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CONTRE LES POLITIQUES EUROPEENNES D’IMMIGRATION : La société civile décrète l’union sacrée

Rédigé par leral.net le Mardi 22 Novembre 2011 à 03:12 | | 0 commentaire(s)|

(walf.sn)_ Après Rabat au Maroc, en 2006, Paris en France en 2008, le Sommet citoyen sur migration et développement s’est tenu hier à Dakar dans la logique du post forum de la conférence interministérielle euro-africaine sur la migration et le développement prévue demain, 23 novembre.Une occasion pour les sociétés civiles euro-africaines de réaffirmer leur détermination contre les violations des droits sociaux des migrants et leurs familles par l’Union européenne et certains Etats africains de l’Ouest et du Maghreb.


CONTRE LES POLITIQUES EUROPEENNES D’IMMIGRATION : La société civile décrète l’union sacrée
Que peut-on attendre des assises de ces ministres de l’Europe et de l’Afrique sur la migration en terre sénégalaise ? Une question qui mérite d’être posée après les précédents du Printemps Arabe d’une part, et les attaques de l’Otan ordonnées par l’Europe en Lybie d’autre part. En attendant d’être édifiées sur ce qui va sortir de cette rencontre ministérielle du 23 novembre prochain, les Organisations des sociétés civiles du Nord comme la Cimade, le Cncd, Medico, Cospe International, Justice sans frontière et du Sud telles que la Raddho, les Organisations syndicales, de femmes, de jeunes, de pêcheurs, d’agriculteurs, de Droits de l’homme, les Ong, déclinent leur position. Hier lors du sommet citoyen sur la question, elles ont toutes embouché la même trompette.

Pas question de transiger, ni de tergiverser, ‘pas des murs entre l’Afrique et l’Europe, mais plutôt des ponts’. A travers cette position commune, les sociétés civiles du Nord et du Sud entendent donc s’opposer à la politique de l’Union européenne (Ue) imposée aux Etats africains et qui tend à transgresser les droits sociaux des migrants et de leurs familles. Une détermination qui s’est faite sentir dans les rues de Dakar à travers une marche pacifique organisée dans l’après-midi d’hier.

Ainsi, si la Conférence ministérielle de Dakar arrive à faire comprendre aux autorités et autres décideurs de l’Afrique et de l’Europe que l’option des murs ensanglantés et du Frontex n’est pas la meilleure possible, si les ministres arrivent à rappeler à l’Europe que sa décision de se barricader est une grosse erreur dans un contexte de mondialisation, alors la Conférence de Dakar aura fait un pas décisif, selon Mignane Diouf du Forum social mondial à l’ouverture, hier, du sommet citoyen sur la question. Mais, mieux ajoute M. Diouf, Dakar aura apporté une note positive dans les discours et actions en cours depuis 2006, si les pays africains arrivent à prendre leur courage et leur dignité pour dégager des positions communes, défendant les Droits et les intérêts des migrants et de leurs familles, face aux politiques répressives de l’Union européenne. La rencontre de Dakar sera également un succès, à condition que la Cedeao, en prenant part à la conférence interministérielle euro-africaine, arrive à faire remarquer que la migration est beaucoup plus importante entre les pays africains eux-mêmes, qu’entre l’Afrique et l’Europe.

Pour les parties prenantes du sommet citoyen, au lendemain du printemps arabe et de l’assassinat de Kadhafi par les forces de l’Otan, avec l’accentuation des mouvements migratoires dans la région sud-saharienne, il urge de s’interroger sur la gestion de ces mouvements, en rapport avec les questions de sécurité interne dans l’Afrique au Sud du Sahara, de circulation des armes et de paix. ‘S’il est vrai que sans paix et sans sécurité, il est difficile d’aborder la question de la migration et du développement, il est par ailleurs essentiel que les droits, la protection des migrants et personnes déplacées soient respectés conformément aux conventions internationales des Nations unies, et de la Charte africaine des Droits de l’homme’, estime le coordonnateur du Forum social mondial (Fsm) Mignane Diouf. Sans doute, la conférence des Ministres pourra se le rappeler.

Quoi qu’il en soit, la société civile euro-africaine tient à réaffirmer son engagement à défendre les droits des migrants et leurs familles, celui des personnes déplacées ou refugiées, parce que victimes africaines des politiques de terreur et d’accaparement. Accaparement, selon elle, pour les ressources halieutiques du continent pillées, pour les terres spoliées, comme c’est le cas récent à Fanaye au Sénégal, et dans d’autres localités du pays et du continent africain. Mais aussi pour l’absorption de nos cadres et ressources humaines, à travers la politique d’émigration choisie de l’Union européenne.