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Samedi 27 Septembre 2008

Chapitre 11:Ils l’ont échappé bel !


Elles sont au nombre de dix, les personnes proches du Pds et qui sont directement ciblées par les enquêteurs. A la tête de la bande, Abdoulaye Wade et son épouse Viviane Vert.



Concernant Abdoulaye Wade, il a été convoqué par les enquêteurs, le samedi 15 mai 1993, quelques heures après l’attentat intervenu sur la Corniche. Il n’a pas déféré à la convocation. Ses proches annoncent que Me Wade a été interpellé par les enquêteurs.

En réalité, tel n’est pas réellement le cas. Me Wade a tout simplement décidé de se cacher pour mieux évaluer la situation avec ses collaborateurs. Ce n’est que le dimanche 16 mai, aux environs de 17 heures que lui-même, Ousmane Ngom et Jean-Paul Dias se feront finalement interpellés à leurs domiciles respectifs.

Chacun d’eux a été cueilli par une escouade de gendarmes. Plus d’une centaine de gendarmes encagoulés, armés jusqu’aux dents, sont vens prendre Abdoulaye Wade chez lui. Le soir même, son domicile a été perquisitionné.

Ils sont désormais trois responsables du Pds à faire désormais face aux enquêteurs.

Le lundi 17 mai 1993, les gendarmes prennent d’assaut la permanence du Pds à Colobane et perquisitionnent les locaux. Le journal « Sopi » subit le même sort. Les articles quji doivent paraître dans l’édition du lendemain sont saisis. Les enquêteurs sont décidés à abattre le Pds. Des têtes tombent.

Lamine Faye, un des gardes du corps de Me Wade est arrêté. Déjà, dès le samedi 15 mai 1993, le « QG » du Pds, pour la campagne électorale, sis en face de l’Ecole nationale de Police, est assiégé par les forces de l’ordre. Il y a une quinzaine de personnes qui est bloquée dans les locaux.

Abdoulaye Wade qui en est informé, ordonne aux militants présents chez lui, d’aller les libérer. « Sinon, c’est [lui-même] qui le ferait ». Il appelle Ousmane Ngom pour conduire « les libérateurs ». Mais ce dernier est très lucide. Il évalue la situation et le dissuade.

Les gendarmes passent en audition toutes les personnes présentes, relèvent leur identité et les libèrent, vers vingt heures.

Le dimanche 17 mai 1993, les gendarmes procèdent à l’arrestation de Ousmane Ngom. Lui aussi, n’a pas déféré à la convocation des enquêteurs qui lui était parvenue la veille. Il en est de même de Ablaye Faye. « La peste politique était balisée et l’option Pds clairement définie »1.

Le parti s’indigne et publie un communiqué. Le comité de rédcation est compsé de Cheikh Tidiane Sy, Aminata Tall, actuels Ministres d’Etat et Talla Sylla, leur allié, à l’époque. « … En dépit de l’indignation légitime suscitée par l’acte, il convient de ne privilégier aucune des hypothèses actuellement avancées et d’assurer les conditions d’ne enquête indépendante ».

La machine est déjç lancée contre le Pds. Rien ne semble pouvoir l’arrêter. Les charges s’épaississent. Les responsables du Pds sont gardés à vue. Abdoulaye Wade, Oujsmane Ngom, et Jean Pal Dias restent 48 heures au poste de gendarmerie de la rue de Thiong. On suppute la prolongation de leur garde à vue. Ils sont libres le mardi 18 mai 1993. Les militants libéraux assiègent leur lieu de détention. Ils manifestent sous la charge des forces de l’ordre et des jets de grenades lacrymogènes.

Mody Sy et Samuel Sarr sont parmi les manifestants. Se doutent-ils un instant de ce qui les attend ? Ils seront moins chanceux que Lamine Faye et Meïssa Sall, qui ont fait un bref séjour dans les locaujx de la gendarmerie.

Mody Sy et Samuel Sarr sont maintenus en détention. Clédor Sène accuse Mody Sy de li avoir remis, le 28 janvier 1993, la somme de cinq cent mille francs pour l’achat des armes du crime. Il l’identifie comme étant l’intermédiaire des commanditaires. Le député nouvellement élu sur la liste du Pds nie en bloc.

