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Collège des délégués de la Chambre de Commerce de Dakar : Une lettre ouverte qui brouille les pistes


Rédigé par leral.net le Samedi 8 Août 2015 à 11:09 | | 1 commentaire(s)|

Collège des délégués de la Chambre de Commerce de Dakar : Une lettre ouverte qui brouille les pistes
Dans une lettre ouverte, diffusée sur les sites d’infos en ligne et courageusement anonyme, un prétendu collège des délégués de la Chambre de Commerce d’Industrie et d’Agriculture de Dakar (CCIAD), est sorti du bois pour dénoncer un statu quo qui prévaudrait au sein de l’institution consulaire de la capitale du Sénégal. L’exercice, sommes toutes habituel, pourrait même passer inaperçu, si derrière les revendications légitimes de travailleurs inquiets de leur avenir professionnel, ne pointaient des indices graves et concordantes de manœuvres de bas étage de personnes tapies dans l’ombre.

Leur sombre dessein : briser la dynamique de réformes des chambres consulaires et de l’union, depuis la mise en place le 12 mai du nouveau bureau de l’Union Nationale des Chambres de Commerce d’Industrie et d’Agriculture du Sénégal (UNCCIAS) avec pour la première fois, un président issu de l’intérieur du pays.

Dans la ligne de mire de ses croisés qui ont pris le parti de se substituer aux élus, les équipes consulaires en place, le ministre de tutelle, Alioune Sarr et l’émergence de chambres consulaires dans les quatorze régions du Sénégal. Un tir croisé sans discernement, inélégant dans la forme et injuste dans le fond, et qui appelle de notre part les observations suivantes.

Ces délégués commencent par évoquer un contentieux électoral généralisé et qui paralyserait le fonctionnement des institutions consulaire dans tout le pays. En évitant dans un amalgame tactique de préciser les CCIA concernées. Excepté le cas bien connu de la chambre de commerce de Dakar dont le traitement est en cours au sein des juridictions habilitées, nul autre litige d’écoulant des dernières élections consulaires n’existe, si ce n’est dans l’imagination fertile des auteurs de la lettre faussement ouverte.

Cet argument bancal, ayant du mal à prospérer, nos preux chevaliers reviennent à la rescousse en brandissant l’arrêt N0 30 du 12 juin 2014 de la Cour Suprême. Une décision annulant de facto les élections consulaires initialement prévues en Décembre dernier. Ces travailleurs qui pratiquent une amnésie sélective oublient de signaler à l’opinion que cet imbroglio juridico-administrative a pour origine une contestation des élections au niveau de la CCIAD.Mieux ce sont les animateurs de la liste contestant le scrutin de Dakar qui ont récidivé en attaquant le décret 2014-47 .Donc qu’ils balaient devant la porte de l’institution qui les emploie , avant de s’attaquer aux autres chambres consulaires victimes collatérale du bras de fer entre listes concurrentes dans la région de Dakar.

Le ministre du Commerce qui est destinataire de cette missive au vitriol, en prend pour son grade, il lui est demandé de rapporter l’arrêté ministériel prolongeant le mandat des élus consulaires. En oubliant encore une fois de signaler que cette mesure conservatoire est de tradition dans l’histoire des chambres de commerce. Au-delà des milieux d’affaires, le report de scrutins est monnaie courante au Sénégal. Tout récemment les mandats des élus locaux a été prolongé de juin 2013 à juin 2014, sans que les travailleurs de ces collectivités locales, ne se signalent par des sorties intempestives et maladroites à l’endroit de leur ministre de tutelle.

L’argument massue, à savoir l’institution d’une chambre unique à l’instar du Burkina Faso est gardé pour la fin. Dans un contexte de renforcement du processus de décentralisation, consacré par l’Acte III, envisager un tel anachronisme pourrait prêter à sourire. Sauf que cette vision étriquée des choses, confinant le Sénégal aux limites étroites d’une presqu’ile est symptomatique d’une pathologie propres à nos amis de Dakar.

Pour finir, une chose est de revendiquer, d’être associés à une réforme engageant son avenir professionnel, autre chose est de s’en prendre à son employeur et à son ministre de tutelle, pour faire passer le message inaudible et brouillée de mauvais perdants si ce n’est des scories de l’histoire des institutions consulaires. Comme il semble utopique d’arrêter la mer avec ses bras, il est tout aussi vain de s’opposer à la dynamique de chambres de commerce fortes, assumant dans toutes leurs plénitudes les rôles et missions que leur confère la loi et les décrets régissant leur création et fonctionnement.

CHEIKH SEYDI
OPERATEUR ECONOMIQUE, SEDHIOU
chekhseye85@yahoo.fr