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Coalitions contre nature : Le faux jeu national

A la lecture des listes de candidates aux Locales du 29 juin, le scrutin n’offre pas la visibilité attendue. Les alliances contre nature brouillent le jeu et l’enjeu national.


Rédigé par leral.net le Vendredi 2 Mai 2014 à 14:05 | | 1 commentaire(s)|

Coalitions contre nature : Le faux jeu national
Les élections locales prévues le 29 juin prochain vont constituer un faux test ou une fausse balance pour les différentes formations politiques engagées. La configuration hétéroclite des listes, le caractère hybride ou contre nature des alliances politiques nouées rendent déjà confuses ces élections et ne permettront d’en tirer aucun enseignement politique sur la représentativité réelle de tel ou tel camp politique. Le manque de lisibilité sera d’autant plus effectif que les identités des partis politiques se sont effacées devant les ambitions, la susceptibilité ou les égos des leaders politiques locaux. En effet, au gré des circonscriptions électorales, on a pu constater des responsables de la majorité politique au pouvoir, dans une posture de rupture de ban de façon conjoncturelle, nouer des alliances politiques avec des milieux de l’opposition la plus irascible. Des responsables de l’Apr, du Ps, de l’Afp, de la Ld ou du Pit, entre autres membre de Benno bokk yaakaar, sont dans des listes concoctées avec des militants du Pds, de Rewmi ou de Bokk Gis Gis par exemple. Pourtant, les groupes politiques qui constituent un tel conglomérat pour, encore une fois, juste les élections locales de juin 2014, voteraient de manière totalement différente à une élection présidentielle comme celle de 2017. Plus grave, il se trouve par exemple, dans un même parti comme l’Apr, des listes de candidatures concurrentes au niveau d’une même circonscription électorale. Ces listes pourraient toutes être battues par une liste de l’opposition alors que les voix agrégées des listes de l’Apr auraient pu leur donner la majorité.

Lecture impossible du poids de chaque parti
Il sera donc impossible de pouvoir déterminer à l’issue du scrutin le poids électoral de chacune des formations politiques car elles sont presque toutes allées en alliances électorales avec des partis, des mouvements citoyens et autres organisations sociales. Pourtant, on aurait aimé pouvoir décrypter les élections de juin prochain pour évaluer si l’électorat de la majorité s’est maintenu ou déprécié après une gouvernance de deux ans. Les élections de mi-mandat constituent un moyen de jauger la popularité des politiques conduites par le gouvernement. Malheureusement, tel ne sera pas le cas. On ne pourra pas non plus savoir si le Pds a pu ou non renaître de ses cendres après ses débâcles de 2012 à la Présidentielle et aux Législatives.

L’administration des partis politiques en question
Cette situation doit aussi amener à s’interroger sur le manque de rigueur pour ne pas dire de sérieux dans le fonctionnement et l’administration des partis politiques au Sénégal. Les listes dissidentes des partis politiques sont impunies, pas une voix ne s’est élevée au niveau de la direction des partis politiques pour chercher à remettre les brebis égarées sur le droit chemin. On a même trouvé acceptable ou compréhensible que des responsables politiques des formations politiques au pouvoir puissent pactiser avec le diable en nouant des alliances avec l’opposition. Il s’agit aussi de se demander quelle est la viabilité de l’alliance politique Benno bokk yaakaar qui a entre ses mains les destinées du pays car ses différents responsables, en fonction de leur coteries politiques, ont étalé sur la place publique leur incapacité à s’entendre sur un minimum. De même, les partis comme le Pds ou Rewmi et Bokk Gis Gis, qui assistent impuissants à la désertion de leurs responsables, qui font alliance avec l’Apr notamment, doivent s’inquiéter.

Le Quotidien