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Cheikh Amar se confie: "L’histoire entre Serigne Saliou, la plante, l’arrosoir et moi"

Rédigé par leral.net le Lundi 20 Octobre 2014 à 11:19 | | 0 commentaire(s)|

Nommé Dieuwrigne (responsable) des travaux de récolte du champ de feu Serigne Saliou Mbacké, Cheikh Amar s’est confié à L’Observateur. Confortablement installé sur le siège arrière de sa nouvelle 4×4 blindée, le Président-Directeur général de Tracto service équipement (Tse) livre des secrets de sa relation avec Serigne Saliou au sujet de Khelcom.


Cheikh Amar se confie: "L’histoire entre Serigne Saliou, la plante, l’arrosoir et moi"
Pouvez-vous nous retracer l’histoire qui vous lie à Serigne Saliou et à Khelcom ?

L’histoire remonte à longtemps. Je ne me souviens pas de date exacte, mais à l’époque, le marabout avait besoin d’un grand champ pour cultiver. D’ailleurs, il y a eu beaucoup de polémique autour de l’affectation des terres, mais finalement le site lui a été octroyé. Je crois que sa superficie dépasse même de très loin ce que les gens avancent, je pense que ça fait plus de 49 000 hectares. A mon avis, le domaine s’étend sur environ 53 ou 54 hectares. Serigne Saliou a fait lui-même le tracé des champs. Il y a implanté 15 daaras séparés de 7 km l’un de l’autre. Vous vous rappelez que le saint homme, Serigne Saliou avait des connaissances en géométrie, mathématiques, cartographie et autres… C’est par la suite qu’il m’a impliqué pour ce qui est des machines et autres équipements. Je devais m’occuper de tout ce qui est la gestion mécanique des champs. Auparavant, on passait là-bas plusieurs mois pour récolter, mais désormais on récolte l’arachide avec les tracteurs. Seulement, ce qui manque, ce sont les machines pour faire rapidement la récolte du mil. Mais, je trouve que c’est mieux comme ça, car c’est l’une des meilleures manières avec lesquelles on peut travailler pour Serigne Touba. Parce qu’actuellement, c’est difficile d’évaluer le travail de tout un chacun pour Serigne Touba. D’ailleurs, quand Serigne Cheikh Saliou m’a appelé pour me nommer Dieuwrigne, Serigne Sidy Mokhtar a demandé aux talibés de continuer à travailler dans les champs, parce que ce sont des efforts qui ne seront pas vains. La récolte est distribuée aux daaras, aux mosquées, aux personnes démunies et aux familles religieuses. C’est un salut pour chacun de s’investir sur ce terrain plein de grâce et de baraka.

Est-ce que vous vous souvenez du jour où Serigne Saliou a fait appel à vous pour les travaux de Khelcom ?

C’est quelques années après avoir reçu le terrain que Serigne Saliou a fait appel à moi. A ce moment, j’étais encore en France, il m’a demandé de venir m’occuper des champs. C’était la première fois que j’entendais parler de la marque de tracteur Massey Fergusson, et c’est comme ça que j’ai commencé à m’occuper de ça. Il m’a ensuite recommandé d’ouvrir une société qui s’activerait dans le domaine du matériel agricole, parce que c’est l’agriculture qui peut développer un pays, de même que l’industrie et les services. Et si l’agriculture ne marche pas, les autres ne marcheront pas non plus. C’est pour cela que pour des occasions comme Khelcom, on n’hésite pas à aller travailler et suer pour Serigne Touba et pour les plus démunis. C’est une opportunité que tous les Sénégalais doivent saisir.

Pouvez-vous nous raconter une anecdote ou un fait qui vous a marqué par rapport à Khelcom ?

Avant que le marabout ne dispose des champs, j’ai rêvé un jour être avec lui dans une 4X4. Au cours du chemin, il est descendu, a planté un arbre et m’a donné un arrosoir en me demandant d’arroser l’arbre. Cela a beaucoup de sens pour moi. D’ailleurs, c’est la première fois que je raconte cela. Et chaque année après les travaux, je constate que l’année suivante mes affaires prospèrent de plus en plus.

Pouvez-vous quantifier la somme que vous dépensez lors de cette fête de la récolte ?

Même si je disposais de chiffres, je ne l’aurais pas dit. Car travaillez pour Serigne Touba n’a pas besoin de comptabilité. On dépense sans compter avec la ferme conviction qu’au retour, nous aurons mieux que cela. On le vit chaque année. C’est un plaisir et même un privilège pour moi d’être choisi pour dépenser ce que j’ai dans la voie de Serigne Touba. Je dois cette reconnaissance éternelle à Serigne Saliou et à sa famille, en particulier son Khalife Serigne Cheikh Saliou, qui a perpétré la tradition. Nous prenons en charge le transport des talibés, la logistique, la restauration et autres dépenses, mais cela est minime comparé aux bienfaits que nous récoltons. Je n’hésite pas à faire mieux et plus à chaque édition. C’est un serment que j’ai fait.

L'Observateur