Il avoue, après de longues scéances de torture, avoir remis l’argent à Clédor Sène. Pape Ibrahima Diakhaté explique : « Ce fut un odieux règlement de comptes contre Mody, de la part de Clédor. Il n’avait rien à voir avec l’assassinat ». Mody Sy finit par tout accepter, vaincu par les tortures qu’une expertise médicale confirme dans ses moindres détails.

Samuel Sarr lui, est arrêté ce vendredi 21 mai 1993, alors qu’il s’apprête à prendre l’avion, en direction de Conakry, en Guinée, puis Libreville auj Gabon et enfin Brazzaville au Congo. Il passe la nuit auj commissariat de l’aéroport. Dès le lendemain, il est conduit à la gendarmerie de Thiong.

Les hommes duj Colonel Charles Diédhiou le prennent en charge. Il y reste hujit jours. Il échappe cependant, aux tortures infligées à Mody Sy. Lui, prétend qu’il y a échappé à cause de son carnet d’adresses impressionnant : « Tout autant que son carnet d’adresses où les noms de Jacques Chirac et de François Léotard voisinent avec ceux d’autres personnalités de la politique française. Ils étaient intimidés, raconte-t-l, et il paraît que c’est la richesse de ce carnet qui a fait de lui, un intouchable. En effet, au moment où Mody Sy nie dans la souffrance des tortures subies, lui rejette tout, sans faire l’objet de la moindre brutalité »1.

Devant les enquêteurs, Samuel Sarr nie, dans une première audition, connaître Clédor Sène, avant de revenir sur sa déclaration. Ce mensonge, Samuel Sarr ne l’a pas payé aussi cher que les dénégations de Mody Sy lui ont coûté entre les mains des enquêteurs tortionnaires. Samuel Sarr reconnaît avoir remis deux cent mille francs à Assane Diop. « C’était, précise t-il, pour l’aider dans la réalisation d’un projet de petit commerce ».

Dans la soirée où Samel Sarr a été arrêté à l’aéroport de Dakar, le gouvernement fait publier dans les colonnes duj « Soleil », un communiqué qui précise que d’importants documents ont été saisis sur lui et ayant un rapport direct avec l’assassinat de Me Sèye. Présenté à l’époque comme le conseiller financier de Me Wade, Samuel Sarr détenait par devers lui, au moment de son arrestation, un document extrait du greffe du cabinat de Me Wade et datant de 1977. Au verso dujdit document, se trouve dessiné, le plan des locaux du Conseil Constitutionnel, avec les bureaux, couloirs et autres pièces. Le document auquel s’ajoute la rencontre que Clédor Sène a eue avec Samuel Sarr, dans la nuit du jeudi 13 mai 1993, suffisent au bonheur des enquêteurs, pour présenter l’homme comme étant une pièce maîtresse dans l’organisation du complot ayant coûté la vie, au juge Babacar Sèye. Les sommets du Pds sont atteints. Abdoulaye Wade, son épouse Viviane Vert, Ousmane Ngom, Jean-Paul Dias sont dans le collimateur de la justice. Les seconds couteaux, Mody Sy, Samuel Sarr, Ablaya Faye, Meïssa Sall, Lamine Faye, sont aussi en ligne de mire de celle-ci. Ils sont tous présentés au juge. Mody Sy et Samuel Sarr sont entendus et placés en détention, dès qu’ils sont présentés au juge, en charge du dossier.

Libérés le 18 mai 1993, Abdoulaye Wade, son épouse, Ousmane Ngom, Lamine Faye, Ablaye Faye et Meïssa Sall sont présentés à ce même juge, en août 1993.

Le procureur de la République du Tribnal hors-classe de Dakar, reste convaincuj, comme jamais, de la culpabilité des responsables du Pds. Le 3 août 1993, il introdit auprès du juge, un réquisitoire supplétif, aux fins d’inculper et d’informer sur des faits nouveaux. Rappelons que Clédor Sène, a dans un premier temps, mis en cause Abdoulaye Wade, lors de sa première audition, par les enquêteurs, le 19 mai 1993. Il change ensuite, pour accuser le 7 juin 1993, le Premier ministre Habib Thiam, qui, par l’entremise d’un vieux militant Ameth Diène, les a utilisés pour tuer Me Sèye et pour mettre le crime sur le compte du Pds.

