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Charlatanisme : Il gruge un professeur de 6,7 millions francs Cfa et le menace...

La trentaine, Moussa Bâ a profité de l'état de santé chancelant du sieur S. Cor, pour l'arnaquer de 6,7 millions francs Cfa. Jugé hier, par le tribunal des flagrants délits de Dakar, il a écopé d'une peine de trois mois ferme.


Rédigé par leral.net le Mercredi 27 Avril 2022 à 09:51 | | 0 commentaire(s)|

Professeur de son état, S. Cor était loin d'imaginer qu'il avait affaire à un escroc au moment où Moussa Bâ l'abordait au rond-point Case Bi, pour lui demander le chemin à emprunter pour se rendre à Pikine. C'est dans ces circonstances que les deux hommes avaient pris le même taxi-clando.

Au cours du trajet, ils sympathisent sous l'angle du cousinage à plaisanterie et Moussa Bâ qui s'est présenté sous le nom de Sidath Bâ, remet à sa proie son numéro de téléphone. Une semaine plus tard, M. Cor contacte l'imposteur qui lui présente son "grand-père" du nom de Demba Bâ, au bout du fil. Le duo qui prétend posséder des pouvoirs mystiques, propose de l'aider à résoudre ses soucis de santé, après une séance de voyance.

Convaincu, l'enseignant envoie 15.000 francs Cfa à Moussa Bâ via Orange money pour les offrandes. Après cela, celui-ci le reçoit à la Scat Urbam et lui fait prendre des bains mystiques sur les lieux. Puis, il lui soutire 174.000 francs Cfa.

"Une fois chez moi, j'ai contracté plusieurs prêts. Mon frère m'a prêté 1 million FCfa. Je lui ai envoyé ledit montant via Wave. Il me disait que j'étais sous l'emprise des djinns. Je fuyais mon entourage. J'ai été hospitalisé à deux reprises. Tous mes élèves étaient inquiets. Quand j'ai retrouvé mes esprits, il me menaçait de mort, car je refusais d'exécuter ses injonctions", a expliqué la partie civile hier, à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar.

Poursuivant, S. Cor indique que la famille du mis en cause lui a proposé une médiation suite à sa plainte à la Section de Recherches. À cet effet, il a reçu un acompte de 3 millions francs Cfa. Mais, le prévenu s'était volatilisé au sortir de la gendarmerie pendant 16 mois.

"Je lui avais concédé les 700.000 francs Cfa parce que je voulais éponger mes dettes et être quitte avec ma conscience. Il avait pris l'engagement de verser le reliquat de 3 millions francs en l'espace de quatre mois", se désole-t-il. Placé sous mandat de dépôt le 7 avril dernier, le prévenu a dégagé en touche les menaces de mort. A l'en croire, le plaignant voulait avoir une promotion. "Il voulait être directeur d'école. Je lui ai donné de l'eau bénite à deux reprises", admet-il.

A l'enquête préliminaire, il avait dit qu'il lui donnait aussi des poudres que lui remettaient d'autres guérisseurs. L'avocate de la partie civile a réclamé 4,7 millions francs Cfa, à titre de dommages et intérêts. Vu la constance des faits, le maître des poursuites a requis l'application de la loi.

Pour Me Daouda Kâ, le menace de mort est un délit tiré par les cheveux. Il ne résulte d'aucun élément du dossier. Le juge qui a suivi la plaidoirie de la défense, a relaxé le prévenu du chef de menace de mort, avant de le condamner à trois mois de prison ferme pour escroquerie et charlatanisme. Sur les intérêts civils, Moussa Bâ doit s'acquitter du montant de 4,7 millions francs Cfa.





Rewmi