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Ces duplicités qui entravent le développement des valeurs fondamentales

Rédigé par leral.net le Mercredi 23 Avril 2014 à 10:48 | | 2 commentaire(s)|

Cheikh Yérim Seck emprisonné pour viol, aurait profité de ce séjour carcéral, pour « réfléchir » sur le Sénégal, et non procéder à son introspection après sa condamnation. En liberté conditionnelle, il parcourt les médias pour remercier ses soutiens, faire la promotion de son mouvement citoyen, mais surtout présenter son livre: « Ces goulots qui étranglent le Sénégal ». Si cette mascarade exaspérante mérite des réactions, les solutions aux goulots qu’il propose l’exigent également.


Ces duplicités qui entravent le développement des valeurs fondamentales
Etymologiquement le mot « goulot » fait référence à un passage rétréci par où l'eau s'écoule. Aussi, quand le dictionnaire le définit, comme étant le col d’une bouteille, les synonymes de goulot: bec, canal, ouverture…quant à eux renvoient tous à l’idée de circulation et non à des nœuds coulants qui étranglent. En réalité, considéré tout seul,« goulot » ne strangule rien du tout. Il ne peut également être pris au sens figuré, puisque vraisemblablement, l’expression consacrée:« goulot d'étranglement » existe. Elle signifie :« la limitation d'un processus due à une étape sous-dimensionnée..».

[Sous-dimensionnée] semble constituer des écueils réels mais non moins insurmontables auxquels fera face toute Nation en marche comme le Sénégal. L’idée de mouvement induit par le mot [processus] inscrit non seulement le Sénégal dans la recherche des voies et des moyens, mais également place notre pays, dans la dynamique irrémédiable du progrès. Dés lors, plus que ne l’exprime le titre de Cheikh Yérim Seck, -puisque nous avons vu que goulot tout seul n’étrangle rien- l’expression consacrée « goulot ‘étranglement » restitue distinctement la réalité présente de notre pays. Mais ne soyons pas imperméable.

En effet, un pays -du fait de dispositifs stratégiques inappropriés- peut être entraîné vers des goulots d’étranglement, susceptibles de compromettre non seulement ses acquis structurels et institutionnels, mais également de dérégler momentanément ses planifications. Donc, dans ce cas précis, nous pourrions à la limite donner raison à Cheikh Yérim Seck, mais sans manquer de rappeler que notre pays poursuit son cheminement et n’a pas encore abouti à ce capital évoqué ci-dessus.

Mais la personne morale qu’est notre pays le Sénégal: composée d’institutions, de services et de ses citoyens, sa jeunesse en particulier, voit surtout ses principes et ses valeurs, asphyxiés par les faits et gestes de personnes sans dignité et sans morale. De toute évidence, un développement matériel avec ses PNB et autres PIB élevés, ne peut reléguer en arrière plan, l’appropriation définitive de chaque citoyen sénégalais des qualités humaines fondamentales. Quel sens aurait une Nation sénégalaise prospère mais où toutes les pulsions sont laissées libre cours?

Si la maîtrise- de- soi ou « sago » et la retenue ou Yem, sont des exigences pour l’individu en société, l’honorabilité ou Yiw s’impose alors davantage à l’individu qui a fauté. Dés lors, nos valeurs sociales de l’honneur ou jom et du ngor, recommandent formellement à ce coupable, par acquit de conscience, de se cacher de la société; Ceci le temps de laisser les blessures qu’il a ouvertes, se cicatriser. C’est par cette sorte de repentance ou d’expiation progressive opérée au niveau individuel, que nos codes culturels incitent chacun, puis toute la société au final, à accorder un pardon définitif à celui qui leur a causé du tort.

