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Ce que je crois ! - Par Ibra Pouye

Plume cassée. Plume lénifiante. Monde bouleversé. L’humanité part en vrille. Remède. Eh oui, je m’essaie au dadaïsme ! J’essaie de parler mais les mots ont du mal à sortir ou est-ce une volonté indépendante de ma part de ne pas les sortir de leur cocon douillet ? Gorge profonde. L’âge adoucit et au seuil de cette année 2016, gage de notre démocratie stable, j’ai pris comme décision la sagesse puisque l’âge rassérène et calme les ardeurs.Eh dadaïsme, quand tu me tiens par les tripes et pire par le cerveau ! Ce que je crois, c’est ce que je vois. Je suis un témoin des temps modernes, voire contemporains. Ces temps d’horreur qui nous envahissent et nous engloutissent. En ces temps d’accalmie, prendre la plume, c’est une arme. En ces temps cruciaux où l’humanité a peur pour elle-même et a une peur bleue de disparaître à jamais, l’heure est à l’action et de dénoncer stricto sensu tout ce qui entrave la liberté de l’Homme.


Rédigé par leral.net le Mardi 29 Décembre 2015 à 18:26 | | 0 commentaire(s)|

Ibra Pouye, au siège de la Banque mondiale, lors du Groupe consultatif de Paris
Ibra Pouye, au siège de la Banque mondiale, lors du Groupe consultatif de Paris
Que serions-nous devenus si nous ne légiférions pas ? Que serions-nous si nous ne devenions pas intransigeants face à ces cataclysmes qui nous frappent de plein fouet ? Moi, mon combat, le mien, c’est de prendre ma plume et de dénoncer l’absurdité. Belle redondance ! L’homme, intuitu personae, est absurde et est une absurdité. Je calque les mots sur du blanc et les pèse lourdement sur la balance.

Allons coucher ces mots sur ces maux qui nous envahissent ! Mais tout n’est pas que maux et fort heureusement pour la pauvre humanité que nous sommes ! Suffit-il que nous grattions un peu pour savoir que nous ne sommes pas loin de nos parents, les singes. Mais des singes doués de sens, nous sommes. Merci au Seigneur de nous avoir dotés du bon sens qui nous sied telle une main dans un gant d’hiver. Ce que je vois et ce que je crois m’émeuvent à tel point que reprendre la plume m’est un combat noble.

L’Assemblée nationale

Indignation et souffrance suffisent à ma peine. Avons-nous une vraie représentation du peuple ? En termes plus explicites, avons-nous, peuple sénégalais, d’honorables citoyens qui représentent nos intérêts? Des intérêts qui nous lient les uns aux autres. Ces gens qui sont censés nous représenter, devrions-nous les appeler députés ? Ce beau terme sied à celui qui est censé défendre les intérêts du peuple qui l’a élu au cénacle et s’il mérite même le nom de cénacle. Honte à celui qui se réclame député alors qu’il n’en est rien ! Haro sur ce traitre ! Pire que Judas ! De nos jours, l’Assemblée nationale sénégalaise est comparée à une sorte de République des animaux où tout est permis, voire les coups en deçà de la ceinture.

Cette assemblée d’hommes et de femmes dont je parle est une vraie pétaudière. Invectives et pugilats rythment la vie de ces petits gens qui se réclament députés du peuple. A ce que je sache, ils ne sont là que pour leur petite gloriole. Je me demande encore ce qui ne va pas dans ce Sénégal-là. Ma question s’inscrit dans le registre ad vitam aeternam. Des questions de ce genre, on les ramasserait à la pelle. Des questionnements de cet acabit, on les trouverait à tire-larigot dans les bouches des sénégalais, qui en ont marre d’assister à cette cacophonie. Nos ancêtres, les fondateurs de cette jeune démocratie, devaient se retourner dans leur tombe. Une impression que ‘’tout fout le camp’’. Oups, je vous prie de m’excuser de cet écart de langage. Et il ne me reste qu’à entonner une chanson paillarde parce que je suis dans le cambouis total.

Le président de la République, Macky Sall, ne devrait-il pas se faire violence pour recadrer ces soi-disant représentants du peuple ? Ne parlons pas de Moustapha Niasse, lui, ayant mangé à tous les râteliers des régimes qui se sont succédé, zéro signe de respect venant de ses propres administrés. Le peuple sénégalais, Mesdames et Messieurs les députés, ploie sous la charge et a bon dos ! Attention à vos prébendes et à vos privilèges ! Pour le reste, demandez au président Abdoulaye Wade, lui qui se croyait indéboulonnable et invincible. Et inutile d’ergoter sur le départ avec fracas de ce dernier à la tête de l’Etat.

Merci au Président Lamine Diack !

Comme si un malheur n’arrive jamais seul, l’ancien président de l’Athlétisme mondial est venu s’ajouter à notre calvaire. Sacré Lamine Diack, à 82 ans, ce vieux est venu à un moment où la République semblait marcher. Et cette dernière, depuis les secousses telluriques de l’affaire, boite. Pire, elle clopine sur deux pattes. Et elle risque de tomber. Une affaire sur un parfum de dopage corrélée à de la corruption active et passive, ébranle notre jeune République. Ce qui montre une fois de plus que nos pays africains, devenus des états depuis les soleils des indépendances, sont très fébriles et essaient de survivre. L’affaire Lamine Diack montre l’arbre qui cache la forêt. Des pratiques douteuses ont toujours semé la zizanie dans nos camps. Des exemples, on en perdrait son âme si on se mettrait à les compter. Je ne comprends toujours pas l’espèce africaine. Pour un rien, l’africain est prêt à sacrifier son semblable. Un pays comme le Sénégal, une des vitrines de la démocratie en Afrique, est emmêlé dans un scandale si singulier dans des fonds russes. Sur fond d’argent sale, voire l’argent du dopage. Et l’opposition en profite pour clouer Macky Sall au pilori.