Le Procureur examine les deux versions et en tire les conséquences de droit, pour appuyer son réquisitoire supplétif. Ainsi, il écrit : « … L’information en est arrivée à un point où il convient de s’interroger sr le point fondamental des comanditaires des faits poursuivis en raison principalement des variations dans les déclarations des Clédor Sène et de Pape Ibrahima Diakhaté. Le choix entre les deux versions en présence ne peut être arbitraire étant donné qu’il est un principe qu’en pareil cas, analyser des versions au regard des éléments du dossier et aussi du bon sens, peut permettre de faire prévaloir celle qui paraît la miex étayée. En l’espèce, l’application de ce principe s’avère aisée parce que tout d’abord, en dehors de Clédor Sène, aucun des protagonistes de l’exécution matérielle de l’assassinat ne prétend avaoir rencontrer Ameth Diène. Aucun autre élément du dossier n’accrédite la piste Ameth Diène. Au demeurant, le bon sens permet d’écarter cette piste ».

Le Procureur demande ensuite, un argumentaire solide au regard du bon sens. Son réquisitoire vise notamment Abdoulaye Wade, Viviane Vert, Ousmane Ngom, ablaye Faye. Il conclut son réquisitoire en ces termes : « … En conséquence, la procédure doit être étendue a faits de recel de criminel dont Ablaye Faye devait être inculpé (…). A l’encontre d’Abdoulaye Wade, Viviane Vert, Ousmane Ngom, sont retenues les présomptions graves de complot ayant pour but, les crimes de complicité d’attentat, de complicité d’assassinat, manœuvres et actes de nature à compromettre la sécurité publique ».

Les charges du Parquet sont très lourdes. Elles ne manquent pas de base. Des éléments matériels existent et les confortent. Tous ceux qi sont visés dans le réquisitoire du jge, sont convoqués ce 22 septembre 1993. Ils défilent devant le juge jusqu’à 23h30 minutes. Tout est bouclé. Les mandats de dépôt sont déjà prêts. Une fourgonette de service à la prison centrale de Dakar manœuvre, et se gare à l’arrière du Palais de Justice du Cap Manuel. Il s’est garé ici depujis 21 heures. Le jujge attend un ordre. Le ministre de la Justice lui fait parvenir un message par le parquet, pour lui demander de patienter avant d’embarquer ses « hôtes ». C’est à minuit qu’un appel du Palais de la République, ordonne la mise en liberté de tous les accusés. Le juge range ses mandats dans le tiroir. Abdoulaye Wade, son épouse, Ousmane Ngom, Ablaye Faye, rentrent chez eux.

C’est la stupéfaction au Palais de Justice. Les juges et les avocats se demandent par quels motifs ou justifications, des personnes inculpées de faits aussi graves, peuvent-elles sortir libres d’un cabinet de juge d’instruction.

La réponse est à rechercher ailleurs qe dans le droit et la procédure elle-même. Les pressions viennent d’avoir raison de la détermination du parquet et de la volonté du juge d’instruction, Cheikh Tidiane Diakhaté, de placer les nouveaux accusés.

Leur mise en liberté est contraire au bon sens et échappe totalement aux exigences du principe de droit pénal qui prête et justifie la détention provisoire. Le politique vient de domestiquer le juge. Il vient d’entrer de façon fracassante dans le prétoire et n’en sortira presque plus jamais, depuis l’arrêt de la Cour d’Assises ayant condamné les trois jeunes meurtriers, ce 7 octobre 1994, et mis à l’abri pour toujours, leurs commanditaires.

L’instruction du dossier a duré onze mois. Par une ordonnance en date du 11 avril 1994, le juge transmet à la Chambre d’accusation, la procédure. Celle-ci conclut à l’existence de charges sérieuses contre Clédor Sène, Assane Diop, Pape Ibrahima Diakhaté, et les renvoie devant la Cour d’Assises, aux fins de jugement.

Quant à Abdoulaye Wade, Viviane Vert, Ousmane Ngom, Samuel Amete Sarr, Ablaye Faye, Lamine Faye, les trois magistrats de la Chambre d’accusation rendent à leur endroit, un arrêt de non-lieu, le 26 mai 1994. Dans leur intime conviction, les juges ont décidé du non-renvoi des accusés, responsables et membres du Pds. Examinant les charges, l’arrêt rendu explique les fondements de la décision, tant au plan juridique que du point de vue des faits incriminés. La Chambre rejette catégoriquement la thèse de la simulation en décidant leujr renvoi.

