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Claude construit sa maison depuis 32 ans !

Rédigé par la rédaction le 31 Janvier 2017 à 08:04

Claude Sommaggio
Claude Sommaggio
«Aller jusqu'au bout, jusqu'à la dernière seconde». Claude Sommaggio résume ainsi sa conception de la vie. L'ancien propriétaire de l'hôtel-restaurant Le Terminus à Lavaur est un homme de défis. Depuis 32 ans, à Massac-Seran, il construit sa maison, pierre par pierre, avec le concours des Compagnons du Devoir.

Sa maison ? Plutôt une vaste demeure, ancienne propriété seigneuriale qu'il a découverte en 1985 aux hasards de ses recherches archéologiques sur la voie romaine. «J'ai amené Yvette, mon épouse, pour lui dire que nous vivrions, l'heure de la retraite venue, à cet endroit». Elle m'a répondu : «Mais ce sont des ruines !». Toujours en activité, Claude a retroussé ses manches : «Ciseler un oignon, tailler la pierre ou sculpter du bois, l'important c'est quand l'esprit peut guider la main».

L'enfant né dans les casseroles, ses parents tenaient les restaurants de Revel et de Castres, explique qu'il s'est engagé dans les Compagnons pour la règle et le devoir. Étonnant qu'à 20 ans, au début des années 70, alors que la jeunesse était plutôt dans la rue pour jeter des pavés sur les CRS, Claude Sommaggio soit porté par des valeurs qualifiées couramment, à cette époque-là, de «réactionnaires». L'explication ? «J'ai fait mon apprentissage chez Noël Galinier à Réalmont, un haut lieu de la gastronomie tarnaise. C'est mon maître. Je lui dois ce que je suis aujourd'hui». Il disait : «Qui que vous soyez, quoi que vous fassiez, du haut en bas de l'échelle sociale, l'exemple est la meilleure preuve de l'autorité». Claude peut parler des heures de ce chef cuisinier. «J'ai eu des centaines d'apprentis. À aucun je n'ai dit qu'il ne savait pas balayer. Je prenais un balai et je lui montrais».

Juché sur le toit de son pigeonnier, qu'il a bien entendu bâti de ses mains, Claude se projette déjà sur les futurs travaux. «C'est comme en cuisine, la sauce la plus parfaite peut être améliorée». Ainsi va Claude Sommaggio, du fourneau à l'établi, de la truelle au ciseau à bois, mais toujours avec la même passion : «Je peux faire mieux demain».

source: ladepeche