Mais, voir le sinistre spectacle de monsieur Cheikh Yérim Seck parcourir avec une audace déconcertante, plateaux de télévisions et studios de radios pour répandre des généralités, est préjudiciable à nos valeurs. Absolument! Cette manière de faire à la « Maa teyy!» « falé wu malenn » « waxlenn lou lenn nexx » est une défiance manifeste à notre culture. Plus qu’une agression délibérée contre les tenants de nos principes, ce procédé heurte les consciences collectives et fragilise notre jeunesse en quête de repères.

Cheikh Yérim Seck ne doit pas oublier que, du fait de son métier et de sa surmédiatisation, il est devenu volontairement ou non, une personne publique. Par conséquent, plus que ses concitoyens ordinaires, il est soumis à certaines obligations. Loin de juger quiconque car « kenneu mëtoul », mais c’est non seulement cette persistance des connivences de Cheikh Yérim seck, à vouloir nous l’imposer, mais la tentative de ce dernier d’utiliser son livre pour effacer son passif, qui nous indisposent.

Ce livre de Cheikh Yérim Seck n’est en réalité qu’un faux-fuyant, que le prétexte d’une personne à la conscience chargée de refuser de voir la vérité en face. Ses litanies de remerciements et ses pardons sélectifs savamment distillés sont de véritables cache-misères, destinés aux crédules. Manipulation et manque d’éthique! Cheikh Yérim Seck doit savoir que le pardon est un long cheminement dont on ne peut sauter les étapes. Il n’apporte aucun apaisement au défiant qui se pavane

Mais, il y va de la responsabilité de certains journalistes dans cette affaire. La presse ne doit jamais perdre de vue sa mission de service public. Elle doit aider à la redécouverte de nos valeurs. Le viol porte incontestablement atteinte à notre conscience. Et la presse étant impliquée dans le redressement moral de notre peuple, elle ne doit jamais ouvrir grandes ses portes à ces personnes de moralité douteuse. La presse sénégalaise doit bannir ces animateurs de programmes chanteurs de louanges d’arrivistes et ces chroniqueurs novices complaisants. Elle ne doit pas à inviter ces bonimenteurs libidinaux peu scrupuleux. D’y manquer serait une grave erreur!

Nous encourageons et soutenons, les journalistes, animateurs de programmes et chroniqueurs intègres, imprégnés certes, des valeurs du Kersa et du Tey, à rester cependant, professionnels. L’opinion qui observe, attend la vérité.. Ces personnes à la notoriété équivoque, à la qualification invérifiable, mais à la l’indignité incontestable ne portent en réalité, que des masques. Nos professionnels des médias, ne doivent point être à leur égard, sujets d’inhibitions ou se laisser impressionner.

Car, si la dégradation des valeurs morales dans notre pays touche la société, on trouve surtout à la tête des pires scandales de notre pays, cette catégorie de leaders politiques méprisables, ces groupes de responsables économiques abjectes, ces intellectuels phraseurs arrogants, sans oublier ces révulsants faux-religieux. Toutes ces personnes gangrenées d’antivaleurs, acculturées notoires, changent constamment de système de valeurs en fonction de leurs intérêts inavoués. Ces mystificateurs ne pouvant en aucune façon servir de modèles à notre jeunesse, ils ne doivent point être invités dans nos médias.

Ce qui est un raout de la duplicité au Grand-Théâtre, est inadmissible! Indignés, les sénégalais n’en sont pas pour autant dupes! S’ils savent que ces remerciements répétés adressés à certains membres de la haute hiérarchie engagent ces derniers dans des causes, ils ne se doutent pas également que pour l’initiateur ils représentent de puissants soutiens potentiels. Mais, c’est insulter l’intelligence des citoyens que les croire inaptes à déceler dans cet attroupement artificiel, l’ambition pour un individu de se créer une représentativité qui en réalité n’est qu’illusoire.