En ce qui concerne Me Abdoulaye Wade, les proches et/ou autres membres du Pds, les juges écrivent : « Considérant que l’examen des pièces de la procédure n’a pas permis de réunir des charges suffisantes contre Abdoulaye Wade, Viviane Vert Wade, Ousmane Alioune Ngom, Abdoulaye Faye, Mody Sy, Samuel Ameth Sarr et Mouhamadou Moustapha Sy, qu’il échet dès lors de dire n’y avoir lieu à sujivre davantage contre eux et d’ordonner la main levée des mandats d’arrêt du 27 mai 1993, décernés contre Mody Su et Samuel Ameth Sarr, d’ordonner leur mise en liberté, s’ils ne sont pas détens d’autres causes, d’ordonner la main levée du mandat de dépôt décerné contre Mouhamadou Moustapha Sy et sa mise en liberté, s’il n’est pas détenuj pour autre cause… ».

A partir de l’arrêt de la Chambre d’accusation intervenu le 26 mai 1993, Abdoulaye Wade et tous les responsables qui ont été accusés dans cette affaire ont poussé un ouf de soulagement, en se disant : « nous l’avons échappé bel ». Ce qui est vrai.

Dans les faits, la justice n’a pas jugé utile de les traduire devant les Assises. L’arrêt rendu blanchit-il pour autant les personnes accusées ? Rien n’est moins sûr. Les juges ont estimé, qu’ « au regard des pièces de la procédure, qu’il n’y avait pas de charges suffisantes. C’est nous qui soulignons cette expression, car des développements du dossier et aux révélations de Pape Ibrahima Diakhaté, nous apprécions la prudence affichée à l’époque, par les juges de Me Wade.

L’absence de charges suffisantes pouvant jstifier son renvoi devant une Cour d’Assises, ne signifie nullement, qu’il n’y a pas du tout de charges. Les époux Wade et les autres personnes visées dans leujr entourage peuvent tous se sentir chanceux et heureux, que la procédure n’ait pas pu rapporter de charges suffisantes. Comment d’ailleurs, pouvait-elle en apporter plus ? Les personnes concernées ne sont pas si maladroites pour laisser des traces matérielles du complot, susceptibles d’être rattachées à elles, de façon nette. Les éléments de preuves se réduiraient donc à l’intime conviction des juges, qui, ce 26 mai 1993, n’avaient pas l’intime conviction qu’elles étaient coupables de complot.

Si le dossier leur était, de nouveau présenté, avec tout ce qui s’est passé, la grâce des meurtriers, décidée par Me Wade et l’amnistie subséquente des faits, il y a fort à parier que Me Wade, son épouse et les autres cités dans le complot, sauf Mody Sy, seraient jugés devant les Assises.

Il n’est pas tout à fait exact de prétendre que Me Wade a été blanchi par le Justice. Il ne l’a jamais été dans le sens où l’on tente de le faire croire. L’intime conviction de Pape Ibrahima Diakhaté est que : « Si Me Wade n’avait pas décide de la mort du Vice-président du Conseil constitutionnel, il n’y aurait pas eu d’affaire Me Sèye »





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1.Posté par SALIOU DIENG TAMBACOUNDA le 27/02/2009 11:00 | Alerter
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Allahou Akbar - Allahou Akbar : Est ce que le pouvoir vaut jusqu'à aller faire un crime aussi odieux ?
Inalilahi wa Illa hileyni radjikhoune
Méme avec 100 ans de pouvoir,demain on fera face à dieu le tout puissant

2.Posté par mengestu le 01/10/2009 18:00 | Alerter
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ils doivent tous payre amnestie ou pas et dire c est des assassins ki nous gouvernent des crapules des voyous une maffia honte a toi wade cet age c est le paradis k il te fallait conquerir et non pouvoir mais dieu t attend toi et tes complices et ce jour tu fera face a feu mes babacar seye pour ki nous avons une pendéee pieuse et rien n arretera le verdict divin parceke la bas ya pas d amnesties voyou

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