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Coalition Samm Li Nu Bokk : Vive le 1er mai, journée internationale de la classe ouvrière et des travailleurs !


Rédigé par leral.net le Dimanche 30 Avril 2017 à 00:58 | | 0 commentaire(s)|

Au Sénégal, le 1er mai 2017 se tient sur un air de deuil, marqué qu’il est du sceau de la tragique noyade des 21 femmes travailleuses de Bettenty à qui nous rendons le plus vibrant hommage pour leur courageux engagement dans la bataille économique alternative que les masses de notre pays livrent quotidiennement dans l’anonymat pour la survie des leurs et le redressement de notre pays. 

Cette bataille est incontournable, car aujourd’hui, 7 décennies après que la journée du 1er mai a été déclarée en 1947 chômée et payée pour les travailleurs du monde entier et 143 ans depuis que le IVème congrès des « Trade union » de Chicago a fixé la journée de travail à huit heures, les inégalités  entre dominants et exploités n’ont cessé de s’approfondir au niveau global.

En effet, présentement, 1% de la population mondiale détient à lui seul plus de richesses que tout le reste de l’humanité réunie, réduisant ainsi près d’un milliard de personnes, en particulier dans les pays dominés de la périphérie- y compris les masses laborieuses sénégalaises- à vivre dans l’extrême pauvreté sans accès pour l’essentiel aux services sociaux de base. Bien que minoritaires avec un nombre de 350 000 actifs salariés environ, et en dépit des multiples entraves à leur productivité sociale, les travailleurs sénégalais salariés jouent un rôle essentiel dans la création de la richesse et de l’épargne nationales, paient l’essentiel de l’impôt qui sert de base à l’établissement du budget national ; ils sont en même temps une des principales victimes économiques des énormes profits et autres transferts illicites que le capital étranger, qui domine la structure de notre économie,  expédie quotidiennement hors de nos frontières sous des formes variées.

Le régime social-libéral de Macky SALL qui a opté pour le maintien de notre pays dans ce  système inique, a mis en avant  son Plan Social d’Exclusion (PSE) fondé sur une logique de mise à l’écart sociale, économique et politique des travailleurs et du secteur privé national ; un PSE  dont le mode de financement, de réalisation et de gestion des principaux projets ne profite essentiellement qu’au grand capital étranger. La conséquence en est la précarisation renforcée des larges masses laborieuses de notre pays, constamment confrontés à des pratiques arbitraires et illégales de  licenciements abusifs, de lock-out et  de généralisation des contrats à durée déterminée (CDD), sans oublier la dépréciation des pensions de retraite,  la récurrence des accidents professionnels, l’absence de conventions collectives dans nombre secteurs de travail ou le respect persistant de leurs dispositions, le refus d’exécution des décisions de justice prises en faveur des travailleurs ou des ex-travailleurs victimes des fermetures d’entreprises, etc.

Autant d’injustices qui jettent les travailleurs dans la précarité et les mettent à la merci du cynisme ambiant et de l’arrogance patronale sous l’œil complice des  gouvernants. La perpétuation de cet état de fait s’explique en grande partie par l’impuissance prolongée et les velléités unitaires tardives et passives qui caractérisent les centrales syndicales dans la défense des intérêts fondamentaux des travailleurs.

En conséquence,  ces derniers n’ont pas d’autre choix que de compter d’abord et principalement sur leur propre mobilisation pour d’une part, rejeter leur sort peu enviable fait de chômage chronique, de précarité, d’augmentation du coût de la vie, et d’autre part, lutter pour la satisfaction de leurs revendications légitimes que sont, entre autres, la préservation de l’emploi, la revalorisation des salaires et des pensions de retraite, la baisse des prix des denrées de première nécessité et des produits de consommation courante, la garantie de la généralisation effective de la protection et de la  sécurité sociale, ainsi que l’amélioration de la qualité du service public et la démocratisation de l’accès aux service sociaux de base. Dans cette perspective, les travailleurs lutteront ferme pour :
  • mettre en place avec esprit de suite, des collectifs de travailleurs, d’ouvriers et syndicalistes honnêtes pour la refondation ancrée à la base,  d’un syndicalisme unitaire, démocratique, combatif et de masse ;
  • Constituer des syndicats professionnels de base capables de mener la lutte dans les entreprises à partir de comités  d’usine, d’atelier ou de service ;
  • Etablir de solides fédérations syndicales au niveau des branches industrielles comme les industries minières et extractives, le textile, la mécanique générale, l’agro-alimentaire, mais aussi les transports routiers, ferroviaires et maritimes, le secteur informel, le commerce et les services, etc.
  • Lutter pour l’unité syndicale aux niveaux confédéral et intersyndical tout en veillant à mettre un terme au foisonnement et à l’impotence de la bureaucratie syndicale ;
  • Contribuer à l’œuvre sacrée de renaissance nationale démocratique et patriotique pour l’indépendance nationale véritable et la souveraineté populaire effective dans tous les domaines, y compris l’exploitation des ressources  minières, pétrolières et gazières du pays,  tout en œuvrant à l’avènement d’une authentique République du travail et de la dignité humaine, une République sociale et égalitaire.
 
Fait à Dakar le 29 Avril 2017
 
Pour la Coalition Sàmm Li Nu Bokk /Alternative Solidaire :
Front National de Salut Public/ Moom Sa Réew, Mouvement Taxaw Temm, Pastef /Les Patriotes, Rassemblement National Démocratique (RND), Yoonu Askan Wi /Mouvement pour l’Autonomie Populaire

la rédaction