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Comment Macky Sall compte gagner la Présidentielle de 2017

A peine rentré de ses vacances, le Président Macky Sall est de plain-pied dans les préparatifs de la prochaine élection présidentielle. Les ingrédients pour aller à l’assaut de l’électorat sont en place et devront faire l’objet d’un déploiement échelonné et méthodique très prochainement. Objectif : s’assurer du soutien du Parti socialiste (Ps) et de Benno Siggil Sénégal (Bss) pour que Macky Sall soit le candidat unique de la majorité.


Rédigé par leral.net le Samedi 29 Août 2015 à 16:38 | | 0 commentaire(s)|

Qu’il le dise ou non, Macky Sall est en plein dans la préparation de la campagne présidentielle de 2017. Le chef de l’Etat a mis à profit son séjour de repos dans sa résidence secondaire de Popenguine pour réfléchir et mettre en place des stratégies politiques en direction de cette prochaine échéance. Macky Sall a également mis en place des mesures de bonne gouvernance qu’il compte dérouler sur un planning de 18 mois, apprend-on. Mais dans l’urgence, Macky Sall souhaite pouvoir compter sur un de ses alliés, à savoir le Parti socialiste (Ps), histoire de s’inspirer de son expérience dans la période allant de 2009 à 2012.

Utiliser Niasse pour gagner Bss. D’après des informations qui nous sont parvenues, le chef de l’Etat compte s’appuyer doublement sur le parti d’Ousmane Tanor Dieng, primo pour être dans les bonnes grâces de Benno Siggil Sénégal (Bss) qui avait porté la candidature malheureuse de l’actuel président de l’Assemblée nationale (Moustapha Niasse), secundo pour faire usage des tuyaux et ficelles de ce dernier afin de les isoler des autres composantes de l’alliance, dompter les velléités de fronde des Jeunesses socialistes, très promptes à clamer que, quel que soit le scénario retenu dans le compagnonnage avec le leader de la coalition de la majorité à laquelle ils appartiennent, le Ps présentera un candidat issu de ses rangs au premier tour de la prochaine Présidentielle. D’ailleurs, un éminent responsable de l’Alliance pour la République (Apr), proche du centre des décisions politiques à la Présidence de la République, révèle que des discussions très avancées sont entretenues entre les présidents Macky Sall et Moustapha Niasse dans un cadre jusque-là privé, dans l’optique du vaste rassemblement autour du premier nommé. Il ajoute : «Déjà en mars 2015, le président Niasse avait publiquement lancé les prémices d’un éventuel soutien des partis ayant porté sa candidature en 2012, au président sortant (à savoir Macky Sall). En effet, au cours d’un séminaire organisé pour étudier les Ape, le Pse et le budget pour mieux outiller les leaders de Bss pour leur permettre de faire face aux pourfendeurs de la politique de Macky Sall, mais aussi de défendre son bilan à la tête de l’Etat, Niasse invitait ses amis de cette coalition à s’unir derrière son ‘bienfaiteur’.» Un appel qui semble avoir été entendu, quand on voit que lorsque le cortège du chef de l’Etat a dernièrement été caillassé à l’Ucad, la coalition Bss a vigoureusement déploré de tels actes et cloué au pilori les responsables de certains mouvements d’étudiants, tout en témoignant leur satisfaction des efforts fournis par le gouvernement et des réalisations capitalisées depuis l’avènement de Macky Sall. Les membres de Bss ont invité, du coup, la coalition Bby à être plus présente et plus solidaire à l’action du président de la République. De quoi penser que les attentes de Macky Sall vis-à-vis de cette entité politique peuvent bien être concrétisées.

Clarifier la situation avec le Ps. A en croire toujours nos informateurs, le chef de l’Etat aurait confié au patron de l’Afp sa préoccupation et sa volonté d’en finir avec cette «histoire de candidature, de situation de ni oui, ni non» de cet autre gros calibre de la coalition Bby, en l’occurrence le Ps. Aussi a-t-il manifesté à son interlocuteur sa ferme volonté de trouver une issue heureuse à la nébuleuse, surtout qu’il est déjà dans la projection d’être le candidat unique de la majorité présidentielle actuelle, entreprise dans laquelle il est pleinement soutenu par Moustapha Niasse. Le Président Macky Sall a ainsi rappelé ses bonnes dispositions pour la poursuite de la dynamique unitaire au niveau de Bby, soulignant au passage que, bien que battus dans leurs fiefs politiques lors des élections locales de juin 2014, des responsables du Ps ont été maintenus dans le gouvernement, ce qui n’était point le cas des ministres apéristes défaits dans les mêmes circonstances. Des indiscrétions font état de l’entière adhésion de Niasse au projet et évidemment de sa disponibilité à aider le chef de l’Etat à avoir les coudées franches dans la perspective des manœuvres pour une réussite. Cependant, le dilemme du chef de l’Etat est de trouver la bonne formule pour faire adhérer la coalition Bby à l’idée d’une candidature unique, en commençant par les grosses pointures autre que l’Afp, dont le soutien est acquis, du moins pour une frange du parti. Le cas du Ps est ainsi en voie d’étude. D’ailleurs, comme pour la coalition Bss, on nous apprend qu’il est envisagé d’approcher sélectivement les partis politiques, mouvements de soutien et autres mouvements dits citoyens ayant soutenu la candidature de Ousmane Tanor Dieng en 2012 au sein Benno ak Tanor, et de les travailler au corps. Des propositions politiques concrètes et très alléchantes leur seront faites. Des pourfendeurs du régime en place parlent même de l’épée de Damoclès que l’on ferait planer par-dessus la tête de certains «hâbleurs» socialistes qui tenteraient de vouloir se braquer bruyamment.

Contraindre Tanor Dieng à se déterminer. En très haut niveau, l’option de contraindre le Ps à se prononcer avant la formation du gouvernement «très politique» devant aller à l’assaut de la Présidentielle de 2017, et ce, dès ce mois d’octobre, aurait été retenue. Même si d’autres concertations autour de la constitution de cette dream-team pour la conservation du pouvoir sont encore dans le domaine du politiquement possible.

Seulement, Moustapha Niasse ne serait pas la personnalité la plus indiquée pour prendre langue directement avec le Secrétaire général du Ps. Mais il nous revient toutefois que le patron des progressistes est d’avis que si cela ne dépendait que du socialiste en chef et par souci de logique politique dans la démarche, le Ps aurait soutenu la candidature de Macky Sall à la Présidentielle à venir. Cependant, selon une autre source proche des tractations en coulisse, des rapports des renseignements généraux ont déjà fait état de la scission du Ps en cas d’entêtement à vouloir présenter un candidat de leur propre parti sous prétexte d’une tradition politicienne. Ainsi, une partie resterait fidèle au compagnonnage avec la majorité présidentielle, alors que l’autre démembrement irait tenter sa chance dans une coalition faite de partis d’opposition et de frustrés du traitement réservé à la coalition Bby depuis sa mise sur pieds. Laquelle coalition pourrait être dirigée par le maire de Dakar, Khalifa Sall, pour des raisons évidentes liées à son retentissant succès lors des dernières élections locales. L’on se demande néanmoins si contraindre le Ps à se déterminer tout de suite ne serait pas d’une certaine manière de lui faciliter la tâche !

L'OBS