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Comment la CPI a voulu humilier l’UA et les Etats africains ! (Par Mamadou Bamba Ndiaye)

En déposant une plainte auprès de la Haute Cour du Nord Gauteng à Pretoria, aux fins d’interdire le Président de la République du Soudan, Omar al-Bashir, de quitter l’Afrique du Sud, où il était venu répondre à l’invitation de l’Union africaine, dont le sommet des chefs d’Etat et de gouvernement, se tenaient à Johannesburg, les 14 et 15 juin 2015, l’ONG fantoche Southern African Litigation Centre (SALC) cherchait-elle à humilier l’Union africaine ainsi que les Etats qui la composent ?


Rédigé par leral.net le Mardi 23 Juin 2015 à 10:15 | | 0 commentaire(s)|

Comment la CPI a voulu humilier l’UA et les Etats africains ! (Par Mamadou Bamba Ndiaye)
Financée par Open Society Initiative fort Southern Africa (Osisa), branche de la Fondation Open Society Initiative du milliardaire américain, Georges Soros, Salc est assurément manipulée par des lobbies obscurantistes, tapies à l’ombre. En initiant cette démarche à l’encontre d’un chef d’Etat africain, qui vient d’être réélu en avril dernier, par 94% des électeurs de son pays, l’Ong sud africaine et les forces du mal qui la manipulent, voulaient pousser les Autorités sud Africaines à commettre l’erreur de faire arrêter, dans son propre territoire, un hôte officiel de l’Union africaine. Ils savaient pourtant, que les chefs d’Etat, invités officiels de l’UA, jouissent d’une immunité diplomatique durant tout le sommet.

En tout état de cause, la Cour pénale internationale (CPI), qui serait derrière toutes ces manœuvres, a vu sa crédibilité écorchée, de plus en plus, dans le continent, mais aussi partout où l’on se préoccupe, un tant soit peu, d’une justice internationale équitable.

Interrogé par le quotidien de « Boston Christian Science Monitor », Gilbert Khadiagla, chef du département des relations internationales à l’Université de Witwatersrand à Johannesburg, affirme sans ambages que :« La CPI sort fragilisée de cette épreuve contre le Président El Bashir, profondément fragilisée », avant d’ajouter : « Depuis l’abandon, faute de preuves suffisantes, des poursuites contre le président Uhuru Kenyatta, -deuxième président africain en exercice, visé par la CPI- l'abandon auquel vient s’ajouter la décision de Pretoria de ne pas honorer son « obligation » d’arrêter Le Président El Béchir, les Africains s’interrogent sur la légitimité même de la CPI. »

M. Jean-Marie Fardeau, Directeur du Bureau français de Human Rigths Watch, constate que la démarche sud africaine n’est pas nouvelle, elle s’inscrit dans « une vaste fronde des dirigeants africains contre la CPI, une instance critiquée pour ne s’en prendre qu’à des représentants du continent », avant d’ajouter : « En plus d’avoir adopté une résolution contre l’arrestation du président soudanais, l’UA a organisé en 2013, un sommet extraordinaire pour contester le droit de la CPI de poursuivre des chefs d’Etat en exercice.

Une campagne a depuis été lancée auprès des Etats membres pour réduire la marge de manœuvre de la Cour sur le continent ».

En effet, beaucoup d'Africains voient dans cette cour pénale internationale, « un machin », comme dirait le Général De Gaule, entre les mains des pays occidentaux pour imposer leur diktat et les dirigeants qu’ils veulent aux électeurs africains !

En douze ans d'existence, la Cpi n’a eu que huit dossiers en procès, tous concernent des dirigeants ou chefs rebelles africains… Tous les procès en cours, initiés depuis 2003, concernaient tous des crimes qui auraient été commis sur le territoire des pays africains suivants :

Ouganda ;
République démocratique du Congo (Rdc) ;
République centrafricaine ;
Soudan (Darfour) ;
Kenya ;
Libye ;
Côte d’Ivoire.

