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Caisse d'avance de la Ville de Dakar, l'arbre qui cache la forêt

L'affaire Khalifa Sall, interrogé par la DIC suite à une rapport de l'inspection générale d'Etat sur l'utilisation faite des fonds sociaux de la Ville de Dakar, ne serait que l'arbre qui cache la forêt. Ils sont en effet nombreux les titulaires de charges publiques à disposer de fonds dont la gestion obéit à des règles dérogatoires du droit commun.


Rédigé par leral.net le Vendredi 24 Février 2017 à 12:26 | | 0 commentaire(s)|

Caisse d'avance de la Ville de Dakar, l'arbre qui cache la forêt
Dès que le terme caisse noire est évoqué, les regards se tournent vers le Président de la République dont la sienne alimentée à coups de milliards de francs CFA, échappe à tout contrôle. Par une loi votée à l'Assemblée Nationale, ces crédits sont à la seule discrétion du chef de l'Etat qui en dispose sans obligation de ne rendre compte qu'à sa conscience.

Le montant a évolué puisque celle-ci était de 324 millions de francs dans la loi de finances de 1973-1974, il est passé à 580 millions en 1976-1977. Sous Abdou Diouf, il est resté constant, et sous Wade, il aurait grimpé jusqu'à atteindre 8 milliards puis plus de 10 milliards sous Macky Sall. " Le tout premier décret d'avance du Président Macky Sall a été signé avant même l'installation de son gouvernement pour alimenter ce qui est communément appelé ses fonds politiques à hauteur de 8 milliard de francs. Ces fonds sont composés des fonds spéciaux et des fonds de solidarité africaine".

Outre le Président de la République, d'autres chefs d'institution de la République disposent de confortables cagnottes qui sont à leur seule et exclusive disposition. Il s'agit du président de l'Assemblée Nationale, du Conseil économique social et environnemental, du Haut conseil des collectivités territoriales, du Premier ministre, du ministre de l'Intérieur, du Premier président de la Cour Suprême.

Les fonds secrets répartis entre ces institutions deviennent soudain des fonds douteux. A quoi servent-ils? Pour le Président de la République et le ministre de l'Intérieur, une partie de ces fonds, sert officiellement à financer le actions secrètes de l'Etat, services de contre-espionnage et menus frais en cash. Par exemple pour payer des "indics". Un renseignement dans le maquis casamançais peut être financé par ces fonds qui échappent à tout contrôle.

Mais on est jusque-là dans la para-normalité car même secrètes et supportées par l'argent public, ces actions peuvent être justifiables à l'aune de l'intérêt général. Il est en effet arrivé que "l'argent noir" de le République serve aussi à payer cadeaux, voyages, billets d'avion ou même le financement politique, occulte.

En l'Etat actuel de notre législation, rien ne s'oppose à l'allocation de ces fonds secrets. Sauf que dans le monde, la tendance est à la réglementation, la réforme des fonds politiques pour les recentrer essentiellement sur les activités liées à la sécurité nationale et pour prévoir un mécanisme de contrôle dont la forme et les obligations des membres qui le composent, pourraient s'inspirer de solutions appliquées dans certaines démocraties avancées (Allemagne, Grande Bretagne) où ces fonds sont contrôlés par une commission réunissant toute les sensibilités des Parlements de ces pays.
source: walfquotidien

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