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Samedi 27 Septembre 2008

Chapitre 9:Le chantage des trois condamnés.


Le 7 octobre 1994, la Cour d’assises, siégeant à Dakar, condamne les trois jeunes accusés, à dix huit ans de prison, pour Assane Diop et Pape Ibrahima Diakhaté, alors que Clédor, lui, écope de vingt deux de réclusion criminelle. Ils passent neuf ans de leur vie à la prison centrale de rebeuss à Dakar. Ils n’ont, au départ, aucun espoir de s’en sortir, avant la limite de leur peine.



Si, ils en ont un, pensent-ils. L’arrivée au pouvoir du « Sopi », pour lequel ils ont combattu et qui, selon au moins l’un d’eux, les a conduits derrière ces barreaux, permettrait leur libération. En tous les cas, vaut mieux ne pas trop penser à une libération, avant terme, tant que les socialistes, les ennemis de toujours, demeureront au pouvoir.

Et le miracle se produit, ce 19 mars 2000. Les socialistes sont vaincus par la voie démocratique. Le « Sopi », enfin triomphant, dispose des rênes de ce pouvoir tant convoité. La suite des événements leur donne raison. Ils attendent ce jour de victoire du « Sopi », depuis des années, encore plus, depuis ces neuf dernières années.

Ils sont, désormais, confiants, ils s’attendent, naturellement, à un signe concret de la part du Président de la République, nouvellement élu, pour les sortir de leurs cellules. Tous trois sont convaincus qu’il en a les moyens. En plus, ils pensent qu’il est tenu de le faire, car c’est lui qui les a conduits là où ils sont. Ils le lui font clairement savoir.

Le président de la République y pense-t-il lui-même ? Sûrement ! Il en parle à son Premier ministre, d’alors. Mieux, il lui demande d’en discuter avec certaines personnes, pour se faire une idée précise de la réaction de l’opinion, et des conséquences d’une éventuelle libération des trois jeunes gens. Il semble décidé de le faire. On l’en dissuade. Il n’a pas, cependant, le choix de faire autrement, les pressions qu’il subit sont trop fortes. Un chantage à peine voilé.

En juillet 2003 j’écrivais dans mon dernier ouvrage :
« Le Chef de l’Etat peut gracier qui il veut. (…) Abdoulaye Wade a-t-il, cependant, eu mal au plus profond de sa conscience dans cette affaire Sèye ? Certains n’hésitent pas à faire valoir que le chef des trois criminels, Clédor Sène le soumet depuis qu’il est devenu président de la république, à un incroyable chantage : les libérer ou tout sera raconté à la presse. »

Certains proches du chef de l’Etat se chargent, alors, de faire patienter la bande à Clédor Sène qui ne semble pas comprendre, le manque de réaction du Président de la République. Pape Ibrahima Diakhaté se montre, lui, particulièrement, impatient. Les proches du président se mettent, sans plus tarder, au travail. C’est le branle bas. Les jeunes en ont marre de continuer à payer, alors que les commanditaires, eux, se la coulent douce, sous les lambris dorés d’un pouvoir, enfin, conquis. Les trois condamnés se révoltent. Ils veulent en finir avec la vie carcérale.

Ainsi, même conscients d’avoir tué, ils n’en peuvent plus de croupir en prison et de continuer à payer les conséquences d’un acte criminel qu’ils ont été amenés à commettre. Pape Samba Mboup, le ministre, chef de cabinet du président de la République les rencontre. Régulièrement. Il promet, sans cesse, la diligence de son patron. Diakhaté explique :

« En prison, pendant que nous y étions, et jusqu’à ce que le Vieux arrive au pouvoir, Mboup s’est souvent fait son porte-parole. Après son élection, il se pointe presque tous les trois jours pour nous calmer car il savait que nous étions prêts pour la révolte. Quand il arrive, il tient un discours invariable dans le fonds : « Le Vieux a dit ceci, le Vieux a dit cela. Il vous promet ceci, il vous promet cela. Il dit qu’il fera ceci, ou cela… ».
Une fois nous lui avons répondu : « De toutes les promesses, nous n’en voulons aucune. Nous ne te croyons pas. Ce que nous voulons, c’est sortir de cet endroit »
Il nous dit alors : »Le Vieux dit d’attendre dans un ou deux mois ». Plus tard, quand nous en avions eu marre, nous lui avons dit : « d’ailleurs, nous ne voulons plus te voir, nous n’avons plus rien à te dire ».