Ainsi, les enquêtes concernant l'Ouganda, la République démocratique du Congo et la République centrafricaine ont été ouvertes à la demande des Etats concernés, tandis que celles visant le Kenya et la Côte d'Ivoire ont été directement soulevées par l’ancien Procureur général de la Cour, l’Argentin Luis Moreno-Ocampo.

C’est seulement, pour les cas du Soudan et de la Libye (deux pays africains, arabo-musulmans), que le Conseil de Sécurité des Nations unies, a enjoint la Cour à statuer sur la réalité et, le cas échéant, l'identité des responsables de crimes commis au Soudan, dans la province du Darfour, et en Libye, attribuant ainsi à la CPI une compétence exceptionnelle sur les ressortissants d'un État non partie au traité pour des crimes commis sur leur propre territoire !

Il est curieux de constater, qu’au moment où la Cpi s’acharne sur des dirigeants africains, d’autres vrais criminels sont expressément ignorés par cette même cour, comme a pu le dénoncer avec justesse, un journal sud africain (New Age) en ces termes : « la Grande-Bretagne et les Etats-Unis n’ont jamais eu à affronter la moindre sanction officielle pour les atrocités qu’ils ont commises en Irak. Il y a beaucoup d’autres pays qui échappent à toute sanction malgré des crimes haineux », c’est notamment le cas de l’Etat d’Israël, de la Syrie, et de l’Egypte du fameux général Sissi, etc.

Ce point de vue est partagé par Roland Marshall, chercheur au Centre national de la recherche scientifique (Cnrs) en France et spécialiste de la crise au Darfour, qui dit, en critiquant la justice sélective de la Cpi : « Compte tenu de l’actualité internationale, il est difficile, en effet, de croire que le continent africain a, aujourd’hui, le monopole des crimes de masse » !

C’est dommage que ces dérapages inexplicables de la Cpi se passent au moment où un pays comme le Soudan déploie, pourtant d’énormes effort

Pour se mettre dans le même concert que les pays épris de justice, et de paix, s‘est engageant à lutter contre toutes formes de violation des droits de l’homme, par la mise en place d’un mécanisme visant à combattre le trafic des humains. D’un autre côté, le Parlement soudanais a initié des textes de lois en vue de punir avec sévérité, tous les crimes abjects commis sur son territoire ».

Bref, le pays d’El Bashir, vient de mettre en branle, tout en arsenal juridique, afin de prouver, à la face du monde, son engagement résolu à lutter contre le terrorisme et tous les autres extrémismes qui menacent la paix et stabilité dans le monde.

Pour réfuter les accusations des enquêteurs de la Cpi, Le gouvernement soudanais, s’est dit prêt à ouvrir les portes du pays à la communauté internationale pour venir constater, sur place, la fausseté de toutes les accusations fantaisistes qui lui sont collées.

C’est ainsi qu’à la nomination de notre compatriote, M. Sidiki Kaba, au prestigieux poste de Président de l’Assemblée générale de la CPI, le gouvernement soudanais, tout en saluant l’évènement, n’avait pas manqué d’inviter M. Kaba à monter au créneau pour rétablir la vérité sur le dossier du Soudan afin de rassurer les Africains sur l’impartialité de cette juridiction.

Avec le coup malheureux, mais peut-être, bien médité, du Salc, cette Ong dont l’une des préoccupations principales, n’est rien d’autres que de promouvoir, grâce au soutien des mêmes lobbies, le programme des travailleurs LGBT (Lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres), en vue de mettre fin à la discrimination et les mauvais traitements, rencontrés par les personnes qui se définissent comme tels, dans toute l'Afrique austral ; n’est-on pas en train de voir la Cpi laisser filer l’opportunité de se réconcilier avec le continent africain, dans une nouvelle démarche d’application d’une justice internationale non discriminatoire ?

Mamadou Bamba Ndiaye

Ancien Ministre des Affaires religieuses

Bambandia49@yahoo.fr