Eh oui le président Lamine Diack est tombé de son piédestal, voire du haut de son baobab sacré ! En rire ou en pleurer, je n’ai pas le choix d’en rigoler parce que l’heure est très grave. Trouver les mots m’a été une tâche difficile. Et le fils, le souffre-douleur de son géniteur. Fourré à tous les coups ! Et s’il pouvait se substituer à son père, ce ne serait que de la joie qui remplacerait l’ire des sénégalais. Que l’on me dise que Lamine ne voulût pas tomber tout seul, je suis libre de le croire. Que l’on me dise qu’il voulût punir ce peuple qui ne l’a jamais élu, je n’ose pas toujours le croire. Encore et encore une belle histoire de détestation entre lui et Abdoulaye Wade, oui ceci est de l’ordre de la vérité. Cette dernière hypothèse est plausible et c’est très triste pour l’image de notre pays, jadis, fleuron de la démocratie en Afrique.

Souveraineté et Etat de droit

Une fois n’est pas coutume de se poser cette question ô combien importante. Sommes-nous souverains à la suite de l’affaire Diack-père ? Quand des fonds, sortis d’on ne sait où, sont injectés pour renverser un régime, élu démocratiquement, l’on doit se demander si le Sénégal est une nation souveraine. Le fameux juge français, en l’occurrence Renaud Van Ruymbeke, devait être ébaubi quand il entendit de tels propos sortis de la bouche de ce monsieur ô éminemment distingué à travers le monde du sport. Le juge devait se dire que l’africain est spécial tout de même. Mais n’oublions pas aussi la campagne de Nicolas Sarkozy, financée par le guide libyen feu Mouamar Kadhafi mais là, that is not the question ! Ce Sénégal, notre pays, est-il un Etat de droit parce qu’un état de droit est censé protéger ses propres citoyens. Mais c’est là que le bât blesse.

Notre Etat est faible. Dire les mots tels qu’ils sont, relève d’un jeu d’équilibrisme. Et il est normal et légal que dans un état qui se dit démocratique, qu’il y ait une opposition forte. Une opposition qui régule. Une opposition qui guide le jeu démocratique. Un état qui ne respecte pas ce jeu n’est pas un état démocratique et encore moins un état de droit parce que le droit, c’est la légalité de faire ce qu’on veut tout en respectant les règles de droit et de démocratie. Quand on viole les règles de droit élémentaires du citoyen, exit l’état de droit et voilà les conséquences désastreuses ! Et le président Macky Sall doit revoir sa manière de gérer les affaires de l’état. Une manière de reprendre les propos du porte-parole de la famille des Tidianes. Quand un âne vous donne un coup de patte, n’abondez pas dans le même sens. Macky déçoit un tantinet même s’il est disposé à travailler. Le vouloir est là mais il avance lentement. Il doit parfois décider seul même s’il délègue. Gouverner est chose difficile mais gouverner, c’est prévoir et advienne que pourra. C’est ainsi qu’avance cahin-caha la vie d’une jeune nation.

Le dialogue islamo-chrétien

Ah le Sénégal ! Il est un pays spécial où les religions musulmane et catholique rythment la vie de tous les jours. Cette fin d’année 2015 marque la naissance des deux prophètes, Mahomet et Jésus Christ. Le Mouloud pour les musulmans, correspondant à la naissance du prophète Mahomet, est célébré à la veille de Noël, la naissance du Christ. L’exception sénégalaise ! Le tout festiné dans une symbiose totale et l’on avait du mal à distinguer qui est qui. Beau peuple, ouvert mais des fois, l’on a du mal à savoir sur quel pied il marche. Une vague impression de se dire des fois que ce pays marche sur la tête. Nation insaisissable. Une ombre indétectable elle arbore. Encore une bourde d’un émissaire de Macky Sall à ranger dans les oubliettes de la politique, disant que le Sénégal est un pays à 100% musulman. Il est où, l’esprit de la laïcité ? Oubliant que l’islam comme la religion catholique ont été exportés et nous ont été imposés par la force des armes et par la ‘’bonne parole’’. De l’obscurantisme à la lumière. C’est ce que nous ont appris nos pères fondateurs qui se sont fourvoyés dans un chemin sans issue. Merci à ce bel esprit, Cheikh Anta Diop, d’avoir rectifié le tir !

Prenons de la graine à partir de cette phrase lapidaire du président Macky Sall à Tivaoune et lors du Mouloud, s’adressant à ceux qui seraient tentés de nous imposer une autre vision d’un islam très rigoureux et sorti des ténèbres, ‘’Avant tout, nous sommes africains avant d’être musulmans !’’ Nous, sénégalais, aimons en sus cet islam teinté de ses familles et confréries religieuses et nous nous plaisons bien dans ce folklore. A ceux qui ne comprennent pas, du balai ! N’est-ce pas la religion, l’opium du peuple ? Dixit Karl Marx.

POUYE Ibra
ibpo2004@gmail.com