Je crois qu’il l’a répété au Vieux, qui nous a envoyé Madické Niang. Ce dernier nous promet de régler l’affaire en un mois. Nous étions au mois de novembre 2000, à peine huit mois après l’arrivée au pouvoir de Wade. Il assure discuté de notre élargissement avec le Vieux et que nous pouvons le croire sur parole. Mais les choses ne bougent pas. C’est Moustapha Niasse qui bloque tout, laisse entendre Madické Niang. Ce dernier est limogé, le 3 mars 2001. Mame Madior Boye est nommée. Quelque temps après, il est revenu nous voir. Il nous dit qu’il voulait nous faire sortir de prison, mais qu’il y avait des gens qui s’y opposaient : le Premier ministre Mame Madior Boye, à qui la loi permettait désormais de contresigner les décrets du Président de la République. Or, précise-t-il, pour l’instant, elle a refusé de contresigner le décret de grâce qui est prêt. C’est ce qu’il nous a déclaré. »

Me Madické Niang doit user de tous ses talents de plaideur pour tenir les trois jeunes tranquilles. Il cherche et trouve des subterfuges qui marchent. Pour combien de temps encore ? L’homme se démène comme un beau diable mais l’affaire semble compliquée.
Et pour cause ! Il faut trouver les moyens d’une libération qui ne choque pas trop l’opinion et qui ne lui laisse pas, non plus, le sentiment diffus que le Président de la République a ordonné, sous la pression, l’élargissement des trois condamnés, ou à cause d’un chantage quelconque. Son nom, associé depuis toujours au crime, peine à s’en éloigner. Il faut, donc, être prudent.

Cette situation impose aux jeunes un délai supplémentaire d’attente en prison. Ils ont du mal à l’accepter davantage. Ils finissent, alors, par bouder Madické Niang le chargé de mission de Wade auprès d’eux. Ils ne veulent plus le voir. A leurs yeux, son jeu a assez duré.

Le contact est coupé. C’est Clédor Sène qui prend la responsabilité de le rétablir, en prenant, cependant, le soin d’éliminer du circuit l’avocat Madické Niang. Dans sa nouvelle initiative Pape Samba Mboup et Me Madické Niang sont mis hors jeu.

Il tente, alors, d’entrer en contact avec un autre avocat qui a plaidé lors de leur procès. Ce dernier a été constitué, précisément, pour Assane Diop. C’est le propre père de Clédor Sène qui essaie d’établir le contact avec cet avocat. Après plusieurs tentatives, il peut, enfin, lui parler sur son téléphone portable, alors qu’il se rend dans la ville de Thiès où il doit plaider. La conversation n’a pas duré longtemps. Les deux hommes décident, néanmoins, de se rencontrer pour échanger, plus amplement sur la mission de Clédor que son père a, brièvement, évoqué au téléphone avec le nouvel avocat pressenti. Il est préféré Me Madické Niang, pour aider à dénouer le dossier de la libération. Le père de Clédor Sène, a juste eu le temps de lui expliquer que les jeunes condamnés désirent le rencontrer pour discuter avec de leur situation carcérale. L’avocat explique :

« Je dois avouer que j’ai été surpris de recevoir cet appel téléphone. Je n’avais pas revu les trois jeunes, depuis le jour de leur condamnation. Je m’étais volontairement éloigné d’eux. J’avais fait mon métier en plaidant pour eux. Je l’avais, d’ailleurs, déjà fait par le passé pour Assane Diop. C’était au milieu des années 80 quand il a été arrêté et condamné pour cinq ans, à la suite d’un détournement de deniers publics opéré, alors qu’il était en activité dans les Forces armées. Après tout, ils avaient tué un homme avec qui j’entretenais d’excellentes relations. Ce dernier m’avait même confié un dossier important. J’avais décidé de lui rendre de l’état d’avancement de ce dossier la vieille même de sa mort, ce vendredi 14 mai. J’avais dû renoncer, car je m’étais dit que, du fait de l’attente de la proclamation des résultats des élections législatives par le Conseil constitutionnel, l’accès des lieux serait interdit au public. C’est pour cette seule et unique raison que je n’ai pu voir Babacar Sèye la veille de sa mort. »

