voir NOTRE RESPONSABILITE (notre naïveté) ce n'est pas comprendre que l'oligarchie a évolué dans sa stratégie et se veut proche de la société civile aujourd'hui,comme le théorise Gene Sharp.
Non, il faut assumer AUSSI que nous ( et je m'inclus dedans quand notre peuple faute) n'avons pas pensé à une alternative sérieuse au régime CRIMINEL de Campaoré. Nous étions contre quelque chose, mais nous n'étions pas encore POUR UN programme clair. Nous avons déclaré que nous voulions des élections sans les pro-campaoré, mais nous avons laissé tranquille l'un des principaux assassins de SANKARA qui était encore au centre du jeu.
Nous aurions pu dire que nous voulions une scène politique assainie auquel cas nous pouvions JUGER les forces jugées par la masse comme criminelle. Mais nous avons voulu prôner une démocratie sans les outils qui allaient avec, exclure les uns sans les exclure réellement, juger sans les juger formellement.
Notre peuple a besoin de décisions fortes, que ces dernières plaisent ou non à la communauté internationale...
Aujourd'hui, suite à TOUTES ces fautes commises par la société civile, il ne reste plus qu'à négocier avec Diendéré (il faut être pragmatique), négocier avec quelqu'un que l'on aurait du réduire au silence depuis très longtemps (ou alors.......Se rebeller définitivement contre ce dernier et le mettre lui et ses sbires hors circuit, une bonne fois pour toute....)