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Ce qu'on sait déjà du "scandale" du marché de 50 milliards filé à IRIS

Pas plus tard qu'hier, la quasi totalité de la presse avait titré sur ce qu'il est convenu d'appeler "le Jackpot de 50 milliards " ; d'autres parlent de "scandale des 50 milliards pire que l'affaire Adama Bictogo", allusion faite à cette nébuleuse attribution du marché des cartes d'identité au groupe malaisien Iris. Dakarposte, qui a débuté ses investigations, comme à l'accoutumée, en sait davantage. Et ceux qui parlent de scandale ne semblent pas avoir tort. Explications !


Rédigé par leral.net le Mercredi 1 Juin 2016 à 11:23 | | 0 commentaire(s)|

Ce qu'on sait déjà du "scandale" du marché de 50 milliards filé à IRIS
Pour ceux qui n'ont pas suivi cette affaire qui alimente les débats, faisons de prime abord un petit rappel ! Le gouvernement du Sénégal a octroyé à Iris Corp Bhd, une société de fabrication de cartes d'identité et de solutions numériques, un contrat de 346,2 millions de ringgit (76 milliards d'euros) pour la fourniture de 10 millions de cartes d'identité biométriques dans une période de 5 ans.

Un contrat qui tombe, selon nos confrères du journal EnQuête, en plein contexte de la tempête suscitée par l'indemnisation du groupe Sndeî par l'Etat du Sénégal, à hauteur de 12 milliards de nos francs.

Selon des sources du journal, le nouveau contrat scellé par les Malaisiens de Iris Corp Bhd avec le ministère de l’intérieur du Sénégal, vendredi dernier, vise à produire et à fournir dix millions de nouvelles cartes d'identité multi-applications, à savoir des cartes biométriques basées sur la technologie de puce sans contact avec 10 empreintes digitales biométriques.

Le montant total, renseignent nos confrères, est estimé à 76,2 millions d'euros ( 50 milliards de FCfa) et sera soldé en cinq versements annuels de 15,24 millions d'euros (environ 9 milliards 850 millions de F Cfa) chacun. Avec ce nouveau contrat, c'est iris qui se frotte les mains puisque l'argent provenant de l'Etat du Sénégal devrait contribuer positivement aux résultats de la société qui a déjà signalé son nouveau jackpot à la Bourse malaisienne. Résultat, le bénéfice par action d'Iris est monté à 0,009 sen, investissant une perte par action (Lps) de 1,29sen. Car, au cours du trimestre écoulé, Iris avait vu son chiffre d'affaires baisser de 14,4%.

Dakarposte tient de sources au fait de cette affaire que déjà en 2007 la société malaisienne (IRIS) gagnait le marché de fabrication de passeports devenus numériques en attendant la biométrie promise et clamée par l'autorité contractante de l'époque. Il nous revient cependant que le format du B.O.T était le système retenu avec la prise en compte par Iris Corp Bhd de l'ensemble des sites de dépôts et les consommables y afférent. Il s'agissait de l'installation de 16 sites dont la moitié à l'étranger dans certaines grandes ambassades avec un processus de dépôt,d'édition et de délivrance qui, si on se réfère à nos concitoyens de la diaspora, est une chimère. Les dessous de ce contrat font à ce jour l'objet d'un black out total et les montants encaissés et les vrais contours.

Malgré les désagréments causés par l'opérateur malaisien depuis 2007 allant du manque de talons de passeports en passant par le non respect des clauses impliquant l'installation de sites tant à l'intérieur du pays que dans nos chancelleries à l'étranger, le ministère de l'Intérieur ne s'est pas gêné de donner ce nouveau marché à Iris.

Et pourtant, à l'époque, des proches de ce dossier avaient trouvé incongru le traitement fait à des sociétés comme Gemalto leader mondial ou l'Imprimerie de France entre autres avaient des offres moins disantes et plus intéressantes pour notre pays. Cette même source nous rapporte qu'avec la couverture Sealys et son logiciel embarqué e Travel, Gemalto offrait une technique une technologie avant gardiste.

Concernant ce nouveau marché octroyé à Iris Corp Bhd,certains parlementaires n'adhèrent pas à la démarche de l’exécutif surtout qu'aucune garantie n'est offerte sur la qualité biométrique proposée mais surtout l'utilisation des données qui pourraient être en porte à faux avec la protection de l'identité. Mais surtout le fait que les nationaux soient toujours écartés de ces marchés qui, entre autres, concernent davantage la sécurité nationale alors que l'expertise est assez présente.

Des agents de la DAF, qui ont naturellement requis l'anonymat, ne comprennent pas la précipitation de l'Etat à payer 50 milliards alors que le matériel existant sur place pouvait très bien faire la carte biométrique. Et pour cela renchérissent nos sources, il aurait juste fallu payer les arriérés dus.

"Plus grave, comment l'Etat peut-il casquer plus cher un marché de 50 milliards FCfa alors que des sociétés proposent moins que ça ?" s'interrogent nos sources qui jurent la main sur le cœur que "des entreprises ont proposé la ... moitié du prix de ce marché filé par entente directe à IRIS".

Dakarposte.com