L’avocat hésite et décide finalement de ne pas rencontrer le père de Clédor Sène. Ce dernier le rappelle plusieurs fois, sans succès. Il en informe Clédor Sène. Ce dernier décide de changer de messager. Il charge un agent en service à la prison centrale de rebeuss de prendre contact avec l’avocat en question. Ce contact est établi au téléphone. Le nouveau messager appelle au téléphone l’avocat. Il l’a au bout du fil et va directement au fait, en lui livrant le message de son mandant :

« Me, je vous appelle de la part de Clédor Sène, il vous demande, si possible, de passer le voir avec ses deux amis à la prison centrale, pour échanger sur un sujet qui les préoccupe. »

Il n’en dit plus. Il joue à la prudence. Il semble que, depuis cinq ans au Sénégal, les conversations téléphoniques sont souvent écoutées, sur ordre de personnes proches de la Présidence de la République. Cela rappelle de mauvais souvenirs en France.
L’avocat a du mal à deviner exactement ce pour quoi les condamnés du 7 octobre désirent lui parler. Il essaie de s’en faire une idée.

En tous les cas, cette fois-ci, il ne peut plus continuer de faire la sourde oreille. Il décide d’aller voir les condamnés. Les trois hommes sont extraits et se présentent au parloir. Ils discutent, à quatre, à la prison centrale. C’est Clédor qui explique la situation et l’objetde la demande de rencontre à l’avocat. Il y va sans détours :
« Me, nous vous avons fait venir pour recueillir vos conseils. Nous sommes arrivés au bout du rouleau. Nous voulons sortir de là. Mes gars s’impatientent en particulier Pape Ibrahima Diakhaté qui est décidé de faire beaucoup de bruit si nous ne sortons pas de là au plus vite. Ils ne veulent plus voir Madické Niang qui était en train de travailler sur un schéma pour notre sortie. Personne ne plus retenir Diakhaté. Nous avons écrit une lettre au procureur pour lui annoncer notre intention de révéler de nouveaux éléments du dossier et qui nous permettront de demander la révision de notre procès.»

L’avocat est comme presque interloqué, face au discours de Clédor Sène. En ce que dernier exige leur élargissement de prison. Il est surtout surpris d’apprendre que cette sortie se négocie, sans succès, depuis plusieurs temps. Il garde son calme, aidé en cela par son expérience de plaideur chevronné. Il pose une question simple à Clédor Sène :
-« Comment comptez-vous y prendre pour sortir de là ? »

Clédor Sène, loin de se démonter, face à l’avocat qui ne peut s’empêcher de laisser voir ses sentiments d’étonnement, de perplexité et de doute, réplique :
« Nous voulons demander la révision de notre procès. Par ce biais nous comptons révéler des éléments nouveaux pour plaider notre situation. Nous pensons avoir des chances de nous en sortir. »
L’avocat, loin d’être convaincu, poursuit son questionnement :
« Et vous pensez que c’est la voie la plus simple pour vous ?»

Clédor réplique :

« C’est justement pour cela que nous avons fait venir pour recueillir vos conseils. »

Son interlocuteur se montre sensible et met au service des trois jeunes son expérience d’avocat bien au fait de la procédure pénale :

« Si la procédure de révision de procès est votre option, je pense que vous faîtes fausse route. Elle est longue périlleuse et offre très peu de garantie par rapport à votre objectif qui est de sortir de là. Il y a, cependant, deux voies possibles qui me paraissent moins périlleuse que celle que vous semblez privilégiée. Je pense que la voie de l’amnistie est la meilleure. Le président peut faire adopter par l’Assemblée nationale une loi d’amnistie générale qui va englober discrètement l’affaire Me Sèye, sans que cela ne fasse trop de bruits et de vagues. Tout devra se faire de façon discrète. Je pense que c’est la voie susceptible de sauver les formes, quand le président vous fait libérer par son initiative personnelle. »