Le sénégalais averti, ne voit pas seulement la fonction d’intimidation de cette réunion. Il y redoute surtout cette dangereuse tentative d’inférer insidieusement à la capacité de mobilisation, celle de nuisance. Par ailleurs, il est également aisés pour les sénégalais peinés, mais qui préfèrent se taire de comprendre, que ces dédicaces factices, ne sont que la vulgaire tentative d’un individu de se racheter une virginité. Revenons sur ce livre et à quelques propos tenus par Cheikh Yérim Seck lors d’émissions:

-Confronté à l’excellent Kémi Séba, les valeurs occidentales qu’affectionne Cheikh Yérim Seck sont la « ponctualité » et la « rigueur ».Nous sommes restés sur notre faim. Mais soit! En effet, pour nos habitants des zones urbaines, des efforts méritent d’être accomplis sur ces sujets. Mais les populations de l’intérieur du pays, confrontées à des conditions de vie très difficiles déploient de rigoureuses stratégies de survie. Et cela dans une rigueur morale.

-Monsieur Seck, si vous attaquez la stratégie chinoise, ne manquez surtout pas de dénoncer la situation de quasi-monopole des entreprises françaises sur les économies nationales africaines.

-« Renversement de l’équilibre de la terreur », « confrontation armée »! Voici les solutions de sortie de crise en Casamance de Yérim Seck. La guerre détruit la vie, la marchandise, l’environnement. Il est aussi possible d’éduquer notre peuple dans la culture de la paix et de la non-violence!. Non dans des logiques de haine et de guerre! Il n'y aura pas de développement sans la culture de paix. Le va-t-en-guerre Cheikh Yérim Seck est affligeant!

A lire et à entendre Cheikh Yérim Seck, on croirait presque que seule la lutte est au centre de l’ensemble des violences au Sénégal. D’ailleurs, n’y a-t-il de violence que celle physique ou sportive? Et la violence au sein ou entre les formations politiques? Et celle des personnes qui profitent de leur position pour voler les deniers publics? Celle exercée contre les personnes abandonnées à leur triste sort? Et le viol? Tient! Rien que ce crime comporte au moins deux violences: celle physique et celle psychologique. Ainsi, on se préoccuperait davantage des quelques dents fracassées?

Des quelques gouttes de sang répandues dans les arènes, que des centaines d’innocentes victimes des récurrents accidents de la route? Que de destins individuels brisés! Que d’insupportables souffrances familiales! Cheikh Yérime Seck est consternant! Par ailleurs, le ministre ayant publiquement déclaré que le site du Technopole est complètement séparé de là où l’arène nationale sera érigée pourquoi continuer à désinformer et à entretenir la polémique Mr Yérim Seck?
Pour conclure, porteur inconscient d’antivaleurs? Hypocrite qui s’assume ou mystificateur habile?

Cheikh Yérim Seck ne laisse personne indifférent. Mais les faits et gestes déjà exposés à l’opinion se jouent des valeurs clamées. Une opinion qui doute et qui est sur ses gardes par ces entrefaites, soumet forcément au crible de la critique et à l’analyse la production intellectuelle de la personne à la crédibilité entamée. Car l’expérience montrant que bien des fois, si l’on est une composante agissante des phénomènes que l’on décrit, Cheikh Yérim Seck doit comprendre qu’il est probablement lui-même, l’un des acteurs inconscients des travers qu’il s’emploie à dénoncer. Il mérite alors d’être aidé à en prendre conscience.

La violence est multiforme, son approche ne peut être dissociée de l’étude de la société qui la produit. Quant à nous, nous retenons sa fonction cathartique indispensable à toute société. A la logique belliciste nous opposons la posture du dialogue apaisé et constructif.

Notre préoccupation est l’essor du Sénégal. Notre peuple étant inscrit dans ce processus irrémédiable, si nous voulons triompher des écueils qui jonchent cette exaltante aventure, chacun avant tout -Cheikh Yérim Seck compris- devra faire montre de grandeur. La référence à nos valeurs authentiques négro-africaines qui nous rendent estimables et respectueux de nous-mêmes et des autres, sera la condition incontournable du succès.

PAP PÛR-MERA DIOP

djehuty@hotmail.fr