L’idée séduit Clédor Sène et ses amis. Ils essayent de convaincre leur interlocuteur de la défendre auprès du chef de l’Etat. Son refus est catégorique. Il s’explique :

« Il m’est impossible de prendre l’initiative pour en discuter avec le président. Par contre, si, lui-même, me sollicite pour demander mon avis, je lui exposerai ce que je viens de vous dire. »
Clédor Sène le remercie au nom de ses amis qui n’ont pas pris la parole. Tous sont décidés à aller jusqu ‘au bout de leur démarche. Ils cherchent des canaux pour renouer avec le chef de l’Etat. Moins de trois mois après la rencontre entre les trois condamnés et leur nouveau conseiller, le Chef de l’Etat lance, après le discours de politique du Premier ministre Mame Madior Boye, qui a, entre temps, remplacé Moustapha Niasse, l’idée d’une amnistie générale qui va concerner tous les crimes économiques, les crimes de sang de nature politique, et autres infractions qui se sont produits dans le pays et ailleurs à l’étranger et, ayant eu à la base des motivations politiques. Ce fut comme un ballon de sonde car l’idée fut très vite abandonnée devant le tollé soulevé dans le pays.

Abdoulaye Wade recule, pour mieux revenir à la charge, quand on considère l’évolution des faits qui ont conduit à la grâce des trois meurtriers et à l’amnistie votée le 7 janvier 2005. Tout est encore bloqué.

Les choses n’évoluent guère, depuis la rencontre avec le nouveau messager. Madické Niang revient dans le jeu. Les trois jeunes l’ont-ils contacté à nouveau? Non, assure Pape Ibrahima Diakhaté ! C’est lui-même qui revient nous voir. En tous les cas le célèbre avocat est, effectivement, revenu dans le jeu.

Il arrive, à nouveau, vers les trois condamnés avec une idée nouvelle et originale : la rédaction d’un livre pour asseoir la thèse de simulation avant de présenter à la l’Assemblée nationale une loi d’amnistie ou un décret de grâce. Pape Ibrahima Diakhaté explique comment lui et ses amis ont accueilli la proposition :

« Il nous dit : [pour que les choses soient plus faciles, je vais écrire un livre]. Il nous avait même proposé d’écrire, nous aussi, un livre. Tout en nous mettant en garde. Il nous dit que les choses seraient graves. Que lui, avec l’aide du Vieux, il écrirait un livre. Il nous, alors, dit qu’après la sortie de son livre, nous serons libres. Effectivement, la sortie du livre et notre élargissement ne sont pas très éloignés.»

Comme promis aux jeunes qui croupissent en prison, Madické Niang se met immédiatement au travail pour rédiger son ouvrage. Il le publie en février 2002, aux éditions Platine. L’ouvrage est titré : Pour que triomphe la vérité, l’assassinat de Me Babacar Sèye.

Tout au long de son texte, l’avocat s’attache sur les deux cent vingt trois pages de l’ouvrage à développer et à tenter d’étayer la thèse de la simulation d’un assassinat. L’ouvrage insiste, aussi, sur l’autre thèse, celle du complot contre Abdoulaye Wade ourdi par les ennemis de ses retrouvailles avec Abdou Diouf. Il cible, sans aucune démonstration probante, l’ancien Premier ministre Habib Thiam.

Le texte, mot pour mot, terme pour terme, la ligne de défense établie par Abdoulaye Wade, dès sa sortie des locaux des enquêteurs, après sa garde à vue de deux jours qui a pris fin le 18 mai 1993. La conclusion du texte est largement édifiante à cet égard :
« Les dirigeants du Pds n’avaient rien à gagner avec la mort de Me Sèye, mais d’autres avaient de sérieux motifs de leur en faire porter le chapeau. Les mises en garde de son leader et les menaces à peine voilées contre les magistrats qui s’aventureraient à apporter leur caution à un coup d’Etat électoral ont servi de prétexte aux commanditaires qui ne voulaient pas d’un retour de Me Abdoulaye Wade et de son équipe au gouvernement. »


Madické Niang a plaidé et soutenu la thèse de la simulation qui est, aujourd’hui, totalement démentie par Diakhaté. Lui trouve inexact et même surréaliste l’affirmation de Madické Niang qui se réfugie derrière les dires d’un expert, dont il garde soigneusement de révéler le nom, pour faire valoir que :

« Selon cet expert, dont je tairai le nom pour ne pas l’exposer, pour atteindre Babacar Sèye, d’où ils se trouvaient, Assane Diop, Clédor Sène et Pape Ibrahima Diakhaté ne pouvaient être qu’à même le sol. »

Cet expert a été requis par la défense pour démontrer la thèse de la simulation. En dépit de son argumentation trop simpliste et , du reste, manifestement tirée par les cheveux, le livre publié par l’avocat de Me Wade, sert de d’accélérateur à la procédure de libération des trois condamnés. L’ouvrage plaide le complot sur la base d’une simulation, mais tente aussi, sans trop convaincre, de répondre à l’ouvrage de l’ancien Premier ministre Habib Thiam qui désigne sans équivoque Abdoulaye Wade comme étant le principal commanditaire du meurtre de Me Sèye. La sortie du livre de Madické Niang joue comme une sorte de feu vert. Rien ne semble plus s’opposer à l’élargissement des trois condamnés. Il intervient, à la surprise générale des citoyens sénégalais, ce 26 janvier 2002, avant même la parution de l’ouvrage. Le décret de grâce tant attendu en prison par les assassins de Me Sèye est, enfin, signé par le chef de l’Etat. Mame Madior Boye, Premier ministre y a apposé son contreseing. Tout est fini. Après neuf ans de prison, Clédor Sène, Pape Ibrahima Diakhaté et Assane Diop sont, enfin, libres. Libres de vaquer à leurs occupations, libres d’envisager autrement leur nouvelle vie !

Les choses n’ont pas été faciles. Les responsables du Pds, nichés, désormais, au plus haut sommet de l’Etat, se sont-ils exécutés malgré eux, à cause de la peur de se faire démasquer par les trois condamnés ?

Hier comme aujourd’hui, ceux-là semblent vivre sous la peur d’un déballage de la part des jeunes qui savent tout du complot. Ils ont joué avec le feu. Pourtant, comme dans une sorte de mise en garde prémonitoire, un de leur alliés de l’époque, le guide spirituel, Cheikh Ahmeth Tidiane Sy avait lancé, sous forme de mise en garde destinée sûrement au pouvoir socialiste, mais qui devait aussi faire réfléchir ses alliés :

« Vous pouvez tendre des piéges, monter des combines mais un beau jour j’opère des renversements de situation et vous vous demandez si ce que vous aviez vécu était réellement vrai. »

Le guide rappelle ainsi la parole de Dieu. Justement Dieu semble aujourd’hui opérer un renversement de situation dans l’affaire Me Sèye qui fait voler en morceaux les mensonges d’hier et met au grand jour toute la vérité. Après leur sortie de prison, loin de se montrer reconnaissants, à l’égard du chef de l’Etat qui leur a permis de recouvrer la liberté, certains des trois meurtriers sont souvent habités par l’envie de parler. C’est Pape Ibrahima Diakhaté qui essaye de les convaincre de vider leur sac, en leur disant :

« [Ce Vieux là, n’a aucune considération pour nous. Il n’en a que pour ses enfants. Il ne doit plus dormir il doit payer, lui aussi. S’il n’était pas arrivé au pouvoir, on serait encore en prison. Je considère qu’il a détruit nos vies. On doit le lui faire payer en le dénonçant haut et fort.] »

S’adressant à Clédor Sène, dès leur sortie de prison Diakhaté lui dit : « [Je n’accepte plus l’argent qu’il nous donne pour acheter notre silence.] » Clédor lui réplique :

« Moi, non plus, je ne n’accepterai plus l’argent. »

Par contre, Assane Diop, lui, n’était pas d’accord avec cette position, révèle Pape Ibrahima Diakhaté.

L’examen de conscience a commencé en prison. C’était toujours, à la suite de débats, fort houleux, entre eux, que les trois hommes se décidaient en prison à adopter ou non un comportement commun, telle ou telle attitude, à l’égard des autorités avec qui ils négociaient par personnes interposées leur sortie. C’est à la suite d’un de ces débats qu’ils ont décidé de bouder Pape Samba Mboup et Madické Niang, ensuite. C’est aussi, après de fortes discussions, qu’ils ont, ensemble, décidé d’écrire une correspondance au Procureur, symbole de l’une de ses formes de pression auxquelles ils ont soumis le chef de l’Etat jusqu’à leur libération. Mais, c’est, finalement, Pape Ibrahima Diakhaté qui a signé, seul, la lettre envoyée, mais parvenue au procureur de la République. Ce dernier explique :

« Nous avons décidé d’écrire au Procureur parce que de notre point de vue il y avait de nouveaux éléments. Elle n’est pas passée. Mais par contre, il y a des traces. Si elles n’ont pas été effacées. On a déposé la lettre en suivant le circuit administratif de la prison. Je ne sais pas pourquoi elle ne lui est pas parvenue. Parce que le régisseur en personne est venu me convaincre en me disant :
[Qu’il ne fallait pas adopter cette attitude, que c’était bientôt la fin de la prison pour vous.] »


Quelles sont les raisons évoquées pour justifier la lettre envoyée mais non parvenue au procureur ? La réponse est fournie par l’un des trois condamnés, en l’occurrence Pape Ibrahima Diakhaté :

« On a simplement dit qu’on avait quelque chose à dire. Mais la lettre a été bloquée. Je ne sais pas à quel niveau de la prison. C’est après que Madické est venu nous dire que nous allions être libérés. Que c’était la presque la fin. Quand ils auraient réglé le problème avec Mame Madior et après le livre. »

A l’intérieur de la prison leur parvenaient les échos du dehors. Ils savaient que leur libération, sérieusement envisagée par le pouvoir, soulevait trop de problèmes et une polémique qui pouvait, à tout moment, tout retarder. Madické Niang, revenu depuis dans le jeu les informait régulièrement du déroulement des opérations et des obstacles qui se présentaient à chaque étape de la procédure de libération. Pape Ibrahima Diakhaté se souvient :

"Il y avait trop de polémique. Madické Niang nous demandait de ne pas nous en faire. Mais il ne nous a pas dit que nous allions être graciés. Il nous a déclaré que nous allions être amnistiés. Il nous dit que le Président de la République allait faire cette déclaration le jour de la Korité. Entre temps, on nous a dit que Pape Samba Mboup avait vendu la mèche à Oumar Ndiaye, qui avait sorti l’information dans le Témoin. Il n’était donc pas question de grâce, mais d’amnistie. Mais comme il y avait une levée de bouclier, il a usé de son droit de grâce. On dit même que Moustapha Niasse, avait déconseillé à Abdoulaye Wade, le jour de sa prestation de serment, de nous gracier. Parce que c’était l’intention de Abdoulaye Wade ce jour là. »
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1.Posté par beugue deug le 30/09/2008 12:28 | Alerter
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inchaALLAH yaagatoute leep dina leer

2.Posté par SALIOU DIENG TAMBACOUNDA le 27/02/2009 12:08 | Alerter
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L'histoire retiendra que wade a pris la responsabilté de libérer ces criminels de classe exceptionel dont il a négocier leur formation avec la police sénégalaise (BIP) en entrant dans le gouvernement de majorité élargie et ensuite ils se sont constitués en milice autour de wade et se sont eux qui ont agréssé le journaliste de RFi Nicola Balick le 13 février et tué Me séye le 16 février c'est clair
Les marabouts ne disent rien et pourtant ils connaissent bien ce qui se passe parcequ'ils reçoivent des milliards et strapontins c'est triste ce qui se passe dans mon pays perssonne n'ose dire la vérité la fran-maçonnerie s'est bien installée dans la société sénégalaise. C'est le moment encore une fois d'avoir une pensée au vénéré CHEIKH ELHADJI ABDOUL AZIZ SY " DABAKH" l'homme de vérité et il avait dit à son temps que ceux qui ont tué Me Séye ne seront jamais à l'aise sur terre et c'est vérifiable car il ya parmis les 12 millions de sénégalais quelcun qui a un regard exceptionel en tout temps et à tout lieu.Regardant comme s'il voyait la mort venir le ceuillir
Allahou